Le confinement n'a pas été une période facile. Aussi, quand Claude Lelouch a annoncé qu'il allait tourner un remake de son court-métrage "C'était un rendez-vous", les passionnés d'automobiles se sont réjouis. Ils ont été rejoints par les fans de F1 quand le réalisateur annonça que Charles Leclerc et la Ferrari SF90 allaient être les stars de ce film.

Mais quelle déception, quand nous avons vu le film, nous nous sommes dit "il n'est pas fini, le stagiaire à envoyé la mauvaise version au community manager de Ferrari et à la diffusion de Canal+". Mais il s'avère que ce n'est pas le cas. Le film, tel que nous avons été nombreux à le découvrir samedi soir ou dimanche matin est bien le produit fini. Nous ne sommes pas des critiques de cinéma, le journalisme sur Internet nous a poussés à nous pencher sérieusement pendant plusieurs années sur la production vidéo, et donc a respecter les règles du cinéma.

Un tel projet, porté par la marque la plus connue de la planète et un réalisateur décoré ne devrait pas ressembler à un sujet refusé par une petite rédaction web ou à un film d'étudiant en cinéma (et il y a d'excellents films d'étudiants en cinéma). Il faut reconnaître que l'on sent du travail sur certains plans, certaines idées sont très bonnes, mais elles sont gâchées par une histoire inexistante. On pourra arguer que le premier film de 1970 ne brille pas non plus par son histoire, mais en fait si !

Pendant tout le film, on se demande pourquoi on traverse Paris sur les chapeaux de roues. Mais on comprend à la fin que c'est pour arriver à l'heure à un rendez-vous galant. C'est simple, mais on comprend le début, le milieu et la fin.

Charles Leclerc clore le GP de Monaco dans une Ferrari SF90 Stradale

Or dans le film proposé samedi dernier, il y a un début, à peu près un milieu et pas de fin. Vous trouvez que nous avons la critique facile ? Peut-être, mais allez voir le film et osez nous dire que celui-ci n'est pas honteusement vide. Chaque action au cinéma, que ce soit sur un format court ou long, doit avoir un but.

Au début, en voyant le plan exposant la fleuriste nous nous sommes dit : "Leclerc va la rejoindre en faisant au passage un tour du circuit de Monaco". Le film enchaîne ensuite sur un plan de roulette, ce qui peut indiquer qu'il sort du casino pour rejoindre sa dulcinée. Mais non. Au lieu de ça, on enchaîne sur Charles Leclerc qui entre dans le tunnel, comme cela était visible dans le teaser posté sur Instagram.

S'en suit ensuite une succession de caméras embarquées nous faisant découvrir la voiture, qui n'est autre qu'une Ferrari SF90 Stradale et le pilote en la personne de Charles Leclerc. On suit donc Leclerc réalisant un tour du mythique tracé de Monaco, entièrement réservé au tournage de ce film, le 24 mai dernier. Le tour du circuit continue jusqu'à ce que la voiture s'arrête devant le Prince Albert de Monaco. Ce dernier grimpe (ou plutôt s'accroupit) dans la Ferrari et c'est reparti pour un tour de circuit. 

Après avoir malmené son souverain, Leclerc s'arrête là où il a récupéré son prince, descend et surprise, la fleuriste apparaît. Elle, qui, dans le premier plan, vendait des fleurs, se retrouve ici, on ne sait pas comment elle est arrivée ni pourquoi elle est là. Très vite, elle offre des fleurs à Leclerc et à Albert II. Puis sans explication aucune, elle monte avec Charles quand celui-ci remonte à bord de sa voiture.

Charles Leclerc clore le GP de Monaco dans une Ferrari SF90 Stradale

Premièrement, pourquoi avoir fait intervenir Albert dans ce film ? Qu'apporte-t-il ? Pourquoi Leclerc fait-il un tour avec lui ? Et ensuite, pourquoi Rebecca la fleuriste (c'est son crédit, et d'ailleurs, elle est créditée après la voiture) monte avec Charles ? Pourquoi avoir lancé le film sur elle (et pendant si longtemps) si elle n'a qu'un si petit rôle. Mais toutes ces réponses se trouvent sans doute dans l'esprit de Claude Lelouch. 

Charles Leclerc clore le GP de Monaco dans une Ferrari SF90 Stradale

Devant le résultat, de nombreuses voix (vous en lisez d'ailleurs une en ce moment même) se sont élevés. Celle portée par la voix la plus importante ? Chris Harris, l'un des présentateurs de Top Gear UK. Il qualifie le film de "paresseux et mal exécuté".

 

Mais ce n'est pas le seul remake à avoir eu lieu durant le confinement. Loin de là puisqu'une chaîne Youtube nommée Kidstone Productions s'est également attelée à la réalisation d'un hommage à "C'était un rendez-vous". Étonnamment, le résultat est plus proche de ce que l'on attendait de la production faite par Ferrari et Lelouch. "C'était une urgence" reprend les grandes lignes du film original, adapte la raison de la course effrénée dans les rues de Rome à la situation début mai en Italie, pas de spoil ici, mais le titre est assez évocateur ! Allez donc voir cette vidéo qui mérite nettement plus que ses actuelles 20'000 vues !