Dans un monde où les SUV sont devenus rois, les berlines ont encore leur mot à dire. D'une part parce que tout le monde n'aime pas forcément être assis en hauteur, et d'autre part parce que, mine de rien, avec un coefficient aérodynamique plus élevé, un SUV consomme davantage et rejette plus de CO2 qu'une berline à motorisation équivalente. Sans compter le poids supplémentaire. Bref, nous n'allons pas refaire le débat entre SUV et berline, mais plutôt nous intéresser à cette Alfa Romeo Giulia et son moteur 2,2 litres diesel, déjà présent à sa sortie il y a trois ans, mais qui a du être revu en raison des nouvelles normes environnementales. Répondant à la norme Euro 6d-Temp, ce moteur gagne 10 chevaux par rapport à "l'ancien" et développe désormais 190 chevaux. Par la même occasion, l'ancien moteur diesel de 150 chevaux passe quant à lui à 160 chevaux.


Un châssis qui ne déçoit pas
L'Alfa Romeo Giulia nous avait d'une manière générale séduits lors de notre prise en main des versions essence classiques, de la Veloce puis de la Quadrifoglio Verde. Du coup, en prenant en main la version diesel, nous nous attendions à quelque chose d'un peu moins enivrant. Raté puisque nous avons retrouvé globalement tout ce qui nous avait séduit sur les versions essayées précédemment. Châssis aux petits oignons, direction précise, train avant incisif... Bref tout y est, même les palettes en aluminium qui équipent notre version d'essai en boîte automatique à huit rapports. L'intérêt de cette Giulia n'est évidemment pas d'aller chasser du chrono, mais plutôt des grammes de CO2 et quelques litres d'essence. Le contrat est rempli avec une consommation relevée d'environ 6,7 l/100 km, sans avoir adopté une conduite des plus souples et des rejets en CO2 de l'ordre de 128 g/km, soit seulement 90 euros en 2019.
Le 2,2 litres diesel de 190 chevaux (à 3750 tr/min) et 450 Nm (à partir de 1750 tr/min) offre un bel agrément à notre Giulia, le 0 à 100 km/h réclame seulement 7,1 secondes et les reprises sont toujours assez surprenantes pour une voiture qui, à la base, est davantage destinée aux flottes d'entreprise. Tout cela est malheureusement un poil terni par une sonorité bien trop présente en dehors comme dans l'habitacle. Le diesel claque aussi bien à froid qu'à allure plus constante, ce n'est pas forcément ce qu'il y a de plus agréable pour une voiture qui vise clairement les standards du premium. En parallèle du bon comportement dynamique expliqué un peu plus haut, on apprécie également le confort des suspensions pilotées (en option à 1100 euros) qui allient à la fois souplesse et fermeté en fonction du mode de conduite sélectionné. On retrouve forcément le fameux DNA (pour "Dynamic", "Neutral" et "All Weather") qui va jouer sur le temps de réponse du moteur, les montées en régime de la boîte de vitesses ou encore la fermeté de la direction. Avec le mode "Neutre" que nous avons le plus fréquemment utilisé, la boîte de vitesses passe le plus rapidement possible les rapports pour permettre au moteur d'être le moins haut dans les tours possible et ainsi diminuer les consommations de carburant.


Ambiance premium ?
À l'intérieur, même si tout n'est pas parfait, on apprécie néanmoins l'ergonomie des commandes. Avec un écran tactile ça aurait été encore mieux, mais globalement toutes les commandes sont placées au bon endroit. Les finitions sont soignées, les matériaux de qualité, même s'ils n'atteignent pas le niveau de certaines de ses concurrentes premium, notamment Audi. Nous avons également apprécié le volant à trois branches et à jante fine, très agréable à prendre en main et surtout sans trop de boutons. Notre version d'essai baptisée "Sport Edition" est équipée de série des sièges en cuir "Sport", du plus bel effet avec cette couleur "Tabac", qui rompt avec le "Rouge Alfa" de notre carrosserie. On retrouve également de série l'alerte de franchissement de ligne, les radars avant et arrière, la climatisation automatique bi-zone, les jantes en aluminium de 18 pouces, les boucliers et les sorties d'échappement Veloce, les optiques arrière à LED ou encore les projecteurs bi-Xénon. Concernant l'habitabilité, les passagers arrière seront choyés avec un bel espace aux jambes, dommage que la place du milieu soit toujours pénalisée par cet imposant tunnel de transmission. Du côté du coffre, la Giulia s'inscrit dans la moyenne de la catégorie avec une contenance de 480 litres, soit autant que la nouvelle BMW Série 3, l'une de ses concurrentes directes.



En options, notre version d'essai est équipée du Pack Performance AT qui comprend les suspensions pilotées et un différentiel à glissement limité (2200 euros), du Pack Confort qui intègre l'entrée mains-libres et l'éclairage des poignées de portes (580 euros) ou encore du Pack Driver Assistance Plus qui inclut la détection des angles morts, l'éclairage adaptatif ou encore les rétroviseurs photochromatiques (450 euros). Concernant les prix, il faudra compter au minimum 33'500 euros pour une Alfa Romeo Giulia et 47'600 euros pour notre finition "Sport Edition" sans options supplémentaires. Notre modèle d'essai avec plusieurs packs d'équipements est facturé 53'630 euros. À niveau d'équipements équivalent, l'Audi A4 ou encore la Mercedes Classe C s'affichent un peu plus chères, mais proposent aussi davantage d'options, notamment concernant la personnalisation. Ses concurrentes sont aussi les Jaguar XE ou encore la Peugeot 508, l'italienne se rapprochant d'ailleurs de la française au niveau du plaisir de conduite. La Peugeot 508 se met en avant grâce à un toucher de route inimitable tandis que l'Alfa Romeo surprendra pas son comportement dynamique et sa capacité à procurer de belles sensations malgré une motorisation somme toute assez classique.
Points positifs | Points négatifs |
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Comportement dynamique | Quelques ajustements imprécis à l'intérieur |
Train avant précis | Moteur diesel sonore |
Performances correctes | Pas d'écran tactile |
Galerie: Essai Alfa Romeo Giulia : 2.2 diesel 190 ch
Alfa Romeo Giulia - 2,2 litres JTD 190 chevaux S AT8