Alors qu'elle prépare son entrée en Bourse, puisqu'elle s'apprête à être cotée au New York Stock Exchange de Wall Street, l'entreprise Uber a décidé de ralentir et de jouer la prudence sur un domaine qui lui a pourtant pris beaucoup de temps, d'énergie, et surtout de finances : la voiture autonome. Face au défi technologique que représente cette avancée, et l'absence d'immédiateté de ces découvertes, Uber préfère ne pas miser dessus pour soigner son arrivée en Bourse.
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"Les voitures autonomes vont faire partie de nos vies. La question du moment où ça arrivera n'est pas encore évidente", a déclaré Raquel Urtasun, responsable des recherches scientifiques d'Uber Advanced Technologies Groupe (Uber ATG) et directrice de l'unité de Toronto, centre névralgique de la recherche technologique de la société. "Ça va prendre beaucoup de temps pour un développement à grande échelle, ça n'arrivera pas demain", poursuit-elle pour justifier le changement de trajectoire opéré face à la voiture autonome.
En effet, la voiture Uber sans chauffeur devait recevoir un budget de 150 millions de dollars au Canada et un centre d'ingénierie devait également être ouvert afin de continuer à travailler sur l'intelligence artificielle. Des chiffres énormes qui se calquaient sur la volonté d'Uber de posséder plusieurs dizaines de milliers de voitures autonomes dans les prochaines années. Pour cela, un partenariat de fourniture de véhicules avait été signé avec Volvo, tandis qu'un accord portant sur un demi-milliard de dollars avait été signé avec Toyota pour le développement de cette technologie.
Des alliances pour moins dépenser
Face à Google et sa division Waymo, Uber fait figure de pionnier dans la voiture autonome mais cela ne se fait pas sans mal, et un accident mortel avait provoqué l'arrêt des tests, avant qu'ils ne reprennent en toute fin d'année dernière. Uber pourrait donc décider de miser davantage sur des partenariats, notamment celui avec Toyota, mais aussi en proposant à Waymo d'ajouter ses voitures sur l'application Uber et de les glisser dans le réseau, permettant de payer moins de chauffeurs et d'augmenter les revenus de l'entreprise.
"Nous avons été très, très ouverts sur le fait que nous aimerions que toutes les autres entreprises fassent partie de notre réseau [de véhicules autonomes]", a conclu Raquel Urtasun, en référence notamment à la flotte Waymo. La division voiture autonome a été la raison d'énervement des actionnaires ces derniers mois, qui souhaitaient carrément s'en débarrasser.