Les constructeurs automobile devraient s'affronter sur le terrain du logiciel au cours des prochaines années. Apple CarPlay et Android Auto se sont généralisés sur les modèles neufs, permettant aux automobilistes de connecter leur téléphone à l'écran du véhicule afin d'y retrouver leurs applications pour la navigation et l'info-divertissement.

Certains constructeurs refusent d'adopter ces deux dispositifs, préférant mettre en avant leur propre technologie. C'est historiquement le cas de Tesla mais aussi de Rivian, un autre constructeur électrique américain, et General Motors a récemment annoncé son intention de se passer de CarPlay et Android Auto.

Le groupe qui possède Chevrolet et Buick développe son propre système, nommé Ultifi et associé à Android Automotive, à distinguer d'Android Auto puisqu'il s'agit d'un logiciel permettant de gérer l'ensemble du véhicule, qui ne signifie pas forcément qu'une connexion sera possible avec les smartphones tournant sous l'OS de Google.

À l'inverse, Ford n'a aucune intention de priver ses clients de ces solutions. GM souhaite visiblement profiter de son nouveau logiciel pour commercialiser des fonctionnalités supplémentaires via des abonnements mais selon Jim Farley, directeur général de Ford, cette stratégie est vouée à l'échec.

"En termes de contenus, il semble que nous avons perdu cette bataille il y a dix ans", a déclaré Farley au Wall Street Journal. "Donc il faut se confronter à la réalité parce qu'on ne gagnera pas énormément d'argent sur le contenu à l'intérieur du véhicule."

Capture d'écran Apple CarPlay de nouvelle génération

Apple prévoit de lancer une version de CarPlay qui prendra encore plus de place dans les voitures

Farley a précisé que 70 % des clients de Ford aux États-Unis possèdent un iPhone et que les priver de CarPlay n'est pas "centré sur le consommateur". Le dirigeant préfère donc se reposer sur les services d'Apple et Google, en profitant des options de personnalisation offertes par les deux géants de la tech.

Chaque constructeur devrait être amené à clarifier sa position sur le sujet au cœur des prochaines années, le logiciel prenant une place de plus en plus importante dans les véhicules, surtout s'ils sont électriques, avec d'un côté les interfaces visibles par les automobilistes et de l'autre tout le logiciel gérant la voiture avec des éléments clés comme la consommation et, à l'avenir, la conduite autonome.

Apple et Google souhaitent offrir des solutions de plus en plus complètes aux constructeurs, mais ces derniers voudront peut-être garder le contrôle autant que possible, à l'image de Tesla et GM.