C'est une affaire longue comme un jour sans pain. En effet, en novembre 2019, Tesla annonçait sa volonté de construire une usine européenne, une "Gigafactory" comme elles sont appelées, afin d'y assembler ses modèles destinés aux marchés européens. Un projet qui a été accueilli avec ferveur dans le pays sélectionné, à savoir l'Allemagne, fier de l'honneur rendu à l'industrie "Made in Germany". Mais depuis, le projet est au ralenti.

"À cause d'aspects procéduraux et du souhait de Tesla d'inclure des améliorations supplémentaires de l'usine automobile dans la procédure actuelle, Tesla a l'intention de modifier à nouveau la demande de permis de construire", a indiqué dans un communiqué la région du Brandebourg, qui entoure Berlin et où sera localisée la future usine du constructeur. L'usine devait ouvrir en juillet à Grüneheide.

"Étant donné que l'on ne dispose pas encore d'informations plus détaillées sur la nature et la portée des changements prévus, les détails sur la suite de la procédure et le délai jusqu'à la décision finale ne pourront être connus qu'à une date ultérieure", ajoute la région. Certains médias allemands évoquaient eux mardi un report de l'ouverture au mois d'octobre.

Mais il a aussi suscité la défiance dans le voisinage direct de la future usine. L'an dernier, la justice avait même contraint Tesla à suspendre son chantier, après une plainte en référé d'associations craignant la destruction d'habitat naturel d'espèces protégées de lézards et de serpents. Désormais, c'est la consommation d'eau de la future usine qui est mise en cause.

Celle-ci pourrait atteindre, au gré d'agrandissements successifs, près de 3,6 millions de cube chaque année, soit 30 % du volume disponible de la région, selon une enquête de la chaîne de télévision ZDF. La Gigafactory s'étendra sur 300 hectares, pour une production de 500'000 véhicules électriques par an et abritera "la plus grande fabrique de batteries au monde".

Le chantier a été réalisé au pas de charge, selon les souhaits d'Elon Musk, patron de l'entreprise californienne. L'agrément définitif est cependant toujours à l'étude, les autorités devant contrôler l'impact environnemental du projet : si le permis n'était pas accordé, Tesla devrait en théorie démonter à ses frais l'installation.