En réponse à la crise des "Gilets Jaunes", l'Assemblée nationale vient de voter le mardi 18 décembre 2018 le gel des taxes sur les carburants jusqu'en 2022. Cette décision avait déjà été votée par le Sénat dans le cadre du projet de budget pour 2019. Dans les faits, cela revient à supprimer une hausse de six centimes pour le gazole et de trois centimes pour l'essence en 2019. Au total, d'ici 2022, cela revient à supprimer une hausse de dix centimes sur l'essence et de 19 centimes sur le gazole. L'article voté par l'Assemblée nationale précise que cette décision permet de "figer les tarifs des taxes intérieures de consommation impactées par la taxe carbone (...) à leurs niveaux de 2018".
Cela ne veut pas dire que le prix des carburants ne va pas augmenter en 2019. En effet, ceux-ci peuvent toujours varier en fonction des cours du baril de Brent. Cela étant, la hausse sur les taxes pourraient aussi être rétablie au-delà de 2019, selon les besoins, comme l'avait évoqué Joël Giraud, le rapporteur du Budget en commission des Finances vendredi dernier. En filigrane, le gouvernement pourrait toujours prendre des mesures contre les carburants, notamment le diesel, en supprimant peu à peu les avantages fiscaux le concernant.
Le mouvement des "Gilets Jaunes" aura finalement eu raison de certaines décisions actées par le gouvernement. En effet, il y a quelques semaines, si le vote de ce gel des taxes au Palais du Luxembourg avait peu de chance d'aboutir et d'être validé par les députés, la contestation aura finalement eu un effet sur les décisions prises par l'exécutif. Ces décisions ont même évolué au fur et à mesure puisqu'à la base, c'est une suspension de six mois de ces taxes qui devait être adoptée. Finalement c'est un gel total qui aura lieu, quasiment sans débat dans l'hémicycle.