Au sein du segment des citadines premium, il ne reste plus grand monde, si tant est qu'il y en ai vraiment eu. Effectivement, hormis l'Audi A1 et la Mini, ce segment est plutôt très largement prisé par les généralistes. Si la Mini joue la même partition depuis bien des années (malgré un gabarit en hausse constante), l'Audi A1 de seconde génération change complètement de registre par rapport à la première. C'est étonnant de la part de la firme aux anneaux, réputée pour son côté un poil conservateur au niveau du style. D'autant plus que la première A1 a très bien fonctionné, notamment en Europe. Pourtant, les designers ont décidé de revoir en profondeur la plus petite des Audi, en lui conférant un design plus agressif et plus trapu, bien loin des quelques rondeurs de la première génération. La ligne s'est affirmée, voire même virilisée à certains endroits, notamment à l'avant avec cette immense calandre, ces trois ouïes d'aération en référence à l'Audi Ur Quattro ou encore ce pincement de carrosserie qui s'étire sur les flancs. Avec la finition S line de notre modèle d'essai, cela lui donne même un air de petite sportive. Pourquoi un tel chamboulement ? Audi ne s'en cache pas : l'A1 doit aussi plaire davantage aux hommes, et cela passe par une petite prise de testostérone.

Audi A1 35 TFSI

À l'intérieur, l'ancienne génération d'A1 ne souffrait d'aucun défaut majeur. Cette nouvelle mouture n'en possède pas vraiment non plus, mais nous avons toutefois constaté quelques économies de bout de chandelle au niveau des contre-portes avec des plastiques durs d'une qualité assez moyenne, semblables à ceux que nous pouvons retrouver au sein d'une SEAT Ibiza. À plus de 40'000 euros pour notre version d'essai, on aurait préféré voir des matériaux moussés. On en retrouve néanmoins au niveau de la planche de bord. Les assemblages sont toujours impeccables et la technologie au rendez-vous avec, de série sur toutes les versions, l'Audi Virtual Cockpit en lieu et place des compteurs à aiguilles classiques. On apprécie également ce grand écran tactile de 10,1 pouces, très réactif, mais qui n'est malheureusement pas de série sur toutes les versions. Mieux vaut s'en équiper si vous ne voulez pas vous retrouver avec un espèce de vide poche pas très harmonieux en plein centre de votre console centrale. Dans tout les cas, vous retrouverez un écran de 8,8 pouces de série dès le deuxième niveau de finition (Design).

Audi A1 35 TFSI
Audi A1 35 TFSI

Que de la gueule ?

Sous ce design très attrayant, nous retrouvons des bases techniques éculées, puisqu'elles sévissent déjà sous les entrailles de la Volkswagen Polo et de la SEAT Ibiza. Même plateforme, même gabarit, pourquoi donc se priver des avantages qu'offrent un groupe multimarque ? L'Audi A1 en profite pour gagner six centimètres par rapport à se devancière et s'affiche désormais au-delà des quatre mètres (4,03 mètres). Pour autant, elle perd un petit centimètre en hauteur (1,41 mètre), certainement à mettre au profit du design. Cette petite poussée de croissance se traduit également par une habitabilité bien meilleure avec un volume de coffre de 335 litres, soit 65 litres de mieux qu'auparavant. Cela reste toujours en retrait par rapport à une Volkswagen Polo (351 litres), mais on peut maintenant y loger deux valises cabines sans trop de problèmes. À l'arrière, les passagers ne seront pas forcément aussi à l'aise qu'à bord d'une Polo mais l'empattement allongé de neuf centimètres sur cette nouvelle génération profite évidemment à l'espace aux genoux. En d'autres termes, un adulte de taille moyenne pourra cette fois-ci s'y installer confortablement, sans avoir la tête collée contre le toit. Merci à l'assise creusée et la une garde au toit en progrès de sept millimètres.

Audi A1 35 TFSI
Audi A1 35 TFSI
Audi A1 35 TFSI

La bonne alliance ?

