Avec ses deux bras de fourche à l’avant et son apparence aussi massive qu’agressive, la Yamaha Niken relève le défi d’assurer plaisir et sécurité aussi bien en ville que sur les routes sinueuses, grâce à ses trois roues ainsi qu’avec un trois-cylindres éprouvé.

Le succès des trois roues en milieu urbain a donné envie à Yamaha d’aller plus loin, en poussant le concept hors des villes. En rachetant en 2017 les brevets d’un constructeur norvégien de trois-roues (Brudeli) et en pariant sur un nouveau concept visuellement accrocheur, la marque japonaise assume son choix jusqu’au bout puisque la fourche anodisée du drôle d’engin qui vient d’arriver sur nos routes attire immanquablement le regard. Les quatre fourreaux de fourche du double essieu à l’avant s’avancent comme autant de sabres, qui ont présidé au nom de baptême de celle qui se présente comme une moto à part entière : la Niken ("Ni" impliquant la dualité en japonais et "ken" signifiant sabre).

Uamaha Niken 2018

L’esthétique agressive à l’avant est héritée des MT-09 Tracer de la gamme Yamaha, tout comme le moteur trois cylindres de 847 cm3, dont les 115 chevaux suffisent à propulser les 263 kg de la bête. La forme de la bulle et le tableau de bord digital affichent également un lien direct avec la famille des Yamaha MT, de sorte que l’on est pas trop dépaysé lorsqu’on s’installe à bord. La hauteur de selle culminant à 820 mm reste correcte, et si les « épaules » de la Niken paraissent très larges et impressionnantes lorsqu’on empoigne le guidon, la relative étroitesse du réservoir de 18 litres entre les jambes surprend aussi agréablement que le guidon de 865 mm de large. On devrait pouvoir se faufiler entre les voitures sans trop de problème !

Pack électronique complet

Avant d’entrer en action, on peut entrer assez simplement dans le menu de l’ordinateur de bord pour choisir un mode électronique parmi trois cartographies pré-programmées, de la plus sportive à la moins agressive, prévue en cas de pluie. De même, on pourra choisir de conserver ou non l’antipatinage (traction control TCS) réglable sur deux niveaux. L’embrayage anti-dribble assisté et le passage rapide des vitesses font également partie du pack électronique, tout comme un régulateur de vitesse qui souligne ainsi la philosophie routière de la Niken.

Uamaha Niken 2018
Uamaha Niken 2018

Dès les premiers tours de roues, la maniabilité surprend et ramène tout motard à un type de conduite familier. Aucune inertie dans la moindre prise d’angle, aucune lourdeur dans la direction, la Niken est bluffante de facilité dès les premières manœuvres pour sortir du cadre urbain. Tout juste prendra-t-on grand soin à bien assurer son pied au sol lorsqu’on s’arrête au feu, afin de ne pas se faire surprendre à l’arrêt par le poids tout de même élevé de l’engin à l’arrêt. Car ce trois-roues ne dispose pas, comme sur le Piaggio mp3 par exemple, d’un système de verrouillage des essieux permettant de ne pas sortir la jambe. Il ne s’agit pas d’un scooter, faut-il le rappeler. D’ailleurs, le passage des rapports, s’il est facilité par le Quickshift, rassurera ceux qui souhaitent conserver cette « identité motarde ».

Effet "carving" comme en ski

C’est hors de la ville que la Niken prend toutefois toute sa dimension, en particulier dans les enchaînements rapides de virages, où son train avant si particulier prend toute sa dimension. L’équilibre pressenti en ville est encore plus manifeste à vitesse moyenne. Inutile de préciser que la stabilité est royale avec ces deux roues à l’avant, mais ceux qui aiment utiliser le régulateur de vitesse pour lâcher les mains devront s’abstenir, la moto « tirant » d’un côté ou de l’autre en ligne droite si l’on ne maintient pas le cap. La protection offerte par la bulle non réglable n’est pas formidable, c’est dommage car la position de conduite, elle, est plutôt reposante.

Uamaha Niken 2018

Dès qu’arrivent les premières courbes, La Niken prend toute sa dimension ludique. La technologie multi-essieux directeurs à parallélogramme permet des prises d’angle jusqu’à 45° avec un moindre effort au guidon et avec une réelle sensation de sécurité. Les quatre fourches inversées guidant les deux roues selon le principe Ackermann (les roues intérieures tournent « plus serré » que les roues extérieures) ancrent solidement le train avant au sol avec un effet « carving », comme en ski. Au point de sentir légèrement l’arrière glisser à la remise des gaz si l’on accélère franchement en mode sportif.

Uamaha Niken 2018
Uamaha Niken 2018

Dans le détail de fonctionnement, les tubes de fourche frontaux situés à l’avant de chaque roue assurent la direction, alors que les tubes situés à l’arrière sont dévolus à l’amortissement. Ce parallélogramme inclinable est aussi fascinant à voir en action qu’à vivre au guidon, et la Niken réussit ainsi son pari de proposer un nouveau concept pour se faire plaisir en toute sécurité, en ville comme sur les routes secondaires. Avec une prédilection pour les lacets de montagne. Dans un usage intensif, on peut tout de même souhaiter à la Niken un freinage plus puissant pour stopper efficacement les plus de 250 kilos du monstre à trois pattes en action.

Fiche Technique Yamaha Niken : 

Moteur  Trois-cylindre en ligne, 4 temps, refroidissement liquide, double ACT, 4 soupapes
Cylindrée, puissance et couple 847 cm3, 115 chevaux, 8,9 mkg
Transmission Par chaîne, 6 vitesses
Embrayage Bain d’huile, commande hydraulique
Alimentation Injection électronique
Cadre De type « Diamant » en tubes d’acier
Suspension avant Multi-essieux directeur type Ackermann, double fourche inversée de 41 mm, débattement 110 mm
Suspension arrière Monoamortisseur à molette séparée, réglages en précharge
Freinage 2 disques ø 298 mm avant étrier radial 4 pistons, ø 245 mm arrière, ABS
Réservoir 18 litres
Poids 263 kilos tous pleins faits
PRIX À partir de 14 999 €

 

Galerie: Yamaha Niken (2018)