L'association anticorruption Anticor affirme avoir déposé plainte contre X, visant directement le ministère de l'Intérieur et la société Fareco. L'objet de cette plainte : le marché des radars automatiques équipant des voitures banalisées conduites par des employés de sociétés privées.

La plainte en question, révélée cette semaine par L'Express, affirme que "deux marchés publics faramineux" auraient été conclus avec la société Fareco, filiale du groupe de BTP Fayat, "en violation totale de la législation en matière de marchés publics."

Anticor a ainsi saisi le parquet national financier (PNF) en réclamant qu'une enquête soit ouverte sur les conditions d'attribution des contrats qui concernent l'emploi de ces radars embarqués. Selon elle, un contrat de 53,8 millions aurait été signé il y a douze mois sans qu'aucun appel d'offres n'ait été réalisé.

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Le ministère justifie cela en expliquant que Fareco était la seule entreprise à détenir un certificat d'homologation des véhicules, ce qui excluait donc toute concurrence. L'argument est aujourd'hui contesté par Anticor.

Pour rappel, l'externalisation partielle des contrôles de vitesse effectués à bord de voitures banalisées vise à libérer davantage de forces de l'ordre de cette tâche dans le but de pouvoir se concentrer "sur leurs tâches prioritaires", selon le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb.

Si les sociétés privées se contentent de gérer les véhicules et non les contrôles de vitesse - effectués de manière automatique par les radars embarqués -, Anticor perçoit dans cette privatisation partielle "une dérive vers la privatisation de la justice, qui verrait l'État transférer peu à peu sa souveraineté sur ses missions régaliennes à des personnes privées." 

Actuellement, Fareco, directement visée, fournit environ la moitié des 700 radars de franchissement de feux rouges installés en France, selon des chiffres avancés par l'entreprise elle-même. Cela représenterait 300 véhicules équipés en conséquence.