Les radars automatiques n'étaient déjà pas en odeur de sainteté en France depuis leur apparition au début des années 2000, mais le mouvement de contestation mené par les Gilets Jaunes a fait très mal au parc de ces systèmes automatisés de contrôle de vitesse. Alors que l'on estime que 60 % d'entre eux sont dysfonctionnels actuellement, il se pourrait que la facture de remise en état coûte très cher, et que celle du manque à gagner fasse encore plus mal.

Valérie Rabault, députée et ancienne responsable du budget de l'Assemblée Nationale, tire un bilan alarmiste et estime que l'on "peut tabler sur 500 millions d'euros de manque à gagner pour l'État et 50 millions de réparations". Le Parisien, de son côté, a établi un calcul sur les mêmes bases, estimant que sur un an, le manque à gagner des radars s'élèverait à 430,5 millions d'euros, tandis que les réparations atteindraient 82,3 millions d'euros.

Selon les régions, certaines de ces boîtes ont été plus ou moins visées par les actes de violence. Ainsi, on dénombre 21 radars endommagés sur 22 dans le département du Puy-de-Dôme, dont nombre d'entre eux qui avaient été détériorés lors du passage au 80 km/h. En effet, l'adoption de cette loi en juillet 2018 avait déjà été à l'origine d'une augmentation des violences contre les radars, notamment ceux installés sur les nationales à double sens sans séparateur central, visés par ces nouvelles limitations.

Pierre Chasseray, président de l'association 40 Millions d'automobilistes, pense d'ailleurs que c'est la législation sur la vitesse qui a le plus fait mal aux radars, et non le mouvement des Gilets Jaunes : "Les radars ne se relèvent pas du passage aux 80 km/h sur les routes secondaires françaises. La crise des Gilets jaunes est ensuite venue ajouter de l'huile sur le feu."