Les quelques 1955 exemplaires de l’Alpine A110 Première Edition étant écoulés, l’heure est venue de laisser place au reste de la gamme. À savoir un modèle décrit comme un peu plus radical que le modèle de lancement, l’A110 Pure, et un modèle un peu plus cossu aux relents vintages, l’A110 Légende. C’est cette dernière que nous avons pu prendre en main quelques jours. Déjà parce que notre essai de l’A110 remonte à presque un an et demi, comme le temps passe vite, et qu’on avait besoin de notre dose annuelle de sensations Made in France. Ensuite pour s’assurer qu’en s’embourgeoisant, elle ne perd rien des sensations que la Première Edition nous avait distillées.

Essai Alpine A110 Légende

Nostalgie et discrétion

Le néo-rétro, ça fonctionne souvent bien. Et cette berlinette fait honneur à son aînée des années 1960. Sans revenir sur la finesse du coup de crayon de cette Alpine A110 qui nous plu dès que nos regards se sont croisés, la nouvelle finition Légende accentue encore le côté vintage de la voiture. À commencer par ces jantes Légende de 18 pouces de série au dessin original, d’un autre temps. Ça lui va bien d’être chaussée comme ça à l’A110, mais on a tendance à préférer les autres jantes disponibles. En option du coup. 420 euros pour les Sérac. 1008 euros pour les Fuchs de 18 pouces forgées. Mais c’est juste une question de goût.

Plus étonnant, on notera cette baguette chromée qui remonte au centre du capot, là encore clin d’oeil à l’A110 d’origine. Quand on s’arrête dessus, ça fait peut être un peu "too much", mais en réalité, à l’usage, ça s’intègre vraiment bien, on ne le remarque presque plus. Pour la teinte extérieure, le gris Tonnerre, il faudra débourser 840 €, la peinture de série étant le blanc. Elle a l’avantage d’être discrète. Trop ? Peut-être oui. Quitte à rouler en Alpine, qui reprend le nom A110 en plus, pas d’hésitation, on prend le bleu Alpine. Même à 1800 € !

Essai Alpine A110 Légende
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Plus cossue

Comme l’extérieur est gris, peut-être que l’intérieur nous réservera un peu plus de couleur ? Et oui, du moins dans notre configuration qui préfère au cuir noir un cuir brun du plus bel effet. C’est chic, bien fini, et élégamment rehaussé par des surpiqûres bleues… Bleu et marron, vraiment ? Oui, et c’est plutôt réussi. Notre logo Alpine au centre du volant en revanche est lui sur fond noir, et non bleu Alpine. Dommage, d’autant que c’est possible de l’avoir dans les options, moyennant… 84 €. Mesquin. Pour le reste, cuir matelassé, plastiques façon aluminium et carbone côtoient des éléments d’un peu moins bonne facture, comme certaines commandes reprises directement de la Twingo.

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L’une des grosses nouveautés vient des sièges dans cette Alpine A110 Légende. Fini les sièges baquets non réglables. Place aux sièges "Confort" très réussis visuellement, entre surpiqûres et dessin diamantés. Toujours signés du spécialiste italien Sabelt, dont le nom est rappelé dans l’élégante boucle en cuir qui guide la ceinture de sécurité, ils sont plus épais, plus rembourrés, et puis surtout on peut désormais incliner le dossier. Voire même opter pour les sièges chauffants pour 400 € de plus. Tant qu’à faire… On gagne clairement en confort ce que l’on perd en radicalité, mais aussi en maintien latéral. On est moins engoncés, moins coincés dans le fond du baquet, mais on a tendance à en sortir lors de passages en virages un peu rapides.

Enfin, mention spéciale pour le système audio signé Focal, qu'on avait déjà découvert dans l'A110 Première Édition, mais qui ici, en option, devient "Premium". Le lin qui constitue les membranes vient toujours de la région de Dieppe. Mais en plus des 2 haut-parleurs et des 2 twitters, on rajoute ici un ampli et un caisson de basse, situé idéalement dans le dos du conducteur. Et si l'on adore entendre chanter et crépiter le 4 cylindres, il faut bien avouer que dans les bouchons, ce système audio nous a fait voyager tant il est de bonne qualité. Ce auquel on ne se s'attend pas forcément sur une telle auto.  

