Pendant le confinement dû à la pandémie de COVID-19, les gens se sont éloignés de la route et des transports, qu'ils soient individuels ou communs. Mais aujourd'hui que la vie reprend peu à peu ses droits, les usagers de la route s'inquiètent des dangers inhérents au déconfinement, fuient les transports en commun et veulent adopter une mobilité plus durable et écologique.

Le Nouvel Observatoire des Risques Routiers et de la Mobilité a enquêté auprès de 1129 usagers de la route entre le 8 et le 10 mai, soit littéralement à la veille de l'entrée dans la première phase du déconfinement, a montré que les inquiétudes étaient importantes, les personnes interrogées ayant l'impression de ne plus être prêtes à affronter le trafic et les autres usagers.

Ce sont 55% des personnes interrogées qui ont avoué avoir peur de reprendre la route, et les motifs de craintes exprimés se sont en effet souvent tournés vers les comportements dangereux, la densité du trafic, mais aussi la perte des réflexes, que les gens craignent de subir par manque d'habitude.

Et ce manque d'habitude se voit dans les chiffres d'utilisation de la route, puisque le nombre de kilomètres parcourus pendant le confinement par l'ensemble des Français a été divisé par 5, toujours selon cette étude. Les départementales ont été plus utilisées avec 42,3% des kilomètres parcourus (contre 34,4% sur la même période en 2019), tandis que 28,2% ont été faits en ville contre 26,3% l'an dernier.

En réalité, c'est fort logiquement les autoroutes qui ont vu leur trafic baisser drastiquement, puisqu'elles n'ont représenté que 29,5% des kilomètres parcourus pendant le confinement, contre 39,3% l'an dernier à la même époque. L'empêchement des déplacements superflus a certainement coupé court à tous les longs déplacements qui sont les plus à même d'être effectués sur autoroute.

La bonne nouvelle est en revanche que les Français semblent décidés à changer de mobilité, puisque 58% ont reconnu qu'ils changeraient leurs habitudes. Ce sont les transports en commun qui font les frais de la pandémie, puisque 31% des Français veulent réduire leur utilisation de ce mode de transport et choisir des modes individuels.

Mais un mode de transport individuel n'est pas incompatible avec des mobilités douces et durables, que veulent visiblement privilégier les usagers de la route. S'ils sont 15% à vouloir privilégier leur voiture, ils sont 13% à vouloir faire davantage de vélo, et 24% à être décidés à marcher pour leurs trajets courts quotidiens.