Si Škoda modernise l'ensemble de sa gamme avec l'Octavia restylée, le Kodiaq ou encore le nouveau Karoq, la compacte de Mladá Boleslav n'est pas en reste, avec l'arrivée du restylage des Škoda Rapid et Rapid Spaceback, présenté cette année au Salon de Genève, cinq ans après son lancement. Exercice difficile pour la compacte tchèque dont les ventes ont toujours été confidentielles dans nos contrées, d'autant plus que contrairement à l'Octavia qui s'offre une face avant entièrement revue, les modifications sur la Rapid sont plutôt discrètes.

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En effet, seul un œil exercé saura détecter les nouveautés, qui se situent notamment sur la face avant, mais également sous le capot avec l'arrivée d'un nouveau bloc essence trois cylindres 1,0 litre TSI qui se décline en versions 95 et 110 chevaux. Est-ce suffisant pour séduire le marché français, dominé sur ce segment dynamique par les Peugeot 308 et Renault Mégane ? Nous avons pris le volant d'une version Spaceback équipée du trois cylindres diesel 1,4 litre TDI de 90 chevaux, pour découvrir ses nouveautés.

Un design extérieur discrètement retouché

Unique version disponible en France (la Rapid berline à coffre n'étant plus proposée dans nos contrées depuis la fin 2016), la Rapid Spaceback, comprenez par là "compacte cinq portes", évolue en douceur avec une face avant redessinée qui intègre de nouveaux projecteurs avant bi-Xénon dotés de feux de jour à LED, et en partie basse de nouveaux projecteurs antibrouillard soulignés par une lame façon aluminium. On notera l'arrivée également de nouvelles jantes aluminium.

À l'arrière, pas de changements à signaler si ce n'est l'apparition d'un masque sombre sur les feux arrière, à la signature lumineuse en forme de C. Longue de 4,30 mètres, la Rapid Spaceback conserve ses lignes sobres et atypiques, la plaçant à mi-chemin entre une compacte et un break : un pari risqué car elle se rapproche ainsi dangereusement du gabarit d'une Škoda Fabia Combi, proposée à un tarif bien plus attractif.

Essai Škoda Rapid Spaceback restylée 2017

Un habitacle plus moderne, mais toujours aussi austère

À bord, les modifications sont également subtiles, avec un léger coup de crayon sur le combiné, l'habillage de la planche de bord, des aérateurs et des portières, ainsi que sur la partie centrale du tableau de bord qui embarque désormais une nouvelle console de climatisation. Les astuces "Simply Clever" sont toujours au rendez-vous, avec notamment la présence d'un parapluie sous le siège passager, le fameux gratte-givre dissimulé dans la trappe à carburant, ainsi que l'apparition d'une nouvelle console à l'arrière embarquant deux ports USB.

L'électronique embarquée est également remise à jour avec l'arrivée des systèmes d'infotainment empruntés à l'Octavia : Swing et Amundsen, qui se dotent d'un écran tactile de 6,5 pouces, des connectivités Bluetooth, USB, Apple CarPlay et Android Auto, ainsi que, sur la version la plus huppée, de la commande vocale, de la navigation GPS et de services connectés. Les systèmes d'aide à la conduite s'enrichissent du Light Assist (allumage automatique des feux), et nous retrouvons également le Front Assist (aide au freinage d'urgence) avec détection des piétons, l'aide au stationnement avant et arrière avec caméra de recul, ainsi que l'aide au démarrage en côte.

L'ensemble offre, comme à l'accoutumée chez Škoda et plus largement le groupe Volkswagen, une ambiance particulièrement sobre mais toujours aussi austère. Mais c'est en s'attardant sur les détails que l'on remarque la présence de nombreux plastiques durs : on aurait apprécié plus de fantaisie et une qualité perçue plus flatteuse. Dommage, car la Rapid Spaceback offre une habitabilité au meilleur niveau, notamment aux places arrière où l'espace aux jambes est particulièrement confortable. Le coffre n'est pas en reste avec un volume de 415 litres, dans la moyenne haute de la catégorie.

Essai Škoda Rapid Spaceback restylée 2017

Un comportement routier peu dynamique

Alors que le restylage de la Rapid Spaceback s'accompagne de l'arrivée des trois cylindres essence 1,0 litre TSI de 95 et 110 chevaux, nous avons pu prendre en mains le trois cylindres diesel 1,4 litre TDI, qui offre 90 chevaux et un couple de 230 Nm dès 1750 tr/min, avec l'aide d'une boîte double embrayage DSG à 7 rapports.

Ce petit bloc diesel offre des accélérations linéaires (le 0 à 100 km/h est effectué en 11,7 secondes) et la boîte DSG à double embrayage s'avère quant à elle souple à l'usage. Bien qu'elle ne soit pas un foudre de guerre, cette alliance offre suffisamment d'agrément pour un usage quotidien, et est plutôt en phase avec la philosophie de la voiture : avec son châssis d'ancienne génération, commençant à accuser le poids des années, le dynamisme n'est malheureusement pas au rendez-vous.

En effet, hausser le rythme dans les virages trahira un comportement pataud et une prise de roulis prononcée : pas de quoi s'inquiéter toutefois, car la voiture reste tout de même saine. La direction, douce mais manquant de consistance, rend la conduite moins agréable en dehors des villes, car il est difficile de savoir où l'on place ses roues. Le freinage, bien que suffisant, demande quant à lui un certain temps d'adaptation puisqu'il souffre d'une course de pédale trop longue. Dommage, car les suspensions offrent une souplesse convenable pour soigner le confort des occupants.

Essai Škoda Rapid Spaceback restylée 2017

En conclusion

De cette Škoda Rapid Spaceback, nous retiendrons donc surtout son confort et son habitabilité, mais le reste est malheureusement peu valorisant, notamment au niveau de ses finitions peu flatteuses, ou encore de ses prestations routières fort peu dynamiques. Mais par dessus tout, la Rapid Spaceback souffre d'un tarif d'accès élevé, qui aura du mal à la rendre compétitive face aux références du segment.

En effet, il vous faudra compter sur un prix d'entrée de 21'490 euros pour une Škoda Rapid Spaceback TSI 95 BVM5. Notre modèle à l'essai, une Škoda Rapid Spaceback TDI 90 DSG7, est doté de la finition Style qui n'est pas commercialisée en France. Dans nos contrées, seulement deux séries spéciales "Drive" et "Monte Carlo" sont proposées, privant la Rapid Spaceback d'une vraie gamme et d'une version d'appel attractive, face à une concurrence bien plus agressive.

Au niveau de la consommation, Škoda annonce en moyenne 3,9 litres aux 100 km (soit 104 g/km de CO2). En pratique, comptez environ 1 à 2 litres de gazole de plus, un chiffre toutefois raisonnable et en phase avec ses concurrentes.

Photos : Tran Ha / Motor1.com

 

 

Points positifs

Points négatifs
Habitabilité et volume de coffre Prestations dynamiques 
Sobriété de la motorisation Manque d'une vraie gamme
Agrément de la boîte DSG Tarif d'entrée peu attractif

Galerie: Essai Škoda Rapid Spaceback restylée 2017

Photo: Tran HA

Škoda Rapid Spaceback - 1.4 TDI 90 DSG7

Motorisation Diesel TDI, 3 cylindres en ligne turbocompressé, 1422 cm³, 12 soupapes
Puissance 90 chevaux / 230 Nm
Transmission Boîte double embrayage DSG à 7 rapports
Type de transmission Traction avant
0-100 km/h 11,7 secondes
Vitesse de pointe 183 km/h
Poids 1260 kg (conducteur de 75 kg inclus)
Volume de coffre 415 litres / 1381 litres
Places 5
Economie de carburant Urbain : 4,4 l/100 km / Extra-urbain : 3,7 l/100 km / Mixte : 3,9 l/100 km
Prix de base 21'490 €
En vente 2017

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