À l'image de la Toyota Yaris, la Nissan Micra est une voiture japonaise aux forts accents français, puisqu'elle est assemblée dans l'usine Renault de Flins, aux côtés de la Clio. Techniquement, elle a d'ailleurs beaucoup à voir avec la citadine au losange, les deux voitures partageant les mêmes boîtes et moteurs (mais pas la même plateforme). Bien sûr, ce côté tricolore qui peut nous être sympathique n'est pas un argument de vente en soi, surtout à l'étranger. Ce qui importe avant tout, ce sont les prestations de l'auto, son prix et, dans une moindre mesure peut-être, sa dotation.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, observons ensemble que la Micra a changé de philosophie, en apparence tout du moins. Souvenez-vous, la précédente génération était une voiture dotée d'une bonne bouille rondouillarde, sans agressivité. Cette nouvelle mouture dévoilée initialement au Mondial de Paris change tout, opte pour des lignes acérées, des angles vifs, avec en dernière instance un but avoué : faire plus 'dynamique'. Sur notre exemplaire, qui reçoit la mécanique essence de 90 ch, ce nouveau look est mis en valeur par l'originale livrée Vert Wasabi  

Essai Nissan Micra IG-T 90

La Micra prend du muscle

Pour jouer les séductrices, la nouvelle Nissan Micra soigne les détails, avec par exemple des poignées de porte arrière dissimulées dans les montants, un peu comme le faisait Alfa Romeo sur certains modèles. La calandre maison en forme de V est entourée de longs projecteurs au design soigné, qui empiètent légèrement sur les ailes. Une longue arête part des feux arrière et court tout le long de la carrosserie. Elle se prolonge sur le capot et vient mourir au-dessus de la calandre. La ligne de caisse remonte à l'arrière, juste avant de replonger au niveau du hayon. La poupe est à l'image de la proue : anguleuse et plutôt agressive. Le becquet, le relief sur la malle et les feux aux formes singulières lui donnent un vrai caractère.

En optant pour un design aussi original, Nissan prend le risque de ne pas plaire à tout le monde. Mais quoi qu'il en soit, mieux vaut une personnalité bien trempée que des lignes impersonnelles.

Essai Nissan Micra IG-T 90
Essai Nissan Micra IG-T 90

Une fois à bord, force est de constater que Nissan a fait un bel effort en matière de présentation. La planche de bord est joliment dessinée et l'équipement à la page, notamment en matière d'info-divertissement. L'ergonomie est intuitive mais on regrette tout de même le trop grand nombre de boutons sur le volant. Sur notre modèle haut de gamme, une partie du mobilier est couverte d'habillages en faux cuir, agréable à l'œil et au toucher. La qualité des plastiques n'appelle pas de critiques particulières et les assemblages sont dans la moyenne. Bref, le bilan est ici positif, même si certaines concurrentes modernes font aussi bien.

Le système Bose avec haut-parleurs intégrés à l'appui-tête avant gauche peut paraître prometteur sur le papier, mais en réalité, son intérêt n'est pas flagrant à l'usage. Le son est certes agréable, mais l'impression de "spatialisation" annoncée par Nissan est assez dure à percevoir.

L'habitacle de la petite japonaise n'est pas très spacieux compte tenu des dimensions de l'auto, surtout à l'arrière où l'espace aux jambes est un peu juste pour les grands gabarits. Les passagers arrière ressentent un sentiment d'enfermement dû à la découpe des vitres. Ils sont en plus privés de vitres électriques, même sur cette finition haut de gamme. Bref, comme sur beaucoup de citadines, mieux vaut se trouver à l'avant.

Tous les passagers profitent en revanche d'assises qui sont suffisamment moelleuses et le conducteur trouve vite la position de conduite idéale. Le coffre peut engloutir 300 litres de bagages, valeur correcte dans l'absolu. Si besoin, il est possible de rabattre la banquette 60/40 pour dégager plus de place.

