Il y a quelques jours, la Convention citoyenne pour le climat présentait les 150 propositions retenues par ses volontaires afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Du 17 au 22 juin, les membres devaient se réunir pour voter pour ou contre ces propositions afin d'être présentées au gouvernement.
L'une de ces mesures vise à réduire la vitesse sur autoroute à 110 km/h au lieu de 130 km/h. Selon les experts auditionnés par la Convention, cela permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 10 à 15 %. Mais cette mesure est impopulaire, d'ailleurs, l'association 40 millions d'automobilistes a mis en ligne une pétition et s'oppose fortement à l'idée de limiter la vitesse sur autoroute.
L'association est persuadée que la réduction de la vitesse "ne permettrait ni d’améliorer la sécurité des usagers, ni de réduire l’impact des déplacements routiers sur le climat, mais qu’elle aurait en revanche un coût économique très élevé pour la société".
Une mesure vraiment bénéfique ?
Les 150 volontaires ne l'entendent pas de cette oreille car la mesure a été votée par les citoyens membres de la Convention citoyenne pour le climat et elle a recueilli 60% des suffrages ! Est-ce que cela veut dire que nos autoroutes limiteront leur vitesse à 110 km/h ? Non, car si cette mesure a été adoptée par la CCC, elle doit encore être présentée au gouvernement ; elle pourrait déboucher sur un référendum ou au vote du parlement.
En mars 2018, le commissariat général au développement durable a réalisé une étude sur les coûts-bénéfices sur la réduction des vitesses sur les routes. En abaissant la vitesse de 20 km/h, cela engendrait un gain de 360 millions d'euros liés aux économies de carburant. Toutefois, et comme le rappelle l'association 40 millions d'automobilistes, elle engendrait dans le même temps une perte de 1200 millions d'euros à cause des réductions de temps occasionnées.