Volvo a bien l’intention de bouleverser le très convoité segment premium, à l’image de Skoda avec sa Superb ou encore d’Alfa Romeo avec sa Giulia. Des produits différents, charismatiques et dont l’esprit sort volontairement du carcan traditionnel imposé par Audi, BMW et Mercedes-Benz. Afin d’éviter de se casser les dents face à des concurrentes redoutables, non moins de onze milliards de dollars ont été investis durant les cinq dernières années afin de refondre l’ADN de Volvo. Design au top, équipements technologiques de pointe et, bien entendu, niveau de sécurité très élevé, tout a été mis en œuvre pour que ces deux nouvelles venues, à l’image du SUV XC90, d’ores et déjà écoulé à plus de 100.000 exemplaires, rencontrent un franc succès. Mais une fois au volant, ça donne quoi ?
Les S90 et V90 sont de vraies grandes routières, disponibles sous la forme d’une traction ou pourvues de quatre roues motrices. Dans un premier temps, les deux modèles seront proposés avec un moteur à essence de 320 ch (T6, livré par défaut avec la traction intégrale) ou un moteur diesel de 235 ch (D5, livré lui aussi avec la traction intégrale). Une version T8 sera également proposée sous peu (407 ch, traction intégrale), tout comme des mécaniques plus modestes (T5 de 254 ch, D3 de 150 ch et D4 de 190 ch). La plateforme adoptée (baptisée SPA) fait d’ores et déjà le bonheur des propriétaires du XC90 et a notamment permis d’introduire un pilotage semi-automatique qui assiste le conducteur jusqu’à 130 km/h, sur les autoroutes dont le marquage est bien lisible. SPA est également compatible avec une motorisation 100% électrique.
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Une première prise de contact, organisée dans la région de Málaga en Espagne, nous a permis de nous familiariser avec le T6 et le D5. Associés à une boîte automatique à 8 rapports (Geartronic), les deux quatre cylindres font preuve de souplesse, de puissance et de couple. Leur sonorité respective n’a certes pas le velouté d’un six cylindres mais rien de désagréable pour autant. En outre, grâce à une technologie propre à Volvo, qui répond au nom de PowerPulse, le D5 dispose d’une meilleure réponse lors des phases d’accélération, désormais plus franches et linéaires.
Sur la route
Si le nouveau XC90 distille un confort moelleux, typique d’un grand SUV, les S90 et V90 sont un poil plus dynamiques. Berline et break proposent une tenue de route impeccable, aidées, dans notre cas, par d’impressionnantes jantes de 20" qui collent littéralement les deux modèles à la route. Des roues aux dimensions généreuses qui ne dégradent en rien le confort de ces deux Volvo, grâce à une suspension pneumatique particulièrement efficace et prévenante. Ajoutez à cela une direction douce, précise et informative, ainsi qu’une insonorisation frôlant la perfection, et vous obtenez deux références tant en confort qu’en comportement routier.
Sous le capot
Linéaire, le T6 de 320 ch permet à la S90 d’effectuer le 0 à 100 km/h en 5,9 secondes. Un rien avare en sensations, il assure des reprises correctes, ce qui en fait un roi de l’autoroute, à même de croiser à des vitesses élevées. La boîte Geartronic à 8 rapports, clairement typée confort, pourrait décevoir les amateurs d’une conduite plus musclée, d’autant que celle-ci à fort à faire avec une masse frôlant les 1.900 kg. Plus cohérent, le D5 demande 7,2 secondes pour atteindre les 100 km/h. Moins performant sur papier, il est pourtant plus rond et volontaire que son homologue à essence. Aidé du PowerPulse qui réduit donc le temps de réponse de la suralimentation, il exécute parfaitement sa tâche, d’autant que Volvo est parvenu à le rendre discret.




Un habitacle de référence
Spacieux et confortable, l’habitacle des S90 et V90 est un havre de paix et de bien-être. Les sièges, parfaits (comme bien souvent chez Volvo), disposent de multiples réglages et proposent, à l’avant, une fonction massante diablement efficace. A l’arrière, la banquette se montre elle aussi confortable pour deux adultes, avec des dossiers joliment creusés et suffisamment d’espace pour les jambes.
Le coffre du break dispose de 560 litres (soit 15 de moins que feue la V70). Le coffre de la berline gagne pour sa part 20 litres en comparaison avec la S80, soit 500 litres. Dans les deux cas, la malle peut s’ouvrir à l’aide d’une assistance électrique très pratique, mais optionnelle.
Le zen scandinave
Le tableau de bord, d’une sobriété remarquable, est rehaussé de pièces de bois mat et n’exhibe qu’une poignée d’interrupteurs, la majorité des fonctions offertes étant concentrées sur un grand écran central de la taille d’un iPad. Un système d’infodivertissement (Sensus) qui mériterait d’être un rien simplifié même si, à l’usage, on finit par se faire à l’architecture complexe de la chose. Le côté zen de l’habitacle est assuré par des matériaux à la fois sobre et chaleureux, le tout rehaussé par des coloris typiquement scandinaves et des cuirs clairs. Volvo démontre une fois encore qu’il est à même de combiner confort, fonctionnalité et bon goût avec un talent exceptionnel.
Un arsenal sécuritaire
Depuis ses débuts, Volvo rime avec sécurité automobile. Une image qui colle à la peau du constructeur et qui est enviée par bon nombre de concurrents. Volvo se doit donc de demeurer au sommet en la matière, ce qu’il parvient à conforter avec ces deux nouvelles recrues. S90 et V90 sont équipées de série d’un arsenal de technologies de sécurité intuitives. Lors de tout déplacement, celles-ci vous assistent, vous garantissent une protection en cas d’accident et permettent d’éviter ou d’atténuer les collisions. Sous le vocable IntelliSafe, on retrouve, entre autres, le City Safety, le Collision Warning et son Full Auto Brake, mais aussi la détection des piétons, des cyclistes et des grands animaux, une armada d’aides à la conduite classiques, ainsi que le Pilot Assist II qui n’est autre qu’une ébauche de pilote automatique. Ce dernier permet, notamment, de maintenir le véhicule dans la voie de circulation en fournissant une assistance de direction et en maintenant une vitesse uniforme ainsi qu’un intervalle de temps sélectionné par rapport au véhicule qui précède.
On frôle le sans faute
L’objectif de Volvo et de son actionnaire chinois est clair : jouer un rôle non négligeable dans la catégorie des grandes routières, aux côtés des références allemandes. Avec les S90 et V90, le constructeur scandinave dispose d’armes redoutables, certes, non dénuées de quelques défauts, mais fortes d’un charisme unique. C’est que là où les constructeurs allemands et certains concurrents privilégient un style dynamique à tout crin, Volvo, lui, sort du lot avec un look et une atmosphère plus sereins. A l’heure où nos routes sont de plus en plus embouteillées, le choix est loin d’être insensé.
En outre, le confort, le style, la sécurité, le comportement routier et des motorisations à la fois performantes et efficientes sont autant de qualités qui font de ces deux nouvelles venues des références à ne surtout pas ignorer si vous êtes en quête d’une berline ou d’un break premium. Tout comme le XC90, S90 et V90 rencontreront, sans aucun doute, un succès largement mérité.
Les points positifs | Les points négatifs |
design | boîte automatique peu volontaire |
confort | système Sensus peu intuitif |
finition | masse élevée |
niveau de sécurité |
Galerie: Volvo S90 / V90 essai
Volvo S90