C'est la mode, en ce moment, de faire des hypercars. Aston Martin, Ferrari, Bugatti ou dernièrement Mercedes, chacun se lance dans le projet de sa voiture de prestige et de sport. La mode n'est pourtant pas nouvelle. En 1997, c'est un constructeur inattendu, Volkswagen, qui proposait une étude style d'une hyper sportive, la W12, appelée aussi, la Nardo.
Des concept de supercars très proches de la série, il en a existé quelques-uns. Peugeot, en 2004, l'a prouvé, avec une 907 très aboutie. En 1997, Volkswagen l'a aussi fait, en présentant la W12. Cette année-là, un certain Jacques Villeneuve se battait pour le titre en F1, avec sa Williams-Renault. Et si la Renault Mégane première génération caracolait en tête des ventes, à la radio, on écoutait Gala, avec son titre Freed From Desire. Surtout, Internet paraît encore bien désuet face au Minitel !
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Le triomphe du W12
3615 Passé : de son côté, Volkswagen n'est pas encore le groupe que l'on connaît aujourd'hui. Le constructeur allemand entame la montée vers le premium d'Audi, et dispose d'une gamme très sage. Aussi, la présentation de la W12, au salon de Tokyo surprend l'amateur de Volkswagen en général. Normal, VW veut prouver que la marque sait faire des véhicules d'exception. Un autre projet est d'ailleurs en court, celui de la D1, plus connue sous le nom de Phaeton.



La ligne est due à Italdesign Giugiaro. Elle est similaire à celle que l'on se fait d'une supercar, et avouons-le, il ne serait pas difficile d'y badger un logo Lamborghini ou Spyker. Mais Ferdinand Piech, génial inventeur de l'Audi Quattro ou de la Porsche 917, est convaincu du bien fondé de cette W12. Il annonce qu'elle sera produite à 200 exemplaires pour le coupé, et 100 exemplaires pour le roadster, qui sera présenté à Genève, en 1998.
Sous le capot, avouons-le, c'est plus intéressant. Pour propulser sa supercar, Volkswagen se sert d'un bloc découvert quelques années plus tôt, dans un autre concept, l'Audi Avus, en 1991. Il s'agit du bloc W12. Le moteur, de 5,6l pour un peu plus de 420 chevaux entraîne les quatre roues motrices de la voiture. La version roadster, elle, sera présentée sous la forme d'une propulsion.
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Un quinquennat pour rien
Seulement, le projet végète, et au moment où l'on s'attend à ce qu'il soit abandonné, la W12 revient au pas de charge, en 2001. Étonnant, car le groupe Volkswagen poursuit le développement de la future Bugatti Veyron. Une troisième voiture, très proche de la série apparaît au salon de Tokyo, sensiblement modifiée par rapport aux anciens modèles, avec notamment, ce pavillon vitré à l'arrière. Le moteur a aussi évolué, et passe à 600 chevaux, pour seulement 1200 kg.



La voiture s'offrira un record de vitesse toutes catégories confondues, sur la piste de Nardo, en Italie. En 24 heures, l'auto couvrira la distance de 7740,576 km, soit une moyenne de 322,891 km/h. Elle prendra le surnom de Nardo.


Mais Arlésienne aurait été bien plus adapté. Bernd Pischetsrieder, le remplaçant de Piech à la tête de Volkswagen, décide d'abandonner le projet. Dommage. Une Nardo pour concurrencer la Ferrari Enzo n'aurait pas été déplaisant ! Enfin, on est un peu dur. La W12 connaîtra une vraie carrière...sur Gran Turismo !
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