Le 15 juillet 2018, l'équipe de France de football est championne du monde pour la deuxième fois de son histoire. Une deuxième étoile qui place nos bleus sur le toit du monde de la planète football. Sur la planète auto, des championnes du monde de leur catégorie, il y en a quelques-unes, et notamment une certaine Toyota Yaris, leader dans la catégorie des citadines hybrides et le lancement depuis 2012 de la première Yaris hybride.

Dans le même temps, en 2012, hormis une certaine Honda Jazz, les citadines hybrides n'étaient pas encore légion sur le marché. En 2020, elles ne le sont toujours pas, mais il y a tout de même un peu plus de monde sur le marché. La Honda Jazz de nouvelle génération évidemment, mais aussi la nouvelle Renault Clio E-Tech que nous avons essayée il y a quelques semaines et qui nous avait agréablement convaincus.

Néanmoins, c'était avant d'essayer la quatrième génération de Toyota Yaris du côté de Bruxelles, en Belgique, non loin de son lieu de fabrication, à savoir Valenciennes dans le nord de la France. Paradoxale, n'est-ce pas, quand on sait que la nouvelle Renault Clio, voiture française à la base, est désormais fabriquée au Maroc ?

Quoi qu'il en soit, la plus française des voitures japonaises revient sur le devant de la scène avec des technologies plus éculées et des promesses, celles par exemple de corriger les défauts que l'on pouvait reprocher à l'ancienne génération. Comme l'équipe de France, la Toyota Yaris va-t-elle décrocher sa deuxième étoile ?

Essai Toyota Yaris (2020)

Une vraie nouvelle génération

La Toyota Yaris est avant tout une voiture faite pour le marché européen et particulièrement appréciée en France, notamment en raison de son petit gabarit. Comme sa devancière, elle mesure toujours 3,94 mètres mais perd quatre centimètres au niveau de la hauteur. Le résultat au niveau du style est assez convaincant avec une vraie nouvelle génération et pas un copié/collé mal réalisé de la précédente. Le design est globalement plus sportif dans l'esprit, notamment avec des hanches plus galbées qui lui donnent une certaine impression de robustesse.

Il serait toutefois assez réducteur pour les ingénieurs de la marque de présenter cette Toyota Yaris uniquement de par son design. Sous cette nouvelle robe se cachent quelques nouveautés qui, nous allons le voir plus bas, donnent à cette Yaris un tempérament pour le moins surprenant par rapport à ce que nous connaissions chez Toyota.

La quatrième génération de Toyota Yaris inaugure une nouvelle déclinaison de la plateforme modulaire TNGA qui est appelée en interne GA-B. Celle-ci est spécifiquement dédiée aux citadines et permet à la Yaris de changer légèrement ses propositions avec un empattement augmenté de cinq centimètres (2,56 mètres). Elle gagne également en rigidité, de 37 % par rapport à l'ancienne Yaris selon la marque, et permet également d'améliorer sa répartition des masses et d'abaisser son centre de gravité de 1,2 centimètre.

La géométrie du train avant et les suspensions ont été revues, tandis que la direction a été retravaillée avec pour but de la rendre plus directe et plus communicative. Tout cela pour "augmenter la connexion entre la voiture et le conducteur et procurer plus de plaisir à ce dernier", selon Toyota. Une belle promesse pour une voiture qui n'aspire pas vraiment à ça et qui, globalement, part d'assez loin avec une précédente génération pas forcément reconnue pour ses sensations au volant.

Essai Toyota Yaris (2020)
Essai Toyota Yaris (2020)

Un habitacle qui souffle le chaud et le froid

Avant d'entamer la partie conduite, touchons tout de même un mot de l'habitacle. L'ensemble est là aussi très correct pour la catégorie, sans pour autant atteindre le niveau de finition de la nouvelle Renault Clio. Néanmoins, l'ergonomie est plutôt appréciable et quelques boutons physiques ont disparu et ont été intégrés au sein de l'écran tactile central de huit pouces.

Ce dernier bénéficie d'une navigation à travers les menus plutôt simple malgré une certaine lenteur et un temps de latence. Le système de navigation intégré n'est plus de la première jeunesse, bien au contraire, notamment en raison de graphismes déjà datés. Néanmoins, la cartographie était à jour lors de notre essai, ce qui est déjà pas mal.

Essai Toyota Yaris (2020)

Les sièges avant sont désormais implantés un peu plus bas pour corréler avec la volonté de rendre cette Yaris plus dynamique. Les maintiens latéraux ont également été renforcés. À l'arrière, les adultes de plus de 1,80 mètre ne s'y sentiront clairement pas à l'aise avec une garde au toit assez médiocre et surtout peu d'espace aux genoux. D'une manière générale, la Toyota Yaris fait un peu moins bien en matière d'habitabilité que la Renault Clio E-Tech, même si cette dernière est toutefois plus longue de six centimètres. 

Par rapport à la précédente génération, le volume de coffre ne progresse pas et culmine à 284 litres. C'est 15 litres de moins que la Clio hybride là encore, mais ce n'est clairement pas ce critère qui devrait faire pencher la balance entre l'une ou l'autre.

Essai Toyota Yaris (2020)
Essai Toyota Yaris (2020)

Surprise derrière le volant

Une fois derrière le volant, un volant inspiré d'une certaine Toyota GT86 d'après les ingénieurs, nous remarquons d'emblée que la position de conduite est assez réussie pour une citadine qui n'a aucune vocation de sportive. Pour le moment. De ce fait, lorsque Toyota annonçait cette Yaris comme étant "fun to drive", le léger rictus qui animait notre visage à l'énoncé de cette annonce marketing s'estompe peu à peu.

