Que sont les groupes PSA et Opel ?

PSA est le groupe Peugeot SA qui regroupe trois marques françaises : Peugeot, Citroën (deuis  et depuis 2013, DS. Au niveau mondial, PSA, c'est 3'146'000 autos vendues, dont 1'446'052 uniquement eu Europe. La firme française, en difficulté économique il y a encore cinq ans, a réalisé un rebond spectaculaire depuis. PSA, c'est 17 usines à travers le monde, dont dix en France. L'entreprise est depuis un peu plus d'un an entre les mains de Carlos Tavares, ancien n°2 de Renault.

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Du côté d'Opel et sa branche britannique Vauxhall, c'est plus compliqué. Le constructeur allemand, propriété de General Motors depuis 1929 représentait le bras armé du groupe américain en Europe, mais souffrait surtout d'un manque de rentabilité. Depuis seize ans, la marque ne dégage plus aucun bénéfice, et aurait même couté 15 milliards de dollars à GM. La marque possède sept usines en Europe, et est le sixième constructeur européen avec 979'479 véhicules produits.

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Le calcul est simple pour le groupe américain, qui a perdu de sa superbe, notamment avec son endettement faramineux au début des années 2000 et la crise des subprimes. Du GM flamboyant des années 1990, premier constructeur mondial, GM a dû baisser fortement la voilure. Sur le marché européen, GM n'y arrive plus, et depuis 1999, Opel et Vauxhall n'ont plus réussi à dégager de bénéfices. Le groupe se débrouille pourtant pas trop mal. L'an dernier, Opel et Vauxhall ont écoulé un peu plus d'un million de véhicules dans le monde, dont un peu moins de 980'000 rien qu'en Europe.

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La vente d'Opel intervient dans un contexte de restructuration de GM, qui souhaite se renforcer sur ses marchés phares, comme les États-Unis. Ce retrait de l'Europe démontre aussi que GM se tourne désormais vers d'autres marchés, comme la Chine, principalement.  "Pour GM, cela constitue une nouvelle grande étape dans le plan actuellement déployé pour améliorer notre performance et accélérer notre dynamique", explique Mary Barra, PDG de GM. "Nous transformons notre société et atteignons des résultats records et durables pour nos actionnaires, grâce à l’allocation disciplinée de nos ressources en faveur d’investissements les plus rentables dans notre cœur d’activité automobiles et dans les nouvelles technologies, qui nous permettent de définir le futur de la mobilité individuelle."

Dans ce cas, pourquoi racheter Opel d'un point de vue de PSA ?

PSA a vu, en 2016, son bénéfice net quasiment doubler, passent de 899 millions d'euros à 1,7 milliard en 2016. Peugeot est donc en position de force. Pourtant, racheter Opel est un risque. "Cette entreprise est dans le rouge et brûle un milliard de cash chaque année", analysait Carlos Tavares dans un article de Libération. D'autant que le dernier rachat d'une branche européenne d'un constructeur américain par Peugeot, avec Chrysler Europe en 1979, n'avait pas été glorieux, mettant PSA au bord de la faillite.

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L'idée est surtout de se rapprocher, en taille, des géants que sont Renault-Nissan, Volkswagen et Toyota. En rachetant Opel, Peugeot passe la barre des 5 millions de véhicules produits par an. Tavares s'inspire ici de l'école Carlos Ghosn, qui lui-même a toujours cherché à faire grandir Nissan et Renault, la preuve s'en est faîte avec celui de Mitsubishi, en 2016.

Selon PSA, outre l'augmentation de la capacité de production, reprendre Opel et Vauxhall permettra "d'importantes économies d'échelle et de dégager des synergies dans les domaines des achats, de la production et de la R&D. Des synergies de 1,7 milliard d'euros par an sont attendues d'ici 2026 et devraient contribuer à accélérer le redressement d'Opel/Vauxhall." Un plan sur dix ans donc. Également, ce rachat permet à PSA de se renforcer sur deux marchés clés : la Grande-Bretagne et l'Allemagne.

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Combien coûte un tel rachat ?

Pour Peugeot, le rachat a coûté un peu plus de 2,2 milliards d'euros. Une belle affaire qui comprend le rachat des outils de production pour 1,3 milliards d'euros, mais surtout, du système de retraites d'Opel pour 0,9 milliard d'euros. Un rachat réalisé en soutient avec la banque BNP Paribas, qui de fait, reprend une partie de la gestion de ce qui correspond à GM Financial. "C’est une opération gagnant-gagnant: nous améliorons la compétitivité de PSA en termes de coûts et redressons Opel"; s'enthousiasme Carlos Tavares.

Mary Barra e Carlos Tavares fecham acordo sobre venda da Opel à PSA

Quel est le plan maintenant ?

Opel et PSA ont déjà collaboré par le passé. Selon Carlos Tavares, "ayant déjà développé ensemble d’excellents modèles pour le marché européen, nous sommes persuadés qu'Opel/Vauxhall est le bon partenaire. Il s'agit pour nous d'un prolongement naturel de notre partenariat, et nous sommes impatients de passer à la vitesse supérieure". Selon le patron de PSA, l'objectif est de rendre de nouveau rentable les deux marques. Un objectif qu'il fixe à 2020 : "Nous sommes confiants dans l’accélération significative du redressement d'Opel/Vauxhall avec notre soutien, tout en respectant les engagements pris par GM envers les salariés d'Opel/Vauxhall."

En parallèle, cela ne coupe pas les ponts avec GM. Peugeot et le groupe américain vont continuer à collaborer, notamment sur la production des Holden et Buick. Peugeot a donc de grandes ambitions sur cette alliance avec Opel, reste désormais à les appliquer et les rendre réelles.

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