DS entre dans une nouvelle ère. Si la marque française estime que ses débuts datent de 2015, quand la Citroën DS3 a perdu ses chevrons pour n’avoir plus que le monogramme DS, c’est en 2017 qu’est arrivé le premier véhicule conçu spécialement pour la marque : le DS 7 Crossback. Puis cette année 2019 marque une charnière importante : d’abord l’arrivée du DS 3 Crossback, aux ventes déjà prometteuses (sorti en juin, il s’est vendu à 16'000 exemplaires). Mais aussi et surtout le début de l’électrification systématique de chaque véhicule de la gamme sous l’appellation E-Tense.
En attendant 2025 et la disparition pure et simple du 100% thermique dans la gamme DS au profit de véhicules soit électriques, soit hybrides rechargeables, les DS 3 Crossback E-Tense 100% électrique et DS 7 Crossback E-Tense 4x4 arriveront sur les routes dès février 2020. Nous essayons dès maintenant ce dernier, le tout premier hybride rechargeable français !

Faire front aux premiums allemands
Très clairement avec ce nouveau DS 7 Crossback E-Tense 4x4, DS s’invite sur un nouveau marché, celui de l’hybridation rechargeable, suivi dans les mois à venir par les cousins de Peugeot qui lancera les 508 et 3008 PHEV. L’occasion pour la marque et son modèle étendard de monter encore un peu plus en gamme et s’attaquer frontalement à une concurrence allemande non plus seulement sur le terrain des finitions et matériaux, mais aussi des technologies. Un passage obligé aussi pour les constructeurs automobiles pour faire baisser leurs émissions de C02 face à des normes européennes drastiques.
Mais cette électrification du DS7 Crossback n’est pas seulement l’occasion de se montrer plus vertueux en consommation. Le SUV premium s’en sert aussi pour monter à un niveau de puissance rare sur nos voitures françaises, par opposition aux productions d’outre-Rhin, avec 300 chevaux sortis de son moteur 1.6 PureTech à essence de 200 ch, et de deux moteurs électriques, l’un à l’arrière de 112 ch monté sur l’essieu, l’autre à l’avant de 110 ch couplé à la boîte de vitesse.
Enfin, il gagne aussi une transmission intégrale non permanente, mais quand même suffisante pour s’extirper de situations périlleuses hors des sentiers battus comme on a pu l’expérimenter. Sans oublier qu’évidemment, avec sa batterie de 13,2 kWh, il peut aussi rouler jusqu’à 58 km en tout électrique. Un silence qui, DS le dit et c’est assez juste, ajoute encore à l’expérience premium.


Volume de coffre inchangé
Avant de passer à la conduite, faisons un rapide tour du propriétaire dans le cocon de ce DS7 Crossback E-Tense. Et trois petits détails seulement sont synonymes d’électrification dans ce véhicule : le "E" de "E-Tense" qui apparaît sur le cuir du levier de vitesse, un levier de vitesse justement qui a une fonction "B" permettant d’actionner le freinage régénératif, et enfin un logo avec un éclair électrique dans un cercle sur la console centrale pour activer le menu relatif aux fonctions électriques sur l’écran central d’infodivertissement.

Pour le reste, on retrouve les finitions (Chic, So Chic… ) du DS 7 Crossback, ainsi que les ambiances (Rivoli, Opéra…). Bonne nouvelle du côté du volume intérieur : tout hybride rechargeable qu’il est, le DS 7 Crossback E-Tense 4x4 ne perd pas un cm2 d’espace dans le coffre, la batterie ayant été placée sous la banquette arrière. En revanche le réservoir à essence est plus petit et il n’y a pas de possibilité de roue de secours.


Douceur, confort... et puissance
Appuyons sur le bouton qui trône sur le haut de la planche de bord, juste sous la montre B.R.M pour démarrer la voiture… et n’entendre aucun bruit. Normal, le DS 7 Crossback E-Tense démarre par défaut en tout électrique. Sauf si la batterie électrique n’est pas suffisamment chargée, auquel cas c’est le mode Hybrid qui démarrera et fera fonctionner de concert électrique (il reste toujours une petite réserve) et thermique.
Sur les premiers tours de roues, l’électrique est donc la plupart du temps seul à faire avancer ce gros SUV qui accuse un surpoids de 340 kilos par rapport à une version 100 % thermique. Sur les roues arrière d’ailleurs, en simple propulsion. Un mode tout électrique que l’on peut d’ailleurs choisir à n’importe quel moment et qui peut fonctionner jusqu’à 120 km/h. Évidemment, les 58 km d’autonomie annoncés en mode zéro émission fondent comme neige au soleil quand on le sollicite trop. Et puis son poids n’aide pas non plus.