Notre parcours démarre en ville, du côté de Bruxelles. La ville reste évidemment le terrain de prédilection de notre petite Yaris et force est de constater qu'elle se débrouille toujours aussi bien. Au niveau des consommations, n'importe qui, sans vraiment faire attention, peut aisément descendre sous la barre des 4,0 l/100 kilomètres en milieu urbain. Les départs se font en mode 100 % électrique, jusqu'à ce que le moteur trois cylindres essence 1,5 litre entre en action relativement discrètement. Là encore, c'est un sacré progrès par rapport à l'ancienne Yaris.

Le moteur thermique délivre 91 chevaux et 120 Nm contre 75 chevaux et 111 Nm auparavant. La batterie qui alimente le moteur électrique est nouvelle, plus puissante et plus légère de vingt kilos par rapport à la batterie nickel hydrure métallique du modèle précédent. Pour cette nouvelle Yaris hybride, Toyota annonce une puissance accrue de 16 %, avec 114 chevaux cumulés, pour des rejets de CO2 en baisse de 20 %. Sous le cycle WLTP, la nouvelle Yaris est annoncée à 87 g/km de CO2.

Ce gain de puissance se traduit par des performances somme toute correctes pour une voiture qui dépasse les 1100 kilos tout plein fait. Toyota annonce 10,3 secondes sur l'exercice du 0 à 100 km/h (1,5 seconde de moins qu'auparavant) et cela donne à la Yaris un petit brin de nervosité bienvenu qui lui octroie, qui plus est, plus d'aisance sur le réseau secondaire et sur autoroute. 

La Toyota Yaris de quatrième génération nous a surpris par son agilité et son tempérament dynamique. L'alliance entre le châssis savamment bien réglé entre dynamisme et confort et la direction précise et informative fait des merveilles et donnent à la voiture un caractère que nous ne lui connaissions pas. Le plus amusant étant que nous nous sommes même fait surprendre sur un virage un peu serré, lorsque le train arrière est venu délicatement nous rappeler que nous n'étions pas à bord d'une sportive.

Essai Toyota Yaris (2020)

D'une manière générale, les suspensions, typées confort, nous rappellent évidemment que cette Yaris est avant tout une citadine faite pour rouler en douceur et évoluer dans le flot de circulation en toute quiétude. Il n'empêche qu'il est toutefois fort appréciable d'avoir désormais une voiture à l'aise sur le réseau secondaire et surtout très amusante à emmener. Outre les suspensions, le bloc trois cylindres jumelé à la transmission de type épicycloïdal se met évidemment à gronder lors des fortes accélérations, mais là encore c'est beaucoup mieux géré qu'avant et parfaitement supportable.

Si nous arrivions à descendre sous les 4,0 l/100 kilomètres en ville, en usage mixte nous n'avons pas forcément consommé plus, sans pour autant avoir joué le jeu de l'éco-conduite. Nous avons terminé notre journée d'essai avec une moyenne de 4,6 l/100 kilomètres, avec une bonne moitié de parcours urbains, 40 % de routes nationales et le reste d'autoroute.

Les tarifs

Concernant les prix, la nouvelle Yaris démarre à partir de 20'950 euros en finition "France" mais reste toutefois plus avantageuse que ses deux principales concurrentes : la Renault Clio E-Tech (à partir de 22'600 euros) et la Honda Jazz e:HEV (à partir de 21'990 euros). De série, la Toyota Yaris est équipée du régulateur de vitesse adaptatif, des feux de route automatiques, de l'accès et démarrage sans clé ou encore de la lecture des panneaux de signalisation.

Pour bénéficier des feux à LED, de la caméra de recul ou encore des jantes en alliage de 16 pouces, il faudra basculer sur la finition "Design" facturée 1500 euros de plus. L'affichage tête haute, la climatisation bi-zone ou encore la sellerie cuir seront accessibles à partir des niveaux "Iconic" et "Collection" facturés 24'950 euros. Notre version d'essai, avec le plus haut niveau de finition baptisé "Première" réclame 25'450 euros.

Et pour ceux ne voulant pas d'hybride, Toyota commercialisera à la fin de l'année deux versions essence de 70 et 120 chevaux. Toutefois, Toyota assure que 80 % des Yaris vendues en France le seront en version hybride.

 
Points positifs Points négatifs
Consommations maîtrisées Système d'info-divertissement daté
Comportement dynamique en net progrès Coffre toujours assez petit
Agrément de conduite Tarifs en hausse

Galerie: Essai Toyota Yaris (2020)

Toyota Yaris

Motorisation Essence, trois cylindres en ligne, 1496 cm³ + moteur électrique
Puissance 116 chevaux
Batterie Lithiuim-ion
Transmission Automatique à variation continue
Type de transmission Traction
0-100 km/h 10,3 secondes
Longueur 3,94 mètres
Largeur 1,74 mètre
Hauteur 1,47 mètre
Poids 1070 kg (à vide)
Volume de coffre 284 litres
Places 5
Economie de carburant Consommation moyenne : 4,2 l/100 km
Émissions 87 g/km de CO2
En vente 2020
Prix de base 20'950 €
Prix de la version testée 25'450 €