La Mercedes Classe B n'est certainement pas la Mercedes la plus vendue, mais force est de constater qu'elle rencontre un joli succès. Depuis son lancement en 2005, la Classe B s'est écoulée à plus de 1,5 million d'unités à travers le monde. En France, la voiture rencontre aussi son petit succès malgré un marché en déclin depuis l'avènement des SUV. Dans ses meilleures années, la Classe B enregistrait 14'000 immatriculations. Malheureusement pour ce segment, il faut faire face à une concurrence de plus en plus rude, non pas au sein du segment des monospaces mais bien du côté des SUV. Jugés plus dynamique, plus gracieux esthétiquement parlant et surtout pratiquement et aussi habitable qu'un monospace pour certains, les SUV ont clairement pris le dessus au niveau des ventes. Au point même où certaines marques ont choisi d'abandonner les monospaces. Peugeot par exemple, ne propose plus que des SUV dans sa gamme. Pour faire simple, aujourd'hui, en dehors du Classe B que nous essayons aujourd'hui, seuls les BMW Série 2 Active Tourer, Renault Scénic et Citroën C4 SpaceTourer sont des alternatives crédibles. On pourrait également citer le Kia Carens ou encore le Volkswagen Touran, mais leurs ventes sont devenues assez confidentielles.

Encore un monospace, vraiment ?

Pour continuer à survivre, le Classe B a dû abandonner quelques codes esthétiques propres aux monospace, même si la première et la seconde génération se sont toujours démarquées du reste du segment avec des lignes un peu plus travaillées. Pour cette troisième génération, en plus d'hériter des nouvelles signatures visuelles de la firme étoilée, les designers ont travaillé sur les proportions. Si je vous dis par exemple que ce Classe B fait la même taille qu'un Renault Scénic ? Effectivement, il mesure 4,42 mètres de longueur, soit pratiquement la même longueur que le monospace français. Pourquoi paraît-il donc plus dynamique ? Tout simplement parce que la hauteur de toit est plus basse d'environ dix centimètres et culmine à 1,56 mètre.

Essai Mercedes Classe B 2019
Essai Mercedes Classe B 2019

Une fois à bord, nous remarquons d'entrée la filiation entre le Classe B et la Classe A grâce à cet habitacle entièrement nouveau et technologique. D'emblée, la double dalle numérique composée de deux écrans de 10,25 pouces chacun impressionne, même si son intégration pourrait en rebuter plus d'un. Malgré l'arrivée d'un écran tactile, Mercedes continue de proposer un pad au niveau de la console centrale pour contrôler le système d'info-divertissement. De notre côté, nous préférons bien évidemment tout contrôler du bout des doigts. On apprécie également le système de reconnaissance vocale, très élaboré, qui nous permet de contrôler certaines fonctions grâce au simple usage de notre voix. En énonçant simplement "Mercedes", sans appuyer sur aucune touche, le système se met en route et vous demande ce que vous souhaitez. Si vous lui dites que vous avez froid, elle baissera la température, si vous souhaitez écouter RTL, demandez lui simplement de mettre RTL. C'est aussi simple que ça.

En termes d'habitabilité, c'est là que la Classe B n'est pas vraiment au top de la catégorie, tout simplement car le design à très largement été privilégié au profit de l'espace à bord. Attention, ce Classe B reste bien un monospace avec un espace aux jambes correct et une garde au toit satisfaisante, mais ses concurrentes feront mieux dans l'ensemble. La faute à une chute de pavillon progressive qui donne un aspect dynamique à l'auto, certes, mais qui rogne logiquement sur l'espace intérieur. La banquette arrière n'est pas des plus pratiques malgré le fait qu'elle soit coulissante. On aurait préféré trois sièges indépendants, comme sur le Citroën C4 SpaceTourer, mais au lieu de ça nous avons le droit à une banquette divisible en trois parties. Mercedes explique ce choix en précisant vouloir proposer deux places confortables à l'arrière et une en complément plutôt que trois places spartiates. Le coffre n'est pas le plus généreux de la catégorie et culmine à 455 litres, comme son concurrent de chez BMW. Impossible de faire mieux que le français et ses 537 litres.

