Le Conseil national de la sécurité routière (CNSR) va recommander de "définir légalement" les trottoirs comme réservés aux piétons, en réponse notamment aux risques de collision avec des vélos ou des trottinettes, a-t-on appris auprès de la sécurité routière.

Créée en 2001, mise en sommeil en 2008 puis réinstallée en 2012, cette instance de concertation et de propositions composée de 67 membres (élus, représentants de l'État, associations, médecins, entreprises...) est considérée comme le "parlement" de la sécurité routière.

Redéfinir légalement le trottoir

Réuni lundi en séance plénière, le CSNR doit faire neuf recommandations au gouvernement, dont la n°7 prévoit de "définir légalement le trottoir comme étant une partie de la voie publique réservée à la circulation et à l'usage du piéton".

L'instance veut aussi "préciser que le trottoir est physiquement séparé de la chaussée afin d'être repérable et détectable par tous les usagers".

Lors d'un point presse ultérieur, le président du CNSR, Yves Goasdoué, a estimé qu'il commençait à "y avoir un vrai sujet avec les trottoirs et pas seulement à Paris, partout en France".

Florence Guillaume, la déléguée interministérielle à la sécurité routière a rappelé que le statut du trottoir était déjà évoqué dans le code de la route, mais a déploré qu'il ne le soit "en creux plutôt qu'en droit".

"Cela fait longtemps qu'on demande une définition du trottoir", a déclaré à l'AFP Geneviève Laferrère, représentante de la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB) au CNSR, qui défend cette recommandation.

"Parce qu'aujourd'hui le trottoir, c'est ce qu'il reste quand on a pris de la place pour la voiture, pour le stationnement, pour les cyclistes, quand on a pris de la place pour tout", a-t-elle ajouté, estimant qu'il "reste très peu pour les piétons" et que les trottoirs "ne sont plus un endroit convivial".

Selon elle, "les trottinettes ont aggravé le problème (...) notamment celles en libre-service stationnées sur le trottoir quand elles sont en attente d'un nouvel usager".

Des mesures déjà prises au niveau local

Cette recommandation intervient alors que la ville de Paris, où 15 000 trottinettes sont disponibles en libre-service, s'interroge sur leur "rapport coût/bénéfices" et leur "coût environnemental", selon les mots la semaine dernière de David Belliard, l'adjoint aux mobilités et à la voirie.

Les 15 000 trottinettes parisiennes vont ainsi être équipées d'une plaque d'immatriculation sur le pare-boue arrière, comme à Grenoble ou en Allemagne, afin d'aider la police à mieux verbaliser les infractions.

La déléguée interministérielle à la sécurité routière, Florence Guillaume, sera présente lundi à la séance plénière du Conseil et doit commenter les recommandations adoptées. (avec AFP)