Après une période d'essai débutée en 2018, les radars embarqués pilotés par des chauffeurs privés vont bientôt s'étendre à toute la France. Après les 83 véhicules déjà en service, en Normandie, en Bretagne, en Centre-Val-de-Loire et aux Pays de la Loire, 120 nouvelles voitures vont rejoindre les effectifs dans quatre autres régions : Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est, Hauts-de-France et Nouvelle-Aquitaine.

D'ici la fin de l'année, 450 véhicules disposant de radars embarqués vont sillonner les huit régions précitées, des véhicules conduits par des chauffeurs privés, qui seront plus "efficaces" que ceux conduits par les forces de l'ordre. En effet, ces voitures rouleront davantage, jusqu'à 5h30 par jour contre environ 1h45 pour celles des policiers et gendarmes. Les voitures-radar privées pourront également circuler le week-end.

Ces véhicules sont quasiment impossibles à distinguer, les flashs étant invisibles et le radar n'étant quasiment pas perceptible vu de l'extérieur. Ces petites boîtes sont capables de vous repérer si vous les doublez, mais aussi si vous circulez à une vitesse trop importante dans le sens inverse de la circulation. Le seuil de tolérance est en revanche un peu supérieur au radar fixe classique, à savoir de 10 km/h au lieu de 5 km/h en dessous de 100 km/h, et de 10 % au-delà. Par exemple, si vous êtes contrôlé à 144 km/h sur autoroute, la vitesse sera ramenée à 131 km/h.

Comme vous n'êtes peut-être pas sans le savoir, ces véhicules sont conduits par des chauffeurs privés salariés par une entreprise titulaire du marché public et sélectionnée, selon les régions, par le ministère de l'Intérieur. Les conducteurs doivent être titulaires du permis de conduire depuis au moins trois ans et avoir au moins dix points sur le permis. Ces chauffeurs ne peuvent en aucun cas vous arrêter ou même décider de l'itinéraire, ils suivent une boucle GPS définie à l'avance.

Selon une projection de l'association "Ligue de Défense des Conducteurs", cette cadence pourrait faire exploser le nombre d'amendes, passant de 1,5 à 12 millions par an. Une voiture-radar "rapporterait" environ 130 euros par heure, soit quatre fois et demi plus qu'un véhicule conduit par les forces de l'ordre. Avec ces chiffres mis en perspective, même si la Sécurité Routière précise qu'il ne s'agit pas d'un "jackpot", mais bien d'un vrai plus concernant la sécurité sur les routes, difficile de ne pas y voir encore une énième façon de remplir les caisses de l'État.

La Sécurité Routière se défend en expliquant que les routes sur lesquelles seront mobilisées ces voitures-radar ne sont pas choisies par les entreprises privées, mais bien par la direction de la Sécurité Routière en association avec les préfectures et en fonction des endroits où il y a le plus d'accidents.