Les pneus ne sont pas la partie la plus glamour d'une voiture, mais ils peuvent faire toute la différence en matière de tenue de route. De plus en plus, les constructeurs s'associent à des entreprises de pneumatiques pour développer des pneus sur mesure, ce qui permet aux ingénieurs de mieux adapter des éléments tels que la suspension, la direction et le freinage à un composé spécifique. Et cela demande une incroyable quantité de travail.

La chaîne YouTube Tyre Reviews s'est rendue sur les terrains d'essai de Michelin à Ladoux, en France, pour découvrir ce qu'il a fallu aux ingénieurs pour développer le pneu Michelin Pilot Sport S 5 qui équipe la nouvelle Mercedes-AMG GT. Bien qu'il porte le même nom que le Sport S 5, la version AMG utilise une configuration de gomme totalement différente.

michelin pilot sport s 5 compound - front
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michelin pilot sport s 5 compound - rear
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Les pneus utilisent trois composés différents, constitués de différentes sections de la bande de roulement. La partie intérieure de la bande de roulement avant est principalement conçue pour l'adhérence sur sol mouillé, tandis que la bande de roulement centrale est destinée aux performances sur sol sec. La partie extérieure du pneu est une gomme haute endurance, adaptée au travail sur piste. À l'arrière, il y a deux sections pour l'adhérence sur sol mouillé et une section centrale pour les performances sur sol sec. À l'extérieur, vous trouverez un composé axé sur les performances sur sol sec.

Michelin a passé trois ans sur ces seuls pneus, en passant par 25 composés différents à l'avant et 20 composés à l'arrière avant de se décider pour une combinaison finale. Tout cela pour une seule voiture.

Pierre-Antoine Grégoire, pilote de développement en chef pour ce projet, a déclaré qu'il a passé la majeure partie de son temps à perfectionner la "tenue de route souple" des pneus. Cela signifie qu'il faut se concentrer sur les petites choses auxquelles on ne pense pas forcément, comme la trajectoire de la voiture sur une route droite, la zone morte au niveau du volant, le poids du pneu dans les virages et la réaction des flancs lors des transitions rapides.

Gregoire explique que la partie la plus difficile de ce pneu a été de trouver un bon équilibre entre la tenue de route sur le sec et sur le mouillé. Mercedes exigeait que le pneu soit performant dans les deux cas, ce qui n'est pas une mince affaire pour n'importe quelle gomme. L'équipe Michelin a donc dû mélanger et assortir les composés, tout en essayant de suivre le cycle de développement de l'AMG GT, qui se déroulait en même temps.