Le Subaru XV est le dérivé crossover de l'Impreza. Crossover, c'est bien le nom que l'on peut employer pour ce modèle puisqu'il se situe à mi-chemin entre un SUV et un break. Comme l'Impreza, Subaru nous présente la seconde génération de son best-seller français. Si son allure générale n'a globalement pas vraiment changé, ce n'est pas le cas de ses dessous puisque les ingénieurs de la marque y ont intégré une nouvelle plateforme baptisée "Subaru Global Platform", plus rigide et plus légère, permettant d'améliorer la sécurité, les performances et l'absorption des chocs.

Est-ce que cela sera suffisant pour dynamiser les ventes de Subaru en France ? D'autant plus que le nouveau XV impose aujourd'hui l'essence et la boîte CVT et ne propose plus à son catalogue européen de motorisations diesel et de boîte mécanique. Un choix plus ou moins compréhensible dans le sens où les ventes de Subaru restent assez confidentielles en France (environ 1000 voitures vendues par an) et dans un contexte de rationalisation de la gamme et de réduction des coûts, Subaru ne peut pas se permettre de proposer l'intégralité de sa gamme internationale en Europe. Malgré tout, le nouveau Subaru XV peut-il susciter l'intérêt de la clientèle européenne ?

Essai Subaru XV 2018

SUV ou break ?

Avec sa garde au sol de 22 centimètres, ses protections de passage de roues et ses boucliers spécifiques, le Subaru XV ne cache pas ses velléités de baroudeur. Le raccourci serait un peu trop simpliste de résumer le XV à une simple version tout-terrain de la nouvelle Impreza. Au-delà de ça, le XV possède vraiment un style à lui, à mi-chemin entre SUV et break suivant le profil dont on le regarde. En termes de dimensions, le XV mesure 4,46 mètres en longueur, 1,80 mètre en largeur et 1,61 mètre en hauteur. Des dimensions qui, globalement, placent l'auto face à des SUV comme le Jeep Compass, le Nissan Qashqai ou encore le Škoda Karoq.

Essai Subaru XV 2018
Essai Subaru XV 2018

Montée en gamme indéniable

Les Subaru n'étaient auparavant pas vraiment réputées pour leur qualité de finition. Il faut dire que ce critère bien européen n'était pas vraiment le cheval de bataille de la marque, surtout quand on sait que la première génération s'est écoulée à plus de 700'000 exemplaires sur le continent américain contre seulement 40'000 en Europe. Quoi qu'il en soi, l'effort réalisé à l'intérieur de ce XV est notable et surpasse même celui de certains concurrents japonais bien installés en Europe. Les matériaux sont corrects pour la catégorie, les ajustements plutôt bons également et la technologie est globalement au goût du jour avec l'intégration des systèmes Apple CarPlay et Android Auto.

Essai Subaru XV 2018
Essai Subaru XV 2018
Essai Subaru XV 2018

L'ergonomie est toutefois assez brouillonne dans l'ensemble, que cela soit physiquement avec la présence de trop nombreux boutons ou virtuellement avec les menus du système d'info-divertissement assez compliqués à prendre en main. En termes d'habitabilité, le Subaru XV ne fait pas vraiment office de référence dans sa catégorie puisqu'il propose 385 litres de volume de coffre. C'est 50 litres de moins qu'un Nissan Qashqai (430 litres) à titre de comparaison. Les places arrière sont accueillantes, deux adultes de plus d'1,80 mètre pourront s'y loger confortablement.

Essai Subaru XV 2018

Voiture japonaise oblige, de série, le Subaru XV est plutôt bien équipé avec la navigation GPS sur écran de 8 pouces de série dès le premier niveau de finition (Premium GPS), les phares avant directionnels, la climatisation automatique bi-zone ou encore les jantes en aluminium de 17 pouces. Pour accéder de série aux sièges en cuir, au toit ouvrant et au siège conducteur électrique il faudra passer sur le niveau intermédiaire (Luxury). Ces deux premiers niveaux sont uniquement accessibles avec le petit moteur boxer essence 1,6 litre de 115 chevaux. Notre version d'essai est quant à elle équipée du moteur boxer essence 2,0 litres de 156 chevaux, ce qui implique donc directement le niveau de finition le plus haut (Exclusive).

De vraies qualités routières ?

À l'image de Porsche ou encore de Mazda, Subaru possède une belle image de marque, même en France où pourtant le réseau de distribution est assez réduit. Pour ce nouveau XV, la firme japonaise a conservé le bloc essence boxer 2,0 litres atmosphérique développant 156 chevaux et 196 Nm de couple. Un moteur pour le moins intéressant dans le contexte actuel et qui a pour particularité d'offrir un agrément moteur supérieur à la moyenne avec très peu de vibrations et de jolies prestations.

