À chaque Golf suffit sa GTI. À chaque nouvelle génération depuis maintenant 41 ans, la Golf a eu le droit à sa version GTI et bien plus encore maintenant. L'année dernière, nous avons pu prendre en main l'une des plus extrêmes des Golf GTI jamais produites : la Golf GTI Clubsport. Aujourd'hui, place à une version un peu moins puissante, celle qui remplace la GTI "classique" au catalogue français : la Golf GTI Performance.
Elle bénéficie elle aussi du dernier restylage de la voiture, d'une mise à jour technologique et d'une petite hausse de puissance en passant de 230 à 245 chevaux. Rendez-vous donc sur les magnifiques routes de Majorque, en Espagne, afin de prendre en main non pas la plus sportive des Golf, mais certainement l'une des plus attachantes.

Le changement ? Ce n'est pas maintenant
Concrètement, difficile de faire le distinguo entre l'ancienne Golf GTI Performance et la nouvelle. Seuls quelques éléments trahissent l'ensemble, comme l'arrivée de nouvelles jantes, d'un diffuseur subtilement remanié, d'une nouvelle sellerie "Honeycomb" (disponible en option si le tissu écossais ne vous plait pas), d'une signature lumineuse avant et arrière légèrement retravaillée avec l'apparition de feux à Led contre du Xénon auparavant, et l'arrivée de nouvelles technologies au sein de l'habitacle.
Penchons-nous d'ailleurs sur ces nouvelles technologies. La Golf GTI Performance proposera, de série, l'Active Info Display (le combiné d'instrumentation numérique), et du système multimédia Discover Média. Pour opter pour le système de reconnaissance gestuelle Discover Pro et de son grand écran tactile de 9,2 pouces, il va falloir passer par la case option en revanche.





Les aficionados de la marque retrouveront tous leurs repères, l'assemblage et les matériaux sont toujours de bonne qualité, attention toutefois à ne pas se faire aliéner par la concurrence interne au groupe car concrètement, aujourd'hui, mis à part en terme de technologies embarquées, la SEAT Leόn Cupra fait aussi bien à l'intérieur en matière de qualité perçue. En revanche, si vous avez le même sens des priorités que nous, vous n'aurez pas de pommeau de levier de vitesse en forme de balle de golf comme sur l'allemande...
Elle n'a jamais été aussi polyvalente
Difficile de vendre aux propriétaires de Golf GTI cette nouvelle mouture en se contentant seulement d'un simple lifting. Les ingénieurs ont donc jugé bon de revoir légèrement la cavalerie avec non plus 230 mais 245 chevaux issus du bloc quatre cylindres 2,0 litres TSI, et 20 Nm de plus pour atteindre 370 Nm de couple. L'ancienne boîte double embrayage DSG à six rapports laisse place à une DSG à sept rapports, plus économique à l'usage à défaut d'être efficace, c'est d'ailleurs pour ça que nous avons opté pour une version à boîte mécanique pendant notre essai.
Au niveau des performances la Volkswagen Golf GTI Performance gagne 0,2 seconde sur l'exercice du 0 à 100 km/h (6,2 secondes au lieu de 6,4 auparavant) et 2 km/h en vitesse de pointe pour atteindre le chiffre rond de 250 km/h. Soyons clair, cette différence est absolument imperceptible au quotidien. Globalement on conserve toujours ce qui fait l'essence des Golf GTI d'aujourd'hui, cette facilité de conduite hors pair qui se met au niveau des conducteurs les plus ou les moins exigeants.
Son excès de polyvalence lui fermera quelques portes, mais lui en ouvrira d'autres, celles des clients moins pointus et moins exigeants.
Les moins exigeants y trouveront leur compte avec une voiture dynamique mais pas enivrante, le train avant, toujours aussi incisif et secondé par un différentiel autobloquant, colle la voiture par terre et elle se montre très rassurante lors de passages en courbe ambitieusement trop rapides. L'amortissement est toujours aussi bon et la direction est légèrement plus consistante que l'ancienne même si, personnellement, elle ne nous comble toujours pas.
Même si le listing des défauts est assez restreint, deux éléments nous dérangent toujours autant : le freinage et la boîte de vitesses. Le freinage, sans être mauvais, n'est pas des plus endurants, les plaquettes tiennent difficilement la température et blanchissent vite. La boîte de vitesses mécanique est toujours plus agréable que la très – trop – douce boîte DSG, mais deux choses nous ont dérangés : la course de la pédale d'embrayage interminable et qui plus est colle au fond, et le guidage du levier parfois imprécis.





Ça fait beaucoup pour une voiture sportive me direz-vous ? Oui et non. Car elle ne se veut pas sportive avant tout mais dynamiquement accessible et d'une polyvalence à toute épreuve. Elle saura vous donner le sourire sur une route sinueuse mais aussi se montrer discrète en milieu urbain avec une souplesse et une facilité de conduite déconcertante. En plus de ça, la voiture est plutôt accueillante pour les familles, confortable à l'approche de longs trajets, et surtout peu gourmande.
Pour les plus téméraires qui ne se contenteront pas des prestations de cette GTI Performance, Volkswagen propose une belle alternative avec la Golf R. Une voiture que nous connaissons déjà mais qui, à l'occasion du restylage, reçoit dix chevaux supplémentaires pour développer maintenant 310 chevaux (soit autant qu'une Audi S3), toujours distribués aux quatre roues motrices via une boîte mécanique ou une boîte DSG, en versions trois ou cinq portes, et même en break ! Les ingénieurs se sont même permis quelques extravagances en intégrant, en option, une ligne Akrapovič qui permet de gagner 7,2 kg et un nouveau pack Performance avec des jantes plus légères et de meilleurs freins. Nous vous proposerons bien entendu un essai plus détaillé de cette version très prochainement.

Conclusion
Si elle n'apparaît pas encore au catalogue français à l'heure où cet essai est publié, la voiture sera disponible à la commande en concession à partir de fin avril 2017, et les premières livraisons débuteront début juin 2017. Pour vous offrir une Golf GTI Performance il faudra compter au minimum 36'300 € pour un modèle trois portes et en boîte mécanique. Un tarif plutôt salé puisque à ce prix on peut s'offrir largement plus efficace en optant pour une SEAT León Cupra de 300 chevaux par exemple, ou bien même, en rajoutant un peu au bout, des sportives nettement plus délurées comme la Ford Focus RS et ses 350 chevaux, certes pas aussi polyvalente, mais rudement plus efficace.
Quoi qu'il en soit Volkswagen ne rate pas le coche avec cette version Performance, cette voiture est clairement à la portée de chacun avec une facilité de conduite et un confort inégalé. De quoi pardonner un châssis trop sage et une mécanique qui manque de caractère. C'est aussi l'occasion également de s'offrir une petite sportive amusante au prix d'une Golf Carat Edition TDI de 150 chevaux. De notre côté, notre choix est fait !
Photos : Yann Lethuillier / Motor1.com
Points positifs | Points négatifs |
Attributs technologiques | Excès de polyvalence |
Train avant rivé au sol | Boîte de vitesses perfectible |
Esprit GTI toujours là | Sonorité |
Galerie: Essai Volkswagen Golf GTI Performance
Volkswagen Golf VII 2,0 litres TSI 230 chevaux BlueMotion Technology GTI Performance