Quatre acteurs de la mobilité, BlaBlaCar, Mobilize (groupe Renault), la RATP et Uber, ont officialisé mardi une alliance pour lutter ensemble contre l'"autosolisme" en ville, soit le fait de rouler seul dans sa voiture, avec une expérience invitant 1000 Franciliens à se passer de voiture individuelle pendant dix mois.

Un panel de 1000 testeurs représentatifs doit être choisi cet été en Île-de-France : les cobayes devront renoncer pendant dix mois − de septembre 2021 à juin 2022 − à utiliser leur voiture, sauf s'ils la partagent, pour la remplacer par un bouquet de service : autopartage, VTC partagé, covoiturage, transport public, transport à la demande, etc.

Baptisé "Mobilité360", le projet commun part du constat que les nouveaux services de mobilité se sont trop développés "en silo", sans complémentarité ni dialogue entre les opérateurs et les autorités publiques.

"Nous avons initié depuis plusieurs mois (...) une vraie réflexion sur l'optimisation des offres de mobilités et sur la réinvention de l'usage de la voiture en milieu urbain", a relevé Clotilde Delbos, directrice générale de Mobilize, la filiale d'autopartage de Renault.

"Ensemble, nous souhaitons mettre nos expertises et notre savoir-faire au service des autorités publiques pour trouver des usages pérennes, verts et partagés de la voiture à tous les citoyens. C'est ce que l'on souhaite notamment expérimenter avec cette première initiative '1000 Franciliens sans voiture'", a-t-elle ajouté.

Il s'agit d'"un projet expérimental pour démontrer la faisabilité d'un nouveau système de mobilité s'affranchissant de la voiture individuelle", a précisé à l'AFP Joël Hazan, directeur associé au Boston Consulting Group (BCG), le cabinet de conseil qui accompagne les quatre partenaires.

Les participants seront constamment suivis pour mesurer les changements d'usage, appréhender les limites du modèle actuel et évaluer les nouvelles solutions, de même que le budget nécessaire pour avoir une offre de mobilité continue et de qualité, selon Joël Hazan.

"Nous savons que la réponse n'est pas d'attendre la prochaine technologie miraculeuse, mais plutôt de développer ensemble cette solution (commune) permettant de simplifier notre système de transport, de libérer l'espace public et de rendre nos villes plus attractives et plaisantes", a commenté Laureline Serieys, directrice générale d'Uber France.