Essai Nissan Micra IG-T 90
Essai Nissan Micra IG-T 90
Essai Nissan Micra IG-T 90

Avant tout pour la ville

La Nissan Micra s'est montrée globalement à l'aise dans l'agglomération parisienne où s'est déroulée une partie de notre essai. La citadine japonaise se faufile partout, grâce à une direction légère et un rayon de braquage très correct. Elle est en plus de ça confortable avec des suspensions filtrant efficacement les irrégularités de la chaussée. Le moteur trois cylindres essence – partagé avec la Renault Clio – manque hélas de présence à bas régime. Il a également tendance à vibrer un peu, mais cela n'est pas réellement gênant.

La carrosserie dépourvue de protections dignes de ce nom est exposée aux petits chocs et les jantes sont elles aussi sensibles aux accrocs. C'est une tendance que l'on observe depuis des années maintenant, le design prend le pas sur les considérations d'ordre plus pragmatique. La visibilité à l'arrière n'est pas exempte de tout reproche à cause du montant de custode particulièrement imposant. Heureusement, la caméra de recul de notre modèle haut de gamme rattrape en partie ce défaut.

Essai Nissan Micra IG-T 90

Sur la route, le petit moteur essence 0,9 litre se montre vaillant et ne rechigne pas à monter dans les tours. Malheureusement, cela se fait au prix d'un sifflement – probablement celui du turbo – vraiment pénible à la longue. La boîte de vitesses manuelle est bien étagée et d'un maniement plutôt agréable, même si certains rapports accrochent un peu. Le comportement très sain privilégie le confort au dynamisme. Il y a donc quelques petits mouvements de caisse en virage mais rien de gênant, et qualifier la Micra de voiture pataude serait exagéré. En fait, le compromis trouvé par les ingénieurs nippons nous semble tout à fait adapté à une voiture de ce type.

Les 90 ch du moteur permettent de s'aventurer sereinement sur autoroute. D'ailleurs, une fois l'allure stabilisée à 130 km/h, le sifflement du moteur s'estompe enfin et l'on profite d'une insonorisation satisfaisante. Le freinage puissant est en outre rassurant.

En conclusion

En matière d'équipements, notre modèle en finition haut de gamme Tekna offre tout ce que l'on peut attendre d'une petite voiture moderne et huppée, de la navigation sur écran tactile 7" à la climatisation automatique, en passant par les jantes alliage 17", la caméra de recul, le freinage d'urgence intelligent avec détection des piétons ou encore la reconnaissance des panneaux de signalisation. Avec le moteur essence IG-T 90, les tarifs débutent à 19'600 euros, ce qui semble plutôt attractif compte tenu de la richesse de l'équipement. Côté consommation, nous avons relevé une moyenne d'environ 6,5 litres / 100 km, correcte donc, sans plus. Attention, en cas de conduite sportive, le bilan peut vite se ternir. 

À la fois confortable et maniable, la Nissan Micra répond parfaitement aux attentes d'un citadin. Elle peut aussi s'accommoder de longs trajets, même si le trois-cylindres manque parfois de souffle et que le comportement routier n'est pas très enjoué. On apprécie du reste la dotation complète, notamment en matière d'équipements technologiques, mais on regrette vraiment le manque d'habitabilité à l'arrière.

 
Points positifs                    Points négatifs
Maniabilité  Moteur bruyant
Confort  Comportement perfectible
Équipement à la page  Habitabilité arrière un peu juste

 

 

Nissan Micra IG-T 90

Motorisation Essence, 3-cylindres en ligne, 898 cm³, turbo
Puissance 90 ch / 140 Nm
Transmission Boîte manuelle à 5 rapports
Type de transmission Traction
0-100 km/h 12,1 secondes
Vitesse maximum 175 km/h
Poids 1053 kilos
Volume de coffre 300 litres
Places 5
Economie de carburant Urbaine : 5,8 l/100 km - Extra-urbaine : 3,9 l/100 km - Mixte : 4,6 l/100 km
Prix de base 13'990 euros
Prix de la version testée 19'990 euros

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