Comme vous n'êtes sûrement pas sans le savoir si vous suivez l'actualité, une pénurie de semi-conducteurs sévit actuellement et bloque la production de nombreuses usines à travers le monde. L'industrie automobile n'est pas épargnée, et de nombreuses usines doivent réajuster leurs outils de production afin de faire face à cette pénurie sans précédent.

Les usines de Stellantis subissent de plein fouet cette pénurie, notamment en France, où la direction de l'usine de Sochaux a annoncé, mardi après-midi, l'arrêt pour les trois prochains jours de sa ligne de montage des Peugeot 308. Cette ligne a déjà été stoppée lundi et mardi, si bien qu'aucune 308 ne sortira des ateliers de Sochaux pendant toute la semaine, a souligné un porte-parole de l'usine à l'AFP.

De source syndicale, cet arrêt de cinq jours entraînera une perte de production de 2000 véhicules. L'arrêt trouve sa cause dans la pénurie mondiale de semi-conducteurs touchant l'industrie automobile, qui prive l'usine de Sochaux de "dalles numériques" d'alimentation du tableau de bord de la 308, a exposé le porte-parole.

Ces pièces sont spécifiques à ce modèle, ce qui explique l'impact particulier de la pénurie sur sa production, supérieur à celui enregistré sur les autres véhicules du site. Pour rappel, l'usine de Sochaux produit également les Peugeot 3008 et 5008 ainsi que l'Opel Grandland X. Stellantis Sochaux a déjà dû renoncer à la fabrication de plus de 4000 véhicules depuis le début de l'année du fait des ruptures d'approvisionnement en semi-conducteurs, avant ce nouvel épisode.

L'accumulation des annulations de séances de travail sur la ligne des 308 risque d'avoir des conséquences salariales. Le système de modulation horaire hérité de PSA garantit le maintien intégral de rémunération jusqu'à un déficit de 84 heures non travaillées, "or certains salariés vont à présent dépasser ce quota", a relevé Eric Peultier, responsable du syndicat FO du site. Selon ce responsable syndical, "les salariés de Sochaux font les frais de la politique de désindustrialisation et de délocalisation vers des pays à bas coût".