Essai Mercedes Classe B 2019
Essai Mercedes Classe B 2019
Essai Mercedes Classe B 2019
Essai Mercedes Classe B 2019
Essai Mercedes Classe B 2019

Une autre vision du monospace

Pour notre essai, nous avons sélectionné la version 200 d, c'est-à-dire celle équipée d'un moteur diesel quatre cylindre 2,0 litres développant 150 chevaux et 320 Nm de couple. Ce moteur est accouplé à la nouvelle boîte robotisée à double embrayage 8G-Tronic à huit rapports. Dans l'ensemble nous avons été assez surpris par le comportement de notre auto. Plus dynamique que nous le pensions, notre Classe B est une voiture tout sauf pataude, même avec son moteur de 150 chevaux. Au-delà de la puissance, c'est la partie châssis qui nous a le plus séduit avec des suspensions très bien tarées qui allient à la fois deux qualités antinomiques : confort et dynamisme. Sur les prises d'appui, la voiture ne prend quasiment aucun roulis, le train avant ne s'affaisse pas et les mouvements de caisse sont bien maîtrisés. Il en va de même pour la direction, assez précise pour ce type de véhicule. Un sans-faute sur la route ce Classe B ? Pour un monospace indéniablement.

Essai Mercedes Classe B 2019
Essai Mercedes Classe B 2019

Concernant les motorisations, vous aurez le choix entre quatre essence et trois diesel. Du côté des moteurs carburant au sans-plomb, le catalogue français dispose de puissances de 109, 136, 163 et 224 chevaux. Ces motorisations peuvent être indexées, selon les versions, à une boîte automatique ou une boîte manuelle (disponible un peu plus tard en 2019). La version de 224 chevaux peut même recevoir une transmission intégrale 4Matic. L'offre concernant les diesel se traduit par trois propositions : 116, 150 et 190 chevaux. Plus tard, Mercedes proposera bien évidemment une déclinaison hybride pour sa Classe B, voire même peut-être une version 100 % électrique. Il se murmure également qu'une version un peu plus sportive, réalisée sous les perfusions de Mercedes-AMG, pourrait voir le jour avec une variante B 35 forte d'un quatre cylindres 2,0 litres de 300 chevaux. Reste à savoir si cela vaudra vraiment le coût sur un monospace, aussi dynamique soit-il.

À quel prix ?

Disponible à partir de 32'500 euros, Mercedes obligera ses clients à grimper un peu en gamme et à piocher du côté du catalogue des options pour obtenir une voiture correctement équipée. La finition intermédiaire "Progressive Line" semble être une bonne alternative puisqu'elle embarque, de série, le système MBUX avec les deux dalles numériques de 10,25 pouces, la navigation, les feux à LED, la caméra de recul ou encore la climatisation automatique bi-zone, tout ça pour un tarif contenu sous la barre des 40'000 euros. Les versions les plus onéreuses avec les plus gros moteurs et la boîte automatique, sous la finition AMG Line plus quelques options, frôleront avec la barre fatidique des 50'000 euros. Une coquette somme pour un monospace, aussi qualitatif soit-il. Ce Classe B devrait malgré tout poursuivre sa carrière de manière assez sereine et répondre aux attentes des allergiques aux SUV, désireux d'avoir de l'espace à bord, mais n'ayant pas forcément les moyens de mettre suffisamment d'argent pour s'offrir un break, notamment de chez Mercedes.

 
 
Points positifs Points négatifs
Design réussi Tarifs un poil élevés pour la catégorie
Intérieur et finitions soignés Pas beaucoup de rangements à bord
Technologies à bord Volume de coffre assez limité

Galerie: Essai Mercedes Classe B (2019)

Mercedes Classe B - 2,0 litres 200 d 150 chevaux 8G-Tronic

Motorisation Diesel 200 d, quatre cylindres en ligne, 1950 cm³
Puissance 150 chevaux / 320 Nm
Transmission Boîte robotisée à huit rapports - 8G-Tronic
Type de transmission Traction
0-100 km/h 8,3 secondes
Poids 1535 kg
Volume de coffre 455 à 1540 litres
Places 5
Economie de carburant Urbain : 5,2 l/100 km / Extra-urbain : 3,7 l/100 km / Mixte : 4,2 l/100 km
En vente 2019
Prix de base 32'500 €
Prix de la version testée 49'900 €