La pénurie de semi-conducteurs qui, depuis plusieurs mois, frappe le secteur automobile plus encore que le marché des appareils électroniques grand public, semble approcher de son point le plus critique. Et pour y faire face, différents constructeurs mettent en place différentes solutions pour tenter, autant que faire se peut, de minimiser l'impact de cette pénurie.
Aujourd'hui, la gestion de la situation varie d'un groupe automobile à l'autre, chacun s'employant à identifier la meilleure solution. Mais quels sont les solutions pour surmonter réellement et rapidement cette crise sans précédent ?
Des accords directs avec les fabricants de puces
La première solution, et la plus simple, consisterait à conclure des accords directs avec les principaux fabricants de semi-conducteurs et de plaquettes de silicium, sans passer par les fournisseurs traditionnels tels que Bosch ou encore Continental. C'est pourquoi les groupes Daimler et Volkswagen ont déjà mis en place des partenariats directs avec les principaux sous-traitants asiatiques basés principalement à Taiwan.
L'erreur commise dans la première partie de la crise a été de s'appuyer sur plusieurs fournisseurs différents, sans tenir compte du fait qu'ils étaient tous fournis par les mêmes fabricants de circuits électroniques et ne pouvaient pas répondre aux demandes des constructeurs. Ce qui manque encore selon plusieurs analystes, c'est un investissement direct des constructeurs dans la production de ces semi-conducteurs afin d'avoir un contrôle plus précis de la production.
Modifications des unités de contrôle électronique
Une autre solution, déjà adoptée par exemple par Traton (la division poids lourds de Volkswagen) et Daimler, consiste à redessiner les unités de contrôle électronique et les cartes mères afin qu'elles puissent accueillir plusieurs puces différentes, mais aussi un peu moins afin de réduire les problèmes d'approvisionnement.
General Motors travaille également avec Qualcomm, STM et Infineon pour développer des microcontrôleurs, qui remplaceront à terme les microprocesseurs, et qui pourront combiner les fonctions de plusieurs puces dans un seul composant. C'est notamment la stratégie de Tesla qui a déjà entamé des travaux à ce sujet.
Des voitures presque prêtes et à compléter
La troisième méthode, et c'est la plus utilisée par les constructeurs actuellement pour atténuer les effets de la pénurie, consiste à rassembler les voitures pratiquement terminées, qu'il suffit de compléter en ajoutant des puces au fur et à mesure de leur arrivée. Il s'agit d'un système que BMW appelle "hole shoring", ce qui se traduit littéralement par "boucher les trous".
D'autres groupes, en revanche, décident de supprimer certaines fonctions et options des voitures qu'ils produisent, privilégiant l'utilisation de puces électroniques sur les voitures électriques et prolongeant inévitablement les délais de livraison sur les autres modèles, notamment les hybrides. C'est par exemple le cas au sein du groupe Volkswagen, où certains modèles, comme la Škoda Octavia RS iV, peuvent mettre quasiment plus d'un an à être livrés.