Le Mans va être "plus dur que l'an dernier" pour Toyota

Toyota est clairement favori pour l'édition 2020 des 24 Heures du Mans après avoir remporté les deux précédentes, mais ses pilotes ne s'attendent pas à une partie de plaisir pour autant.

#7 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Mike Conway, Kamui Kobayashi, Jose Maria Lopez

#7 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Mike Conway, Kamui Kobayashi, Jose Maria Lopez

Erik Junius

"La longue nuit va être un challenge, plus ou moins 11 heures d'obscurité. Il faut s'y habituer et en tirer le maximum, choisir les bons pneus au bon moment. Le second truc, ce sont les essais : nous n'avons pas de Journée Test, nous n'avons que dix heures jeudi, c'est très condensé. Ce ne sera pas facile d'en tirer le meilleur." Sébastien Buemi résume bien les spécificités de cette édition 2020 des 24 Heures du Mans, reportée de trois mois. Une nuit interminable, pas de spectateurs : la Sarthe n'aura pas la même allure qu'à l'accoutumée ce week-end.

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En l'absence de Journée Test, les concurrents vont en effet bénéficier de pas moins de dix heures d'essais ce jeudi – en tranches de trois, trois et quatre heures, avec trois quarts d'heure de qualifications avant la dernière séance du jour. Un programme qui s'annonce très serré, confirme un José María López qui évoque globalement "un Le Mans très dur, plus dur que l'an dernier".

"Demain, il va y avoir beaucoup de temps de piste, et nous n'aurons pas beaucoup de temps pour réagir s'il y a un problème, nous serons en difficulté", souligne l'Argentin. "Ce sera très dur, surtout pour les mécaniciens, pour les ingénieurs, pour analyser les données. Pour nous, ce sera difficile de travailler avec les ingénieurs en raison du peu de temps entre les séances."

En course, c'est aussi la nuit qui représentera un défi. Habituellement, à l'approche du solstice d'été, huit heures seulement s'écoulent entre le coucher et le lever du soleil, et la période d'obscurité réelle n'est que de sept heures. En ce week-end de septembre cependant, environ douze heures sépareront le lever et le coucher du soleil, avec près de onze heures d'obscurité véritable.

"On dit toujours que Le Mans se gagne la nuit, parce que c'est la partie de la course la plus dure, où l'on peut faire la différence", ajoute López. "La pluie est annoncée par ailleurs. Il faut aborder la course avec beaucoup de respect."

"La nuit va être bien plus longue. Ce sera délicat pour le pilotage, il y aura certainement plus d'accidents, plus de temps derrière la voiture de sécurité, et la météo pourrait faire des siennes", confirme Kazuki Nakajima.

#7 Toyota Gazoo Racing Toyota TS050: Mike Conway, Kamui Kobayashi, Jose Maria Lopez

Si López et Nakajima évoquent d'éventuelles précipitations, ce n'est pas un hasard. Des averses orageuses sont pour l'instant annoncées tout au long de la course, même si les prévisions peuvent évidemment évoluer dans les jours à venir.

"J'ai de l'expérience des orages", poursuit le Japonais. "Je ne me rappelle pas quelle année, nous avons eu de la pluie la nuit. Beaucoup. J'étais dans la voiture cette nuit-là, j'espère que cette expérience m'aidera un peu. Dès que les conditions changent, c'est juste de la survie. Je dois simplement m'assurer, si je suis dans la voiture à ce moment-là, de survivre."

Lorsque nous évoquons la difficulté que cela pourrait représenter pour les pilotes amateurs, qui sont nombreux au départ cette année, Nakajima insiste : "Pas seulement pour les gentlemen drivers ! La météo changeante au Mans est très délicate, notamment la nuit. Chacun d'entre nous va espérer que ce ne soit pas le cas, mais si ça arrive, ce sera bien plus difficile pour tout autre pilote. Nous serons trop occupés nous-mêmes pour nous occuper des autres. Espérons ne pas être impliqués dans ce genre d'incident où quelqu'un part en tête-à-queue, nous percute, ou l'inverse. Espérons que la météo ne va pas trop chambouler la course."

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Côté hiérarchie, Toyota demeure le clair favori, au grand dam de Sébastien Buemi qui, de son propre aveu, n'aime pas se battre contre la voiture sœur et ses coéquipiers ; le Suisse regrette l'ère glorieuse des luttes face à Porsche et Audi. En revanche, compte tenu de l'Équivalence de Technologie en vigueur pour ce double tour d'horloge sarthois, les deux Rebellion engagées ont quand même une carte à jouer.

"Avec ou sans le handicap, nous respectons nos rivaux, nous savons qu'ils vont être très rapides ici", reconnaît López. "Cela va forcément être un challenge d'essayer de les devancer. Potentiellement, ils sont aussi très rapides. J'ai hâte de voir demain où nous nous situerons par rapport à eux."

Ainsi, lorsque nous lui demandons si la meilleure chose qui puisse arriver à Toyota est une course ennuyeuse sur le sec, Nakajima répond avec franchise : "À vrai dire, c'est notre objectif. Si la course est ennuyeuse pour vous – pas pour nous car nous nous battons toujours avec la voiture #7, c'est toujours assez serré donc nous ne pouvons pas nous détendre – si la course est ennuyeuse pour les fans, cela signifie que c'est mieux pour nous, mais pour l'instant, nous ne pensons pas que ça va être si facile."

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