Renault et Nissan ont été assignés mardi en justice en France par des clients mécontents des dysfonctionnements d'un moteur produit en Europe à 400 000 exemplaires sur la décennie passée.

Christophe Lèguevaques, avocat à l'origine de la plateforme Myleo qui porte l'action dite "collective conjointe" au nom de 1100 suspects, a indiqué à Reuters que les assignations avaient été déposées ce mardi par huissier.

"Il s'agit juste d'un référé probatoire", a-t-il ajouté. "L'objectif n'est pas encore l'indemnisation, mais la recherche de preuves. C'est un risque de série que Renault connaissait et il aurait dû rappeler les véhicules" pour des questions de sécurité.

Renault a reconnu que le moteur, produit en Espagne et au Royaume-Uni entre 2012 et 2016, souffrait d'une surconsommation d'huile, mais le groupe estime qu'il n'y a pas de problème de sécurité. Il en veut pour preuve que les autorités de régulation n'ont jamais ordonné de campagne de rappel.

"Renault Group n'envisage pas une négociation globale et justifie d'examiner au cas par cas la possibilité d'envisager une indemnisation sur la base d'un diagnostic technique", a déclaré un porte-parole du groupe.

Il a ajouté que 93 % des clients identifiés ayant eu une difficulté avaient eu une prise en charge. Christophe Lèguevaques, qui a élargi à 2012-2018 la période incriminée, estime au contraire que le moteur peut s'avérer dangereux en cas de casse, à cause de la perte de puissance qui s'ensuit.

Nissan se réfère de son côté à sa politique d'assistance individuelle pour tout client ayant rencontré le problème.

"Avant toute chose, nous encourageons les clients qui auraient été affectés par ce problème à contacter leur concession Nissan la plus proche qui inspectera et diagnostiquera le véhicule de manière appropriée et apportera le support nécessaire", a dit le constructeur japonais, Nissan dans une déclaration transmise à Reuters.

Le bloc essence de 1,2 litre de cylindrée a déjà été épinglé en 2019 par l'association UFC-Que Choisir pour sa consommation d'huile. En France, le défaut concerne potentiellement 133 000 véhicules des marques Renault, Dacia, Nissan, mais aussi Mercedes. (avec Reuters)