Essai Alpine A110 Légende
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Joie intacte au volant

La bonne nouvelle, c’est qu’on retrouve avec joie les sensations de l’Alpine A110 Première Edition essayée il y a un an. Déjà il y a cette position très basse qui fait passer une Clio pour un gros SUV. C’est à peine exagéré dans la mesure où on a la tête au niveau de la trappe à essence de la citadine…

Si nous avions pu tester la voiture sur le circuit du Grand Sambuc et sur les petites et magnifiques routes du Lubéron, cette fois-ci, place à la ville. Et l’avantage de cette finition Légende se ressent rapidement avec une position de conduite beaucoup plus agréable pour évoluer en milieu urbain au quotidien. Bon ça reste une sportive. Les chaussées défoncées de la capitale se ressentent immédiatement dans le dos et ne font pas de cadeaux aux suspensions fermes. Qui ne vous en font pas non plus. Les jantes de 18 pouces n'y sont pas pour rien. Ce qui vous obligera à jouer du volant pour éviter les nids de poule. Et c’est là que même en ville on se rend compte qu’on s’amuse déjà au volant de cette berlinette qui se faufile partout par télépathie. Finalement presque facile à emmener au quotidien. Alors c’est sûr la rétrovision dans le rétroviseur central est digne de la vue panoramique offerte par une meurtrière de château fort. Mais un coup de tête en arrière et sur le côté vous éviterez toute mauvaise surprise.

Et puis il y a le bruit que distille ce "petit" 4 cylindres 1.8 turbo. En mode "normal", il reste plutôt discret à l’oreille, sauf à appuyer un peu. Mais difficile de résister longtemps à l’ouverture de la valve d’échappement du mode Sport, toujours docile à emmener, mais qui monte plus haut, et vous gratifie que quelques borborygmes à chaque décélération en repassant sous les 3000 tr/min. On ne s’en lasse pas. Et puis c’est sans doute là que le vrai tempérament de l’A110 s’exprime le mieux. En dehors de la piste évidemment. Chaque pression sur la pédale de droite tire l’élastique du couple qui lâche vers 3500 tr/min pour vous catapulter d’un coup de turbo. Difficile de ne pas prendre de plaisir. Impossible de ne pas en redemander. Mais attention à ne pas vous laisser emporter par votre enthousiasme et faire crépiter autre choses que l'échappement... les flashs sur la route !

On est obligé de parler du poids puisque c’est là l’une des principales différences entre les trois finitions. 1123 kg pour la Légende, contre 1103 kg pour la Première Édition et 1098 kg pour la Pure. 25 kilos de différence entre la plus lourde (ou la moins légère), et la plus légère. Sans doute la faute des sièges. Mais sur route ouverte, autant dire qu’on n’a ressenti aucune différence.

Dernier mot sur le freinage, très efficace, qui comme sur l'A110 Pure peut être signé du spécialiste Brembo avec des disques de 320 mm bi-matière conçus pour refroidir rapidement, même dans des conditions difficiles. Les étriers quant à eux sont équipés du frein de stationnement intégré, ce qui permet de réduire de 1,25 kg le poids de chaque étrier.

Essai Alpine A110 Légende

Conclusion

Rassurez-vous, l’Alpine A110 Légende reste une A110. Même si plus cossue, et donc un peu plus lourde, sur route ouverte, vous gagnerez en confort. Et ne perdrez rien en performances. C’est imperceptible. Sauf peut être sur circuit. Et encore. Donc le choix de cette finition Légende par rapport à celui de la Pure (en attendant de l’essayer) sera surtout une question de goût. Peut-être d’âge aussi en jouant sur cette fibre nostalgique.

Reste que niveau prix, cette Alpine A110 Légende est également la plus chère : à partir de 59'700 €. C'est 3900 € de plus que la version Pure, et 900 € de plus que la feu Première Édition. Et notre modèle d'essai, entre une teinte Gris Tonnerre à 840 €, l'outil de Télémétrie disponible via l'écran central à 300 € et autre système audio Focal Premium à 600 €, flirte avec les 63'000 €. Quand on sait que le Porsche Cayman de base, avec 300 ch, débute à 56'450 €, ça semble un peu cher. Mais pour une voiture réussie esthétiquement, avec du caractère, super à conduire, et Made in France, faut-il vraiment oser la comparaison ?  

 
Points positifs Points négatifs
Touches vintage                                     Deux coffres très petits       
Sonorité Détails de finition à l'intérieur
Sensations Rétrovision           
 
 

Galerie: Essai Alpine A110 Légende

Alpine A110

Motorisation Essence, 4 cylindres à plat, 1798 cm3 turbo, 16 soupapes
Puissance 252 chevaux à 6000 tr/min
Couple maximum 320 Nm à 6500 tr/min
Transmission Boîte automatique à double embrayage à 7 rapports
Type de transmission Propulsion
0-100 km/h 4,5 secondes
Vitesse maximum 250 km/h
Émissions 144 g/km de CO2
Economie de carburant Urbain : 8,7 l/100 km - Extra urbaine : 5,1 l/100 km - Mixte : 6,4 l/100 km
Longueur 4180 mm
Largeur 1798 mm
Hauteur 1252 mm
Poids 1123 kilos
Volume de coffre 100 litres à l'avant / 96 litres à l'arrière
Places 2 places
Prix de base 55'800 € (Alpine A110 Pure) / 59'700 € (Alpine A110 Légende)
Prix de la version testée 62'968 €