Quand on sait qu'il s'en est déjà vendu 15 millions d'exemplaires dans le monde, 450'000 rien qu'en 2018, que c’est la voiture la plus vendue en France et qu'elle est la deuxième voiture la plus vendue en Europe, on comprend à quel point le lancement de cette Clio 5 est crucial pour Renault. Une cinquième génération qui fait sa révolution avec l'électrification et une version hybride à venir à l'horizon 2020. En attendant de pouvoir l'essayer, nous sommes partis au Portugal pour tester l'une des premières versions commercialisées, et sans doute l'une de celles qui sera le plus vendues, le "cœur de gamme" Clio 1.0 TCe essence, en finition Intens.

Évolution plus que révolution
Commençons par un rapide tour du propriétaire à l'extérieur. Et ce qui saute aux yeux, c'est que Renault a fait évoluer en douceur le design de sa Clio 4. Pas de révolution esthétique donc, mais au moins la voiture se reconnaît au premier coup d'œil. Quoi que cette Clio 5, avec ses nouveaux feux avant à LED (dès le premier niveau de finition) qui reprennent le décroché ou la "virgule" que l'on trouve déjà sur l'ensemble de la gamme, se rapproche beaucoup de la Mégane. À tel point qu'il n'est pas toujours aisé de les distinguer. On retrouve également quelques éléments de design qui fonctionnaient déjà bien sur la Clio précédente, comme les hanches marquées au dessus des passages de roues arrière et ces poignées de portes arrière toujours cachées dans le montant arrière.
Pourtant cette nouvelle génération est toute nouvelle, 85 % des pièces ont été modifiées par rapport à la Clio 4. Reposant sur la toute nouvelle plateforme CMF-B, qui permet notamment l'électrification de la voiture, la Clio 5 perd à peine un 1 cm en longueur pour afficher 4 mètres. C'est quand même 30 cm de plus que la Clio 1 !

Tout d'une grande
Pour reprendre le slogan historique de la Clio, il est vrai que cette nouvelle génération a "tout d'une grande" à l'intérieur. Elle ne rechigne pas à se montrer plus premium qu'elle ne l'est vraiment, notamment en empruntant çà et là de petites choses à des marques premium : de nombreuses petites touches de plastique "chromés" font leur apparition, que ce soit sur les lèves-vitres, les molettes de climatisation avec écran à l'intérieur et le pommeau de levier de vitesses, qui ne sont pas sans rappeler Audi. Bon, et le Dacia Duster aussi pour les commandes de climatisation. Les appuis-têtes en virgule rappellent les Volvo, tandis que l'interface digitale derrière le volant sur l'écran de 10 pouces (7 pouces sur la version d'essai) ont comme un goût de BMW... Sans oublier que désormais la plupart des plastiques sont moussés, et donc agréables au toucher, avec une belle qualité de fabrication. Renault efface ainsi en partie les reproches faits à sa Clio 4.

L’écran central de 9,3 pouces fait aussi bonne impression. On ne parle désormais plus de R-Link mais de Easy-Link. Facilement configurable, on peut y afficher ce que l'on veut en page d'accueil, et placer les "widgets" comme on préfère. Autre bonne nouvelle, on profite de la recherche Google, pour la navigation par exemple, ce qui simplifie grandement les choses. Seul point négatif, la réactivité de l'écran au toucher se rapproche effectivement de celle des smartphones, mais reste quand même un peu lente. Dommage.
Ne nous méprenons pas, la nouvelle Renault Clio essayée est une finition Intens. Une finition qui n'est pas une entrée de gamme, située entre les Zen et Life en bas, et les R.S. Line et Initiale Paris en haut. On ne dit pas ici que la nouvelle citadine française est premium, ce n'est pas son rôle et nous n'avons pas vu encore les versions d'entrée de gamme, mais elle renvoie quand même un excellent signal en terme de qualité perçue qui fait clairement un bon.

