Le bal des SUV continue en cette rentrée 2017 déjà bien entamée. À peine le Salon de Francfort terminé, les constructeurs dégainent leurs nouveautés avec l'intime conviction de posséder le meilleur compris. Škoda n'échappe pas à la règle et vient compléter son offre SUV avec le Karoq, le petit frère du Kodiaq, qui entend bien concurrencer les Peugeot 3008, Renault Kadjar ou autres Nissan Qashqai.
Le SEAT Ateca et le Volkswagen Tiguan ? Visiblement cela semble tabou au sein du groupe Volkswagen, mais Škoda se positionne bien en face de ces deux très bons produits, tout en proposant une philosophie différente. Une philosophie qui s’inscrit d'ailleurs peut-être dans ce que les clients recherchent le plus quand ils souhaitent acquérir ce type de voiture. Nous nous sommes donc rendu en Italie, et plus précisément en Sicile, pour prendre en main un SUV plein de promesses.
Taille mini, volume maxi
Avec seulement 4,38 mètres de long, le Škoda Karoq est l'un des plus petits SUV de son segment. À titre de comparaison, une Peugeot 3008 mesure 4,45 mètres, un Renault Kadjar 4,45 mètres également et un Volkswagen Tiguan 4,49 mètres. On pourrait donc logiquement imaginer qu'il s'agit de la voiture bénéficiant du moins d'espace à bord ? Que nenni, elle domine assez largement sa catégorie puisque malgré les sept centimètres de moins qu'une Peugeot 3008, elle arrive à afficher 521 litres de volume de coffre contre 520 pour la française. Mieux encore, Škoda propose pour la première fois sur le segment la banquette Varioflex, une assise coulissante sur 15 centimètres et indépendante aux trois sièges. Un élément que nous avons l'habitude de voir sur les monospaces. Cet équipement est une option sur la finition Ambition (moyennant 450 euros) et disponible de série sur la finition Style.
Škoda oblige, nous ne pouvons pas faire l'impasse sur les quelques solutions "Simply Clever" que propose le Karoq. Nous retrouvons comme toujours la lampe torche dans le coffre, le parapluie situé sous le siège passager avant, ou encore la plage arrière coulissante qui vient se ranger directement au sein de l'armature du coffre. Une solution très appréciable qui évite de laisser cet élément parfois imposant chez soi en cas de chargement volumineux.
Trait pour trait
Une fois le seuil de porte franchi, nous pénétrons au sein d'un habitacle qui nous est familier. Difficile de cacher son appartenance avec le groupe Volkswagen. Nous retrouvons donc tous les