Les erreurs des constructeurs ne sont pas seulement issues de fautes techniques ou de mauvaises études commerciales. Parfois le diable peut être dans le détail. Celui du nom. On pourra parler des "couilles" grecques du Renault Koleos, ou du "mâle sexuellement déficient" qu’est le Mitsubishi Pajero dans certaines régions d’Amérique du Sud. Peu avant, c’est bien la marque aux diamants qui offre l’une des aventures les plus rocambolesques autour du nom d’une de ses voitures, la Starion.

1982 - Mitsubishi Starion
1982 - Mitsubishi Starion
1982 - Mitsubishi Starion

L’histoire qui entoure le nom de la Starion tient aujourd’hui de la légende urbaine, mais chaque légende à son fond de vérité. Venons-y. Pour la Starion, cela remonte à l’époque de sa commercialisation aux États-Unis, en 1982. Pour les constructeurs japonais, le marché américain semble être une aubaine, et les petites voitures nippones, avec leurs moteurs plus économiques peuvent trouver leur succès. En 1983, Mitsubishi arrive donc sur le marché américain avec trois modèles, la Cordia, la Tredia, et la fameuse Starion.

La légende veut que, au moment d’inscrire la voiture au registre des ventes, les Japonais aient souffert du fameux problème "d’Engrish". Le "L" n’existant pas au Japon, ces derniers auraient tendance à prononcer, par exemple, Stallion, Starion… Vous voyez le problème.

1982 - Mitsubishi Starion
1982 - Mitsubishi Starion
1982 - Mitsubishi Starion
1982 - Mitsubishi Starion

À l’origine donc, Stallion aurait dû être le nom du petit coupé aux diamants. Une référence évidente aux pony-car visés par cette voiture. Et qui allait dans le sens de plusieurs modèles de la marque nommés dans le même esprit, comme la Colt.

Cheval de bataille

Starion serait donc la conséquence d’une erreur de prononciation. Un faux pas grossier, d’autant plus que Mitsubishi, en partie propriété de Chrysler à l’époque, doit avoir l’habitude de traiter avec les instances américaines.

1982 - Mitsubishi Starion
1982 - Mitsubishi Starion

Une autre rumeur raconte que l’erreur ne viendrait pas de l’inscription de la marque au registre, mais de la création des logos, et qu’il coûtait moins cher de laisser ainsi le nom de l’auto. Difficile à croire également, surtout lorsque l’on lance une marque sur un nouveau territoire.

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De son côté, à l’époque, Mitsubishi réfute toute erreur de nom, et annonce que Starion est la contraction de Star of Orion. Une excuse acceptable, d’autant plus que la marque au diamant avait l’habitude de nommer les moteurs de ses voitures avec des noms d’étoiles, comme Sirius ou Orion… Sauf que le fameux moteur Orion n’était pas monté sur cette dernière, comme expliqué ici

Enfin, l’une des publicités de l’époque, au Japon, associe la Starion avec l’image d’un étalon, qui n’est autre que le Stallion américain. Cependant, la marque annonce qu’elle associe le nom avec une étoile, star, et le cheval de la mythologie Arion. Par la suite, l’Eclipse sera aussi une voiture portant le nom d’un cheval de course.

Quoiqu’il en soit, la Mitsubishi Starion, rencontrera un joli succès aux États-Unis, d’estime et commercial, avec ses petits moteurs puissants. Il fut même envisagé de la faire courir en championnat du monde des rallyes, en Groupe B, mais l’interdiction de la catégorie par la FIA viendra mettre un terme à son développement. Quant à l’histoire de son nom, probablement que le fin mot de l'histoire ne sera jamais dévoilé.

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Galerie: 1982 - Mitsubishi Starion