Les radars tourelles qui doivent arriver sur nos routes en remplacement des radars automatiques vandalisés étaient jugés indestructibles et impossibles à vandaliser, mais il semblerait que rien n'empêche un radar d'être dégradé aujourd'hui ! En effet, 13 de ces machines ont été installées sur l'ensemble du territoire, et leur quatre mètres de hauteur devaient les empêcher d'être attaqués par les automobilistes mécontents, alors que les dégradations de ce genre se sont multipliées entre l'arrivée des 80 km/h l'été dernier et la crise des gilets jaunes, qui dure depuis l'automne.
Ces radars sont capables de surveiller 32 véhicules simultanément en ville, où ils servent surtout à détecter les passages au feu rouge, tandis qu'ils peuvent noter un excès de vitesse sur huit voies à la fois, dans deux sens différents. Sources de nombreuses contraventions à venir, ils subissent déjà l'ire des casseurs. Celui situé sur la rocade de Thionville a été dégradé en juillet 2018, un mois après son installation. Démonté jusqu'en novembre, il a de nouveau été bâché, couvert d'un gilet jaune, ouvert puis finalement vidé entre la fin d'année dernière et le début 2019.
D'autres, souvent aux abords des villes, ont également été recouverts de sacs poubelles, avec plus ou moins de succès dans la quête de troubler les capteurs destinés à verbaliser les automobilistes. Hormis celui de Thionville, les dégradations sont plutôt légères, mais cela montre toutefois que les mesures prises pour éviter lesdites dégradations ne sont pas aussi efficaces qu'espéré.
De nombreux radars du même type doivent être installés dans les prochains mois, mais ce premier aveu de faiblesse pourrait ne pas refroidir les ardeurs des militants anti-radars, qui ont réussi à dégrader 60 % de la totalité du réseau des radars fixes entre l'arrivée des 80 km/h et la fin d'année dernière. Si le pourcentage d'appareils abîmés est le même, la facture déjà élevée pourrait continuer à se corser et le problème pourrait tourner en rond.