C’est la Mercedes-Benz la plus vendue au monde. Du coup, quand celle-ci cède le flambeau à une nouvelle génération, la marque à l’étoile fait tout pour ne pas bousculer ce qui a fait le succès du modèle.

Depuis 1953 et le lancement de la W120, la Classe E perpétue une tradition bien ancrée : le modèle se décline sous la forme d’une propulsion et propose les derniers raffinements technologiques disponibles à chaque époque respective. Mais pour cette nouvelle mouture, Mercedes-Benz a opté pour un design très proche des Classes S et C. À tel point qu'un œil non expert éprouvera du mal à les distinguer. La E, autrefois différente, notamment par ses doubles optiques et ses traits plus anguleux, perd du coup quelque peu en charisme. Dommage.

Mais qui dit un peu plus passe-partout ne dit pas pour autant insignifiant. Que du contraire. Elle n’aura aucun mal à faire sa place au sein des flottes de taxis et d’entreprises, mais également auprès des professions libérales. D’autant qu’elle débarque face à des Audi A6 et BMW Série 5 vieillissantes.

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Entre-deux

Positionnée entre la C et la S, la E parvient à tirer le meilleur de ces deux mondes. On remarque ainsi que la console centrale s’inspire clairement de la C tandis que le haut du tableau de bord reprend bon nombre d’éléments de la S. L’ambiance générale tranche clairement avec le mobilier anguleux de la génération précédente.

Si le tout respire la qualité, on remarque néanmoins qu’une chasse au kilos (voire aux coûts) est passée par là, le plastique étant plus présent. Et lorsque boiserie il y a, celle-ci se fait moins généreuse. Ce qui n’empêche pas le modèle d’exhiber un habitacle à la fois chaleureux et bien fini, dans lequel on se sent immédiatement à l’aise.

La Classe E dispose de sièges au maintien parfait, rehaussés d’appuie-têtes moelleux. A l’arrière, l’habitabilité progresse de 6 cm ce qui permet à la berline de se rapprocher encore un peu plus de la S. Quant au coffre, il s’inscrit dans la bonne moyenne avec un volume utile de 540 l.

Essai Mercedes-Benz Classe E 220 d

Sous le capot

Pour cet essai, nous avons retenu le 4 cylindres diesel 220 d, qui devrait représenter le plus gros des ventes sur le Vieux-Continent. Ce bloc de 194 ch brille par sa sobriété et surtout sa discrétion par rapport au modèle précédent. Issu d’une nouvelle génération de moteurs, il développe un couple maximal de 400 Nm et ne rejette que 102 g CO2/km, selon le nouveau cycle mixte européen.

Il dispose d’une conception allégée et d’une pression d’injection très élevée (2.000 bars) qui garantissent des valeurs de consommation extrêmement faibles (3,9 l/100 km). Il est pourtant à même de pousser jusqu’à 240 km/h tout en réalisant l’exercice du 0 à 100 km/h en 7,3 secondes.

Un moteur qui n’a donc rien d’une entrée de gamme, surtout quand il est secondé par l’excellente boîte automatique 9G-Tronic. Ce 220 d demeure néanmoins un modeste quatre cylindres, qui, lorsqu’il est sollicité dans les tours, n’hésite pas à rappeler, par une espèce de grondement, que le downsizing n’est pas l’allié du confort et de l’agrément. Pour profiter de la grâce d’un V6, il vous faudra opter pour la 350 d, à la fois plus raffinée et discrète.

Un impressionnant Drive Pilot

La fonction Drive Pilot, intégrée à l'Intelligent Drive permet à la Classe E d’évoluer jusqu’à 210 km/h en suivant le marquage au sol et le flux du trafic environnant. Le véhicule est aussi à même de changer de file, à condition qu’on lui en intime l’ordre en actionnant le clignotant. De quoi offrir une bonne idée de ce que sera un véhicule 100 % autonome sauf qu’ici, il faut garder un œil en permanence sur le système, ce qui du concoure à une certaine perte de concentration sur la conduite pure, le chauffeur passant son temps à paramétrer, activer et corriger le Drive Pilot. Heureusement, l’électronique veille, ce qui écarte tout danger. Le chauffeur est également contraint de garder les mains sur le volant, ce qui limite tout de même l’intérêt de cet attirail électronique. Bref, vive la conduite, la vraie!

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Drive Pilot ou pas, la Classe E demeure l’une des meilleures grandes routières au monde. Bénéficiant d’une sellerie dénuée de défaut et surtout d’un toucher de route feutré, la berline allemande n’a de leçon à recevoir de personne, même lorsqu’elle chausse des jantes de 19 pouces. Reste à piocher dans un interminable catalogue d’options qui feront très rapidement monter l’addition à des sommets insoupçonnés.

Points forts :

⊕ Châssis, suspensions et sellerie concourent à offrir un confort exceptionnel au modèle. En ce domaine, la Classe E se positionne incontestablement au sommet du podium.
⊕ Si certaines concurrentes font mieux en matière de finition et de choix des matériaux, l’habitacle du modèle est néanmoins très agréable à vivre, d’autant que l’insonorisation ne souffre d'aucun défaut.
⊕ La nouvelle Classe E se classe également au top en matière de nouvelles technologies visant à améliorer la sécurité tant active que passive.
⊕ L’écran large, placé au sommet de la console centrale, offre un confort de vue et d’utilisation optimal.

Points faibles :

⊕ La qualité de certains plastiques laisse à désirer et ne sont pas dignes d’une berline premium.
⊕ Un certain manque de personnalité, au regard des Classes C et S, peut être déploré.
⊕ La liste des options est impressionnante, surtout en ce qui concerne les technologies relatives à la sécurité.

Galerie: Essai Mercedes-Benz Classe E 220 d

Motorisation 4 cylindres CDI 1.950 cc
Puissance 194 ch (400 Nm)
Economie de carburant 3,9 l/100 km (mixte)
0-100 km/h 7,3 secondes
Vitesse de pointe 240 km/h
Poids 1.735 kg
Prix de base 49.200 €

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