Plus petite mais plus de place
Plus petite en taille, cette nouvelle Clio 5 offre un peu plus de place à ses occupants et leurs bagages. À commencer par le coffre qui, avec 391 litres, surpasse de loin celui de la Clio 4 et ses 300 litres. L'ouverture a été retravaillée en étant plus large, plus pratique, mais avec un seuil de chargement qui est un peu haut. Le plancher du coffre dispose de deux positions, la banquette 2/3-1/3 se rabat très aisément pour libérer un plancher presque plat. À titre de comparaison, la nouvelle Peugeot 208 propose seulement 285 litres de chargement.
Un passage à l'arrière pour découvrir des places plus accueillantes, notamment grâce à des assises plus creusées et des dossiers qui le sont aussi qui donnent plus d'espace aux genoux. Quatre adultes voyageront sans problème. La place centrale est vraiment une place d'appoint.
Volontaire et discrète
Avant que n'arrive le moteur hybride "e-tech" l'an prochain, la nouvelle Renault Clio 5 est proposée en essence, avec des blocs qui s'échelonnent de 65 à 130 ch, tandis que l'offre diesel perdure avec des blocs 85 et 115 ch.
Pour ce premier essai, nous avons choisi de nous mettre au volant de la version 1.0 TCe essence, un trois cylindres développant 100 chevaux et 160 Nm. Il vient en remplacement du 0.9 TCe de 90 ch. Il en profite pour gagner donc 10 ch et 20 Nm. Et il faut bien avouer que dès les premiers tours de roues, ce bloc se montre très agréable à mener dans la circulation lisboète. On note très rapidement le travail réalisé sur l'insonorisation. Renault annonce une perte de 1,5 à 2 décibels. Sur le papier, ça ne parle pas trop, mais en situation on le ressent rapidement, déjà avec un 3 cylindres discret à l'oreille, sauf évidemment à le pousser dans ses retranchements, mais il n'en est jamais besoin. Sur autoroute également les bruits aérodynamiques sont en baisse.

Pour rappel, la nouvelle plateforme dont bénéficie cette Clio est plus légère et plus rigide, et ça se ressent à la conduite. Le bloc 100 ch de cette Clio 5 se montre dynamique, la direction est plus directe, les relances sont plutôt bonnes, et la boîte mécanique à 5 rapports est plutôt bien étagée. On peut juste peut-être lui reprocher d'accrocher légèrement parfois. Mais en restant sur les bonnes plages d'utilisation, la citadine se montre agréable à mener. À noter qu'une boîte automatique sera proposée sur ce modèle mais en X-Tronic, à variation continue. Pour bénéficier de la boîte auto à double embrayage, il faut opter pour le TCe 130 ch.
Dernier point et non des moindres sur les technologies d'aide à la conduite puisque cette nouvelle Clio en est bourrée. Elle a d'ailleurs décroché 5 étoiles sur 5 aux crash-tests européens. Si elle propose les avertisseurs d'angles morts, la reconnaissance des panneaux et autres freinage d’urgence, que l'on trouve de plus en plus régulièrement sur le segment, elle pousse le bouchon un peu plus loin avec un premier pas vers la conduite autonome, grâce à des aides de niveau 2 de la conduite autonome en étant capable de régler sa vitesse, jusqu'à l'arrêt et le redémarrage en cas de bouchons, et de se maintenir dans sa file. Tout ça évidemment avec les mains sur le volant tant que la loi ne nous autorise pas à faire sans.

Conclusion
Cette première prise en main de la nouvelle Renault Clio 5 nous permet de noter que la citadine française fait un bond en avant. Et cette version cœur de gamme essayée se révèle être un très bon compromis. Que ce soit en terme de finition, d'agrément de conduite, volume à bord ou de technologies embarquées. Quid des tarifs ? Notre version d’essai est proposée à 20’100 euros. C’est pas donné, mais la Clio 5 est aussi très bien équipée de série. La Clio 5 a su gommer les défauts de la génération précédente et se présente comme un très bon cru. Non seulement elle a tout d’une grande, mais elle a aussi tout pour rester sur la plus haute marche du podium des ventes !
Points positifs | Points négatifs |
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Espace intérieur plus grand, habitacle et coffre | Moteur un peu bruyant quand poussé |
Qualité de fabrication en nette hausse | Écran tactile un peu lent |
Moteur dynamique et insonorisation | Seuil de chargement du coffre un peu haut |
Galerie: Essai Renault Clio V 1.0 TCe Intens
Renault Clio 5 (2019) - 1.0 TCe 100 Intens