Ce jeudi, PSA et FCA ont officialisé une alliance à 50/50 pour un développement d'avenir. Si beaucoup de personnes espèrent voir les deux groupes se renforcer avec cet accord, d'autres espèrent qu'ils basculeront vers une électrification plus importante, dans le but d'entrer sur un marché où Peugeot effectue ses premiers balbutiements, et où Fiat n'a pas encore mis le pied. Mais faut-il vraiment l'espérer ?

Dans le clan français, la voiture 'zéro émission' ne semble pas être en odeur de sainteté, et notamment parce que Carlos Tavares a plusieurs fois exprimé son mécontentement au sujet de l'électrique, et qu'il déclarait encore récemment au site Driving.co.uk que les constructeurs et les usagers n'avaient pas à payer pour les infrastructures de charge, mais que les gouvernements devaient le faire, dans leur volonté d'aller plus loin dans l'électrification.

Helen Lees, responsable du département des voitures électriques et connectées chez PSA, a même déclaré à Autocar que la voiture électrique "menace l'industrie automobile telle qu'on la connaît", dans le sens où le peu d'entretiens sur ces véhicules fera forcément évoluer le rapport entre le concessionnaire, le client et la voiture.

Un potentiel pour accélérer, mais quelle volonté ?

Bien évidemment, Fiat aura désormais accès à la plateforme e-CMP, sur laquelle sont développées la Peugeot e-208, l'Opel Corsa-e ou encore le DS 3 Crossback E-Tense, pour développer sa Fiat 500 quatre portes électriques, qui et annoncé en rumeur insistante, sans que l'on sache où le projet se situe. S'il est déjà trop avancé pour en bénéficier, PSA pourrait mettre au service de son nouvel allié la technologie hybride rechargeable présente dans la Peugeot 508 notamment.

Néanmoins, la puissance que représente ce nouveau groupe, avec 137 usines dans le monde pour un total de 400'000 employés, pourrait aussi lui donner la puissance de vouloir limiter le durcissement des règles en matière d'émissions polluantes, ce que fait déjà Fiat aux États-Unis. La question de l'avenir de l'électrique dans cette nouvelle société mère regroupant PSA et FCA sera de toute évidence grandement débattue dans les prochains mois, et donnera lieu à deux scénarios possibles : soit le groupe se lancera à corps perdu dans l'électrification en profitant de l'ensemble des recherches et technologies développées, soit il profitera de sa puissance économique pour faire ralentir la croissance de l'électrification.