Entre le mythique Juan Manuel Fangio, cinq fois champion du monde de Formule 1 dans les années 50, et la Scuderia Ferrari, les relations n'ont jamais été très simples. Le tempérament du "Commendatore" Enzo Ferrari s'accordait mal à celui du robuste pilote argentin, qui n'a d'ailleurs disputé qu'une seule saison en F1 sous les couleurs de Maranello, en 1956, année de son quatrième sacre avec la fameuse Lancia-Ferrari D50.

C'est lors de cette même saison que Fangio disputa les légendaires Mille Miglia, une course sur route ouverte en Italie, l'une des épreuves les plus renommées de l'histoire du sport automobile.

Dominée par l'équipe Mercedes-Benz lors des deux années précédentes, la Scuderia avait à cœur de retrouver les premières places, aidée certes par le fait que l'armada allemande avait cessé toute compétition à l'issue de la saison 1955, suite notamment à la tragédie du Mans qui fit plus de 80 victimes.

Spécialement conçue pour les Mille Miglia (d'où l'appellation MM), la 290 MM fut construite en vue de la classique italienne. Elle était dotée d'un V12 de 3.5 litres de 320 chevaux lui-même dérivé du bloc 4.5 litres équipant les monoplaces de Formule 1 de l'époque. La vitesse de pointe atteignait les 280 km/h, grâce également à une carrosserie ultralégère conçue par Scaglietti.

Ferrari 290 MM

Pari gagné pour Ferrari, qui remportait l'édition 1956 des Mille Miglia avec l'un de ses pilotes fétiches, Eugenio Castellotti, le pilote italien bouclant le parcours en 11h37mn10s. Le triomphe des rouges fut total sur cette épreuve, puisque le podium était complété par Peter Collins et Luigi Musso, tous deux sur une Ferrari 860 Monza.

Quant à Fangio, il concluait au quatrième rang, à près d'une heure de Castellotti, sur la deuxième 290 MM. La carrière de cette voiture se poursuivait avec une victoire lors du Grand Prix de Suède sur le circuit d'Anterstorp, où Phil Hill (futur champion du monde F1 en 1961) et Maurice Trintignant s'imposaient dans le cadre du Championnat du monde des voitures de sport. Un exemplaire de la 290 MM allaient également remporter les 1000 km de Buenos Aires en 1957, avant d'effectuer sa dernière apparition en compétition quelques mois plus tard dans le cadre de l'équipe officielle Ferrari lors des 12 Heures de Sebring avec Hill et Wolfgang von Trips.

Ferrari 290 MM
Ferrari 290 MM

La 290 MM poursuivait ensuite son chemin via des écuries privées, s'imposant notamment lors de la Nassau Trophy Race au Bahamas, toujours en 1957, aux mains de l'illustre Stirling Moss. Elle demeura ensuite sur le sol américain, où elle participait à diverses compétitions locales, avant de passer de collections privées en collections privées, et fit une sortie remarquée lors du Goodwood Revival en 2008.

Par la suite, son propriétaire l'envoyait en Italie pour une profonde restauration et, en octobre 2015, elle fit l'objet d'une précédente vente RM Sotheby – à New York -, où elle était adjugée à une somme record de 28 millions de dollars, soit un peu plus de 25 millions d'euros.

A nouveau sous le marteau de la maison RM Sotheby, cette fois dans le cadre de la vente du 8 décembre prochain au Peterson Automotive Museum de Los Angeles, la belle italienne pourrait battre de nouveaux records.

Ferrari 290 MM
Ferrari 290 MM

Galerie: Ferrari 290 MM 1956