Il n'y a pas photo, la bataille entre Stellantis et Volkswagen pour la conquête du marché automobile européen est dominée par nos voisins d'outre-Rhin.
Il suffit de regarder les données publiées aujourd'hui par l'Acea (Association des constructeurs européens) pour s'en rendre compte. Prenons le dernier mois analysé : en août, Stellantis a immatriculé 145 392 voitures, Volkswagen 240 482, soit plus de 95 000 unités de plus.
Les variations en pourcentage donnent une image encore plus claire de la situation : Stellantis a progressé de 6,3%, le groupe de Wolfsburg a décollé de 20,5%. Traduite en parts de marché, celle de l'entreprise dirigée par Carlos Tavares est passée de 18,2 % en 2022 à 16,1 % en août, tandis que celle de Volkswagen est restée stable à 26,6 %.

Volkswagen Tiguan 2024
Plus de 9 points d'écart de part de marché
Si l'on examine les résultats de l'Acea pour les huit premiers mois de l'année 2023, la situation n'est pas meilleure, elle est même pire. Par rapport à la même période il y a un an, Volkswagen a dépassé les deux millions de voitures vendues (2.226.052), avec une croissance de 24,2 %, tandis que Stellantis s'est arrêté à 1.450.361 unités, avec une hausse modeste de 4,3 %. L'écart entre les deux grands s'élève à près de 776 000 voitures. La part de marché de Volkswagen est passée à 26,1% (contre 24,8%), celle de Stellantis a reculé à 17% (contre 19,2% en janvier-août 2022). Au total, l'écart est désormais de 9,1 points en pourcentage.

Le tableau Acea avec les données du mois d'août et des huit premiers mois
Parmi les 15 premiers groupes, seul Hyundai (+3,7%) a fait moins bien que Stellantis, tandis que des performances telles que +22,5% pour Renault ou +12,1% pour Toyota ont été enregistrées. Ceci afin de rester avec les constructeurs ayant des volumes de vente significatifs (il est évident que plus le nombre avec lequel on compare les données d'une période à l'autre est faible, c'est-à-dire les voitures immatriculées, plus l'augmentation en pourcentage est importante).
Fiat et Citroën sur la mauvaise pente
Une autre chose qui frappe immédiatement en feuilletant le tableau de l'Acea pour les huit premiers mois de 2023 est le très petit nombre de signes négatifs sur un marché (UE+AELE+UK) qui croît globalement de 20,7 %. Le choc "visuel" est donné par les chiffres de Fiat/Abarth et Citroën, respectivement -3,5 % à 257 621 voitures et -3,1 % à 248 452 unités. En pratique, parmi les 34 premières marques, en allant jusqu'à la débâcle affichée par Jaguar (-12,1%), les deux marques appartenant à Stellantis sont les seules à afficher une valeur négative.

Jeep Avenger
Il est clair que la fameuse "loi des chiffres" ne dit pas et ne peut pas tout dire. Et l'Acea prévient que dans certains cas, il ne s'agit que d'estimations. Une analyse plus approfondie serait nécessaire, peut-être en évaluant en perspective l'impact de la nouvelle 600 pour Fiat ou l'effet des plates-formes STLA sur les produits à venir (à commencer par la dernière Peugeot 3008). Un exemple surtout : Jeep a progressé de 18,6% sur huit mois, mais sur le seul mois d'août, elle affiche +94,6% (troisième résultat en hausse après Tesla et Smart), profitant manifestement du coup de pouce de l'Avenger.
Mais les données, même si elles sont froides, sont et restent des données. Et elles photographient, par leur nature même, une situation dynamique ou au mieux, évolutive. L'image qu'elles renvoient en l'occurrence devrait toutefois donner matière à réflexion à Stellantis.