À l'occasion d'une longue interview accordée à nos confrères de chez Car Magazine, Markus Flasch a donné quelques indices concernant l'avenir de la division sportive de chez BMW. Nous apprenons, par exemple, que la prochaine BMW M3 disposera du nouveau six cylindres en ligne de 3,0 litres de cylindrée (S58) qui équipe les nouveaux X3 M et X4 M et qu'il développera 480 chevaux pour la version "de base" et 510 chevaux pour le modèle Compétition. Concernant la transmission, notre protagoniste nous fait savoir que la future M3 aura, à quelques similitudes près, le même système que la BMW M5 actuelle. Autrement dit, la voiture disposera d'un mode permettant d'envoyer la majorité du couple sur l'essieu arrière. Outre la M3, Markus Flasch précise également que BMW M devrait faire plus de séries spéciales à l'image des précédentes M3 CS et M4 GTS. La firme allemande devrait aussi "construire davantage de voitures avec l'esprit BMW M", c'est-à-dire de petits modèles à l'image de la M2 avec une boîte mécanique et en propulsion pure.
Pas de breaks, mais des SUV
BMW M c'est aussi maintenant d'imposants et surpuissants SUV. On aime ou on n'aime pas, mais force est de constater qu'il y a une clientèle pour ce type de véhicules. Il y en a aussi une pour les breaks sportifs, il n'y a qu'à voir les propositions faites sur le marché : Audi RS 4 et RS 6 ou encore Mercedes-AMG C 63 S break et E 63 S break. BMW a aussi succombé aux charmes du break, mais pas longtemps puisqu'il n'y a eu que deux modèles commercialisés : la M5 E34 Touring et la M5 E61 Touring. On peut également citer la M3 E46 Touring, mais celle-ci n'aura malheureusement jamais vu le jour. D'après les propos de Markus Flasch à ce sujet, le retour d'une BMW M Touring n'est pas envisagé : "Les versions Touring ne font pas parties de nos plans. Si je demandais à des clients en Autriche, en Suisse ou en Allemagne, ils approuveraient probablement, mais nous sommes une entreprise à vision mondiale et nous devons déjà gérer tellement de choses, notamment concernant les groupes motopropulseurs. Nous ne lancerons pas de tels produits. Les SUV sont là pour ça"
Et une supercar ?
Pour sa défense, on ne peut pas vraiment dire que les breaks signés BMW M aient rencontré un franc succès, contrairement aux Audi RS 4 et RS 6. Quant au développement d'une supercar, Markus Flasch s'est montré un peu plus ouvert : "Nous ne travaillons pas sur une supercar actuellement. Mais l'idée d'une supercar est évidemment toujours dans l'esprit de n'importe quel ingénieur chez BMW, particulièrement les ingénieurs de chez Motorsport. Nous l'évaluons en permanence. Nous ne travaillons pas sur un tel projet, mais nous l'évaluons. Je ne l'écarterais pas", explique-t-il. Encore faut-il avoir l'aval de la Kommandantur qui est, pour le moment, bien occupée concernant l'électrification de la gamme.
Le rêve dans tout ça ?
Dans un monde où il faut toujours être plus rationnel, est-ce qu'il y a encore du temps et de la place pour s'amuser et créer, par exemple, une nouvelle et délirante BMW M3 en version pick-up ? À cette question, Markus Flasch répond : "Ça peut encore se produire aujourd'hui, mais la vérité c'est que ce type de projet devient de plus en plus difficile à réaliser. La voiture de mes rêves est ma propre Z3 M Coupé. C'était aussi un projet 'sous-marin' chez BMW. Personne n'en voulait, elle a donc été développée de manière non conventionnelle. Je suis ami avec l'un des précédents présidents de l'ingénierie, Burkard Goeschel, et il m'a dit combien de temps il lui a fallu pour développer cette voiture. C'était une opération assez secrète."
En interne, les ingénieurs s'autorisent quelques fantaisies toutefois, à l'image d'une ancienne BMW M3 Touring construite par les ingénieurs de l'époque et qui sert aujourd'hui au sein de l'usine pour transporter les pneumatiques. Nul doute que certains clients aimeraient faire de même, mais avec des versions plus modernes. Mais comme l'a expliqué Markus Flasch, ce type de carrosserie ne semble pas être une priorité pour BMW M. Et d'une manière générale, le constructeur allemand va certainement davantage se pencher sur l'évolution de ses moteurs plutôt que sur celle de ses carrosseries. Dommage, mais compréhensible dans la conjoncture actuelle dictée par le législateur.