Le groupe Stellantis va produire "à brève échéance" 12 véhicules électriques en France, contre six actuellement, a annoncé lundi le directeur général Carlos Tavares, au Salon de l'automobile de Paris, autant de garanties d'activité accueillies favorablement dans les usines.

Les Peugeot 308, 308 break et 408 électriques seront notamment produites à Mulhouse (Haut-Rhin), a indiqué Carlos Tavares, au côté du président de la République Emmanuel Macron, qui visitait le stand Peugeot. Les SUV 3008 et 5008 électriques seront produits à Sochaux (Doubs) et le futur SUV électrique de Citroën à Rennes, a précisé le groupe.

"On est en train de crédibiliser cette trajectoire qu'on s'est fixée, celle d'obtenir deux millions de véhicules électriques produits en France en 2030", a salué le président de la République. "On a déjà sécurisé un million à horizon 2026-2027", a poursuivi Emmanuel Macron. "On sera là pour soutenir et accompagner dans la durée, pour faire de la France à nouveau une grande terre automobile de demain", a-t-il promis.

Un avenir pour tous les sites français

Le groupe franco-italo-américain Stellantis, dont l'État français est actionnaire, produisait notamment déjà la DS 3 et l'Opel Mokka électriques à Poissy (Yvelines) et des utilitaires électriques à Hordain (Nord). Le groupe va également produire des batteries électriques à Douvrin (Pas-de-Calais).

Son concurrent Renault a pour sa part multiplié les annonces concernant la production en France de ses R4 et R5 électriques.

Alors que la transition vers l'électrique fait craindre un redimensionnement des usines, "tous nos sites industriels (en France) ont maintenant devant eux un avenir qui est clair", a souligné Carlos Tavares, "et la technologie nécessaire pour faire face à la concurrence, notamment la concurrence chinoise que vous pouvez voir aujourd'hui sur ce Mondial de Paris".

"Les sites français de Stellantis sont donc tous maintenant électriques et leurs productions permettront à l'entreprise d'être au rendez-vous de la neutralité carbone en 2038", a souligné le groupe dans un communiqué.

Les syndicats saluent cette décision

"C'est toujours une bonne nouvelle de voir que l'empreinte industrielle en France perdure et qu'il y a des investissements qui garantissent l'avenir de nos usines", s'est réjouie Christine Virassamy, déléguée syndicale centrale CFDT chez Stellantis, tout en s'inquiétant pour l'usine de Metz "où il n'y a aucun investissement, aucune perspective".

"En 2007, nous étions 73 000 salariés au sein du groupe PSA et là, aujourd'hui, nous sommes 40 000. On a donc perdu plus de 30 000 emplois en France" en 15 ans, a-t-elle complété, appelant le groupe à faire "davantage confiance aux usines françaises".

À Mulhouse, où les modèles thermiques et hybrides des 308, 308 break et 408 sont assemblés, direction et syndicat se sont réjouis des annonces de Carlos Tavares. "C'est une bonne nouvelle qui permet à Stellantis Mulhouse de s'engager résolument vers l'électrique et vient confirmer un niveau d'activité soutenu pour les années à venir", a souligné Thierry Robert, le directeur de l'usine.

"C'est une reconnaissance du savoir-faire mulhousien", a estimé pour sa part Ronald Laventin, délégué CFDT. "Ça représente un fort investissement en termes de machines sur les lignes de montage, et en formation du personnel".

À Sochaux, si l'annonce de la production du SUV électrique 3008 était attendue, celle du 5008 était plus incertaine et a été accueillie avec enthousiasme.

"Faire des véhicules électriques sur un site en France, c'est pérenniser une partie de l'emploi. On avait besoin de ce style de garantie. Ça va nous permettre de demander à la direction des embauches pour les intérimaires qui sont sur le site depuis des semaines, voire des mois pour certains", a déclaré à l'AFP le délégué FO local Eric Peultier. (avec AFP)