Le monde de l'automobile prend également position contre la Russie. Après les sévères sanctions économiques imposées à Moscou ces derniers jours, d'autres conséquences importantes pour le marché russe sont à venir. Selon l'agence de presse Reuters, Volvo a rejoint la liste des marques qui ont suspendu indéfiniment les livraisons de nouvelles voitures en Russie.

Auparavant, des marques telles que Volkswagen et Land Rover avaient également pris une décision similaire et il est probable que la liste sera mise à jour dans les prochaines heures. Pendant ce temps,  Stellantis met en place une équipe de surveillance.

Embargo sur les voitures

Volvo a justifié sa décision en invoquant les "risques potentiels associés au commerce de marchandises avec la Russie, qui a récemment été frappée par des sanctions imposées par l'Union européenne et les États-Unis". Cette décision concerne à la fois les voitures et les véhicules utilitaires de la marque Volvo.

En soi, le poids de l'entreprise suédoise en Russie est limité (environ 9 000 voitures livrées en 2021), mais il aggrave une situation déjà compliquée.

Nuova Volvo V60
Volvo V60

Ces derniers jours, Jaguar Land Rover et General Motors ont également suspendu les livraisons de nouveaux véhicules sur le marché russe. Le même sort a été réservé aux modèles du groupe Volkswagen et aux véhicules commerciaux de Daimler Truck (qui a également "gelé" ses relations avec la société russe Kamaz). D'autres marques pourraient bientôt suivre.

Conséquences pour la Russie et l'Europe

L'arrêt de l'approvisionnement en voitures représente un nouveau coup dur pour un marché déjà en crise. Les ventes de nouveaux modèles en Russie stagnent depuis 2015, oscillant entre 1,4 et 1,8 million de véhicules. Près de la moitié des modèles immatriculés en 2021 proviennent de Hyundai et Kia (qui a suspendu les activités de son usine de Saint-Pétersbourg), d'Avtovaz (contrôlé par Renault) et de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi.

La situation des automobilistes russes a été exacerbée par l'effondrement du rouble, qui a fait monter en flèche les prix d'appel. Sans compter l'impact de la hausse des coûts des matières premières.

L'usine Volkswagen de Zwickau
Usine Volkswagen à Zwickau

Toutefois, les conséquences toucheront également l'Europe, car de nombreux composants essentiels sont produits entre la Russie et l'Ukraine. Par exemple, les voitures électriques du groupe Volkswagen contiennent certaines pièces détachées fabriquées par des fournisseurs d'Ukraine. La production de modèles tels que la Volkswagen ID.3 et l'Audi Q4 e-tron a été suspendue, avec des répercussions inévitables sur les délais de livraison.

La situation à Stellantis

Stellantis suit également de prés l'évolution de la crise entre la Russie et l'Ukraine. Le groupe avait prévu d'agrandir son usine de Kaluga pour produire des véhicules commerciaux, mais il envisagerait une stratégie de sortie.

Par ailleurs, le PDG Carlos Tavares a déclaré dans un communiqué officiel que les 70 employés en Ukraine sont en sécurité. En tout état de cause, Stellantis est prêt à mettre en place une task force pour se conformer aux nouvelles sanctions économiques en Russie et à suivre la situation de son personnel ukrainien.

Nous attendons une première mise à jour dès aujourd'hui à 14 heures, lorsque Tavares lui-même présentera le plan stratégique à long terme de Stellantis.