Après notre essai de la version 30 TFSI, à savoir le petit trois cylindres de 116 chevaux, place désormais au bloc quatre cylindres TFSI, 1,5 litre, de 150 chevaux et 250 Nm de couple. Un petit moteur qui ne manque pas de souplesse et de puissance avec, certes, des reprises à bas régimes moins vigoureuses qu'un trois cylindres, mais une allonge bien plus appréciable et un agrément supérieur. En d'autres terme, si le trois cylindres paraît plus tonique a l'accélération, le quatre cylindres saura faire preuve d'une plus grande souplesse pour un confort d'utilisation accru. On apprécie également sa vigueur à plus haut régimes, et ses 150 chevaux qui permettent de belles accélérations avec un 0 à 100 km/h enregistré en 7,7 secondes. Dynamique, cette auto l'est, sans pour autant consommer à outrance. Preuve en est avec notre parcours de 1700 kilomètres, où nous avons enregistré une consommation mixte de 6,3 l/100 km avec 70 % de parcours autoroutier. Pas mal pour un petit quatre cylindres, tout en sachant que deux cylindres peuvent se désactiver à vitesse constante ou en phase de décélération. Cette manœuvre, imperceptible pour le conducteur, vise justement à baisser les consommations et à réduire les émissions de CO2. Ce petit moteur de 150 chevaux semble être la solution idéale, d'autant plus qu'il donne une vraie polyvalence à notre Audi A1 puisque, sur autoroute, nous n'avons eu aucune difficulté à relancer la voiture lors des phases de dépassement. En revanche, la boîte de vitesses a tendance à passer trop rapidement les rapports, notamment pour réduire les consommations. Elle est également un peu trop feignante au rétrogradage, donnant lieu parfois à un vilain à-coup lorsque l'on appuie franchement sur la pédale de droite.

Audi A1 35 TFSI
Audi A1 35 TFSI

Côté châssis, en termes de comportement dynamique, c'est excellent avec une voiture bien suspendue, qui prend peu de roulis et offrant même une agilité assez remarquable. On en attendait pas moins d'une petite voiture de seulement 1150 kilos avec un tel moteur cela dit. Par contre, concernant le confort, ce n'est pas vraiment encore ça. Si l'ancienne génération était vraiment ferme, notamment avec le châssis sport, cette nouvelle génération corrige le tire, mais ce n'est pas encore tout à fait parfait. On note encore quelques compressions assez fermes, tout cela pas vraiment aidé par des flancs de pneus très minces à cause de nos jantes de 17 pouces. On n'ose imaginer avec celles de 18 pouces. L'assise est en plus de cela toujours assez dure. Plus vive que l'ancienne mais pas vraiment plus confortable, les amateurs de citadines confortables passeront certainement leur chemin.

À quel prix ?

Comme souvent chez Audi, on attend la douloureuse avec un peu d'anxiété. Si l'Audi A1 de base débute à partir de 20'000 euros tout rond, il va bien évidemment falloir piocher du côté du catalogue des options pour avoir une voiture digne de son blason. Si l'ancienne génération s'échangeait au grand maximum à environ 30'000 euros avec quasiment tous les équipements (une Audi S1 avec son moteur de 231 chevaux s'échangeait aux alentours de 35'000 euros), la nouvelle flirte clairement avec les prix pratiqués sur le segment supérieur. Notre version d'essai, facturée plus de 40'000 euros (avec pratiquement toutes les options, certes) nous laisse dubitatif. Qui serait prêt à mettre plus de 40'000 euros dans une A1 alors qu'il peut clairement viser le segment supérieur, tout en restant dans le premium ? La réponse est simple : tous ceux souhaitant rouler en milieu urbain avec une voiture haut de gamme et pour qui l'argent n'est pas vraiment un problème. Audi l'a déjà démontré avec le Q2, qui peut parfois même s'échanger à plus de 55'000 euros si toutes les options sont cochées. C'est cher, très cher même, mais il n'y a qu'a jeté un œil dans la rue pour s'apercevoir que tous les Q2 rencontrés sont généralement très bien optionnés. La recette semble donc fonctionner pour la petit SUV, et elle devrait se confirmer avec cette nouvelle A1.

 
Points positifs Points négatifs
Consommations maîtrisées Boîte parfois feignante au rétrogradage
Moteur souple et vigoureux Confort moyen
Châssis dynamique Tarifs élevés

Découvrez notre essai vidéo de l'Audi A1 dans sa version 30 TFSI

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Galerie: Essai Audi A1 35 TFSI

Audi A1 35 TFSI - 1,5 litre TFSI 150 chevaux S tronic 7

Motorisation Essence TFSI, quatre cylindres en ligne, 1498 cm³, turbo
Puissance 150 chevaux / 250 Nm
Transmission Boîte robotisée à double embrayage à sept rapports - S tronic
Type de transmission Traction
0-100 km/h 7,7 secondes
Poids 1150 kg
Volume de coffre 335 à 1090 litres
Places 5
Economie de carburant Urbain : 6,7 l/100 km / Extra-urbain : 4,4 l/100 km / Mixte : 5,2 l/100 km
En vente 2019
Prix de base 20'000 €
Prix de la version testée 41'505 €