Très doux et confortable en tout électrique, avec quand même de bonnes performances, le DS 7 Crossback passera en mode Hybrid de manière imperceptible dès que le besoin se fait sentir. Ou que le mode est sélectionné par le conducteur. Là le SUV continue de se montrer très doux, presque aussi silencieux qu’en électrique, du moins à allure modérée. Mais dès que l’on écrase la pédale d’accélérateur, les 300 ch se font sentir, le DS 7 Crossback E-Tense accélère fort, et le moteur thermique commence à se faire sérieusement entendre, même si le bruit de ce dernier n’est presque pas désagréable. Le péage disparaît rapidement dans le rétroviseur.
À noter qu’au-delà de 140 km/h, le véhicule décrabote l’arrière pour ne pas dépasser un régime maxi du moteur électrique arrière et passe en simple propulsion. Le moteur arrière n’étant plus dans l’équation pour faire avancer le DS 7 Crossback hybride rechargeable, il ne dispose plus de 300 ch mais de 272 ch.

Un mode E-Save permet de récupérer de la charge dans la batterie, des fois que vous prévoyez de faire une partie de votre trajet en tout électrique mais que votre charge n’est pas suffisante. Si l’usage "vertueux" de l’hybride rechargeable est de recharger la voiture, en revanche, faire de votre moteur essence un générateur pour recharger en électricité (à raison d’un 1 km d’autonomie tous les 2/3 km) ne doit venir qu’en dépannage car la consommation grimpe en flèche. Quel intérêt de dépenser plus d’essence pour ne plus en consommer ensuite ? Si ce n’est, peut -être un jour, quand les centres-villes ne seront plus ouverts qu’aux véhicules électriques, de s’assurer de pouvoir y rentrer même quand votre batterie était à plat peu avant…
Et en dehors des sentiers battus ?
Dernier mot sur notre sortie sur des chemins de campagne lors de notre essai de ce DS 7 Crossback E-Tense. Si c’est écrit 4x4 à l’arrière, on n’imagine mal les clients s’aventurer hors des sentiers battus avec. Et pourtant, il en est plus que capable ! Attention, on ne parle pas ici d’un véhicule qui grimpe aux arbres. Mais il sait s’aventurer sur des chemins boueux aux ornières bien plus creusées qu’on ne l’aurait pensé. Franchir des gués plus importants que ses chromes de SUV premium n’auraient jamais osé s'y tremper. Et se rattraper dans des pentes et montées glissantes, avec des pneus saturés de terre collante, bien plus impressionnantes que ce que ne croiseront la plupart des SUV premium du marché. Certes notre véhicule pour la sortie nature était équipé de pneus M+S, mais voilà de quoi rassurer les futurs propriétaires de ce DS 7 Crossback E-Tense 4x4 dans les (très) rares situations similaires d’adhérence précaire qu’ils croiseront. Si ce n’est pour grimper à leur station de ski favorite peut-être ?


Conclusion
Si la marque cible de DS est très clairement Audi, le tout nouveau Q5 55 TFSI e reste plus puissant que le DS 7 Crossback E-Tense 4x4 d'une centaine de chevaux, et plus cher d'entrée de gamme de près de 10'000 €. Ce qui est également le cas d'un Volvo XC60 T8. En revanche, il s'aligne davantage sur les performances d'un BMW X3 30e d'un peu moins de 300 ch mais proposé à 59'000 €, contre 54'360 € pour le prix d'appel du Français.
En attendant une version deux roues motrices, le premier SUV hybride rechargeable français devient donc une alternative très intéressante aux premiums allemands, ce à quoi s'ajoutent sa douceur d'utilisation, son confort et ses performances sur route et en dehors ! Reste maintenant à le tester à plus long terme pour mieux se rendre compte de son efficience réelle.
Points positifs | Points négatifs |
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Polyvalence du véhicule | Autonomie électrique qui fond rapidement |
Très confortable sur route | Tarifs assez élevés même si moins que les allemands |
Capable de sortir en tout-terrain |
Galerie: Essai DS 7 Crossback E-Tense 4x4
DS 7 Crossback E-Tense 4x4 (2020)