Lors d’un restylage, il y a deux catégories de voitures : celles qui doivent se rattraper pour un mauvais début de carrière, esthétiquement voire même technologiquement, et celles qui se classent déjà au sommet de leur catégorie. Auxquelles il est forcément toujours plus délicat de toucher. La Peugeot fait partie de celles-là. Et pourtant, 4 ans après son arrivée sur les routes, il faut bien se remettre à la page face à une concurrence qui n’oublie pas non plus d’évoluer. La Volkswagen Golf en tête.
760’000 exemplaires de 308 écoulés depuis 2013, dont plus de 250’000 rien que dans l’Hexagone, voilà sans doute de quoi expliquer l’adage "On ne change pas une équipe qui gagne". Car c’est ce qui vient à l’esprit quand on regarde de premier abord cette Peugeot 308 restylée. Et pourtant il y a bien du neuf. Esthétiquement bien sûr. Mais aussi et surtout au niveau technologique. Et enfin sous le capot avec le nouveau bloc diesel 1.5 BlueHDi 130 ou encore l’arrivée de la boîte de vitesses EAT8 sur le diesel de 180 ch. Deux nouveautés que nous avons choisi de vous faire découvrir au terme d’un premier contact qui nous a emmené entre Autriche et Allemagne, sur les routes verdoyantes de la Bavière.
Le strict minimum
Peugeot ne cache pas vraiment qu’esthétiquement, il n’y a pas grand chose de neuf sur cette Peugeot 308 millésime 2017. Dès lors le jeu des sept erreurs va être vite résolu. Et c’est à l’avant qu’il est peut-être le plus aisé de voir ce qui change, en l’occurence l’adoption de la calandre verticale, reprise des 2008 restylé, 3008 et autres 5008. Celle-ci accueille d’ailleurs le Lion de Peugeot, qui a migré du capot. Le regard ne change pas sur notre version d’essai, en GT Line, toujours avec la même signature lumineuse à LED. En revanche, sur les versions d’entrée de gamme, la paupière à LED fait également son apparition à l’occasion de ce lifting de mi-carrière, et presque de manière plus élégante que sur les versions supérieures, puisque plutôt que de petits points lumineux, ce sont des traits lumineux qui sont intégrés. Notons qu’à l’arrière, les feux sont légèrement fumés, et surtout les griffes lumineuses sont maintenant diurnes, allumées en permanence. Les sorties d’échappement chromées, elles, sont toujours factices.
Enfin les plus observateurs auront peut-être noté quelque chose de différent sur le profil droit de l’auto, sans mettre le doigt dessus. Il s’agit de la trappe à essence, désormais carrée, et non plus ronde. Un changement qui traduit en réalité la volonté de Peugeot d’aller vers moins d’émissions polluantes, avec l’intégration de la trappe AdBlue.
Mise à jour technologique
À l’intérieur, la Peugeot 308 restylée se contente également de peu pour évoluer. On retrouve avec le plaisir le fameux i-Cockpit, même si Peugeot aurait pu s’inspirer du récent 3008 pour le moderniser. Que nenni. Mais le petit volant est là, et les compteurs inversés aussi.
Au niveau de l’écran central en revanche ça bouge. Peugeot parle d’un écran désormais de 9,7 pouces. Que le constructeur veuille être au-delà des 9,2 pouces de la Golf, ça se comprend, mais c’est un peu de la triche : l’écran tactile en lui-même fait toujours 7 pouces. Mais les boutons sur le côté sont comptés. En revanche l’écran est désormais capacitif et donc un peu plus facile d’utilisation. Il est en plus compatible Apple CarPlay, Android Auto et MirrorLink, et accueille une nouvelle navigation 3D connectée avec les informations de TomTom Traffic.
Pour le reste des nouveautés, c’est du côté des technologies d’aide à la conduite qu’il faut aller chercher. L’alerte de distance de sécurité avec le véhicule qui précède, le freinage d’urgence en ville, le régulateur de vitesse adaptatif jusqu’à l’arrêt (en boîte automatique, jusqu’à 30 km/h en boîte manuelle), l’alerte au franchissement involontaire de ligne, la surveillance d’angle mort… La 308 se remet à la page, et devient l’une des mieux équipées sur le segment des compactes, faisant jeu égal avec la cousine de Volkswagen.
Un diesel au goût d’essence
Place à la conduite. Et c’est le nouveau bloc diesel, le 4 cylindres 1.5 BlueHDi de 130 chevaux qui s’offre à nous, celui qui viendra remplacer l’actuel 1.6 BlueHDi de 120 chevaux. Et dès le démarrage, ce ne sont pas les 10 chevaux supplémentaires qui font parler d’eux, mais la discrétion de fonctionnement, avec un bruit très contenu et des vibrations qui le sont tout autant. Un bon point. D’autant que la nouvelle boîte manuelle à 6 rapports (5 vitesses auparavant) est également bien étagée, et que le système Start&Stop reste très souple, pas intrusif.
Une sensation qui se confirme dès que l’on sort des centre-villes. Sur route, le nouveau moteur se montre également très agréable et sait très bien se faire oublier. Sauf quand vous activez le mode "Sport", dont le bouton se situe au pied du levier de vitesse. Les compteurs voient rouge, et vos oreilles aussi ! En effet, un bruit artificiel vient alors inonder l’habitacle, via les haut-parleurs, très peu agréable, inutile. Dommage, d’autant que la direction se durcit légèrement, ce qui s’accorde parfaitement au petit volant et à son touché de route si particulier, incisif, précis, et que les montées en régime sont plus franches. Et justement, le mode Sport pallie ce léger manque de puissance de la voiture sous les 1800-2000 tr/min, quand on roule en mode normal. En réalité, ce bloc fonctionne un peu comme un moteur essence dans son tempérament, et nécessite d’être un peu cravaché, d’être monté dans les tours, pour le sentir un peu plus vivant. Et quand les virages arrivent, la 308 conserve son agilité, sa précision et sa tenue de route exemplaires. Et les jantes de 18 pouces altèrent à peine le confort de notre version GT Line.
La marque de Sochaux, avec ce nouveau moteur, s’accorde déjà avec des normes qui seront mises en vigueur en 2020, et dont les prises de mesures n’ont même pas encore été officialisées.
Côté consommation, difficile d’en parler encore, puisque Peugeot n’a pas encore révélé les chiffres. Et n’aura pas le droit de le faire avant septembre 2017. Pourquoi ? Tout simplement parce que la marque de Sochaux, avec ce nouveau moteur, s’accorde déjà avec des normes qui seront mises en vigueur en 2020, et dont les prises de mesures n’ont même pas encore été officialisées. Pour rentrer un peu plus dans les détails, en restant simple, le nouveau système de dépollution du moteur a évolué et répond au futur facteur de conformité NOx (l’oxyde d’azote, au coeur des trucages d’émissions polluantes) de 1,5, qui ne sera appliqué que dans 3 ans. Tout ça pour dire que du côté des consommations, le gain serait de 4 à 6 % par rapport au bloc de 120 ch que ce nouveau 1.5 BlueHDi remplace.
Et la nouvelle boîte EAT8 ?
Zoom désormais sur la seconde grosse nouveauté de cette Peugeot 308 millésime 2017, avec l'arrivée de la boîte EAT8, héritée du 3008. Développée par le japonais Aisin, elle ne concerne pour l'heure que la version haut de gamme en diesel, à savoir la 308 GT 2.0 BlueHDi et ses 180 chevaux. Peugeot ne cache pas que d'autres motorisations seront également de la partie. Mais plus tard.
Toujours est-il qu'accouplée aux 180 ch, cette boîte automatique à 8 rapports se révèle très douce et docile, sans à-coups. Les passages de rapports passent sans que l'on s'en rende compte, en ville comme sur route. Mieux, la boîte s'adapte très bien au rythme de conduite, comme dans les routes de montagne empruntées, où elle a su garder le frein moteur en descente. En conduite dynamique, il ne faut pas hésiter à jouer des palettes derrière le volant, tandis que le mode Sport permet de grimper également un peu plus haut dans les tours, mais toujours avec un bruit artificiel du moteur lassant, très, très rapidement.
Conclusion
Finalement, cette Peugeot 308 restylée, même si ce n'était pas évident au premier abord, a tout pour elle. Elle conserve son comportement dynamique, garde son look acéré en le modernisant encore un peu, ajoute à sa panoplie de nouveaux équipements technologiques pour la conduite comme pour le confort... Le tout en s'offrant un nouveau moteur qui offre plus de dynamisme qu'auparavant en réduisant légèrement les consommations, sur le papier en tout cas, et une boîte de vitesses à 8 rapports qui l'inscrit en véritable alternative aux grands frères 3008 et 5008.
Reste maintenant à passer à la caisse. Et pour notre version d'essai, la berline en GT Line, et avec ce nouveau bloc 1.5 BlueHDi 130, comptez... Ah ben non, c'est comme pour les consommations, Peugeot n'a pas encore communiqué le tarif. Mais on peut imaginer une très légère hausse, de 500 à 700 €, par rapport au 1.6 BlueHDi 120 qui continuera d'être vendu jusqu'à l'arrivée de son remplaçant en novembre 2017, proposé de 27'700 € (finition Active) à 32'300 € (GT Line). Soit, selon nos estimations, à partir de 28'300 €, et peut-être tout juste sous la barre des 33'000 € pour notre voiture d'essai GT Line.
Photos : Mael Pilven / Motor1.com
Points positifs | Points négatifs |
Mise à jour technologique complète | Espace au places arrière toujours compté |
Nouveau moteur diesel discret et doux | Bruit factice du moteur en mode Sport |
Comportement routier toujours au top | Moteur creux sous les 1800 - 2000 tr/min |
Nota bene : Peugeot n'ayant pas fourni les informations techniques de ce modèle 1.5 BlueHDi 130, nous ne pouvons vous proposer la fiche technique.