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Subaru oblige, notre auto est indexée à une transmission intégrale. Celle-ci adopte une répartition de 60% sur le train avant et 40% sur le train arrière. La voiture dispose d'un X-Mode spécifiquement dédié à la sortie des sentiers battus et qui, agrémenté d'une excellente garde au sol, permet de passer à des endroits où n'importe quel autre de ses concurrents (hormis le Jeep Compass) laisseraient leur place. La boîte mécanique n'étant pas proposé au catalogue, il faudra se contenter de la boîte automatique à variation continue Lineartronic, avec tout ce que cela comporte de bon et de moins bon.

Subaru oblige, notre auto est indexée à une transmission intégrale. Celle-ci adopte une répartition de 60% sur le train avant et 40% sur le train arrière.

Cette boîte n'est certainement la meilleure alliance possible avec le moteur boxer qui équipe notre XV, mais disons qu'elle aurait pu faire pire. Les rapports sont plutôt bien simulés − à l'image de la boîte à variation continue X-Tronic de chez Nissan − mais elle souffre toujours de ce fameux effet mobylette une fois les 3500 tr/min dépassés. C'est assez gênant, notamment lors des phases d'accélération. Les performances sont assez moyennes pour un véhicule de 1439 kilos puisque la voiture réclame 10,4 secondes pour l'exercice du 0 à 100 km/h. Soyons tout de même indulgents puisque le moteur boxer a pour particularité de ne pas proposer de turbo contrairement à l'immense majorité de ses concurrents.

Comme énoncé plus haut, le XV dispose d'une nouvelle plateforme qui lui permet d'améliorer les performances et la sécurité. Nous avons pu le constater sur les petites routes de l'ouest de l'Île-de-France où le comportement routier est d'un très bon niveau. Le tarage des suspensions est parfaitement calibré pour offrir à la fois confort et dynamisme. Le train avant est assez incisif et s'inscrit bien en virage, la prise de roulis est également plutôt bien maîtrisée pour un SUV et offre une souplesse d'utilisation tout à fait en accord avec les attentes de la clientèle européenne.

Essai Subaru XV 2018
Essai Subaru XV 2018

Le XV propose également, de série sur toute les finitions, le système EyeSight. Il s'agit d'un ensemble d'éléments d'aides à la conduite qui inclut l'aide au maintien dans la voie, le régulateur de vitesse adaptatif, l'alerte de démarrage du véhicule de tête, le système de freinage automatique d'urgence et la gestion de l'accélération de pré-collision. Subaru va même encore plus loin en offrant à ses clients français qui achètent une voiture de la gamme équipée de EyeSight, l'assurance tout risque pendant trois ans. Preuve en est que la marque a confiance en ses produits, et ce n'est pas les récents résultats liés à la sécurité qui prouveront le contraire puisque le XV a récolté cinq étoiles au fameux crash-test Euro NCAP.

Conclusion, prix et consommations

Cette seconde génération est plutôt une bonne surprise et vient clairement jouer dans la catégorie de constructeurs plus réputés dans l'Hexagone. Malheureusement Subaru souffre d'un cruel manque de reconnaissance en France, sûrement en raison d'un réseau de distribution encore trop discret. Aujourd'hui, s'il est possible pour un client Porsche de faire 200 kilomètres pour entretenir son auto, ce n'est pas le cas pour un client Subaru. En termes de consommations, nous avons relevé des données oscillant autour de 8,5 l/100 km lors de notre essai, rien de totalement délirant compte tenu de la fiche technique mais cela reste toutefois assez éloigné de ses concurrents directs.

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Concernant les tarifs, le XV débute à partir de 27'990 euros. Il faudra compter 31'990 euros pour notre version d'essai où il suffira simplement d'ajouter la peinture métallisée en option (610 euros). Évidemment, avec son moteur boxer atmosphérique, le XV dans sa version 2,0 litres écope d'un malus de 3113 euros en France depuis le 1er janvier 2018. Dans tous les cas, il reste plutôt bien placé face à la concurrence et le rapport prix / équipements est l'un des plus intéressants du marché.

 
Points positifs Points négatifs
Dotation de série généreuse                         Boîte CVT imposée
Comportement routier Consommations assez élevées
Rapport prix / équipements  Ergonomie de certaines commandes perfectible 

Galerie: Essai Subaru XV (2018)

Subaru XV

Motorisation Essence, quatre cylindres à plat, 1995 cm³, atmosphérique
Puissance 156 chevaux / 196 Nm
Transmission Boîte automatique à variation continue - Lineartronic
Type de transmission Intégrale
0-100 km/h 10,4 secondes
Vitesse de pointe 194 km/h
Poids 1439 kg
Volume de coffre 385 litres
Places 5
Economie de carburant Urbain : 8,7 l/100 km / Extra-urbain : 5,8 l/100 km / Mixte : 6,9 l/100 km
En vente 2018
Prix de base 27'990 €
Prix de la version testée 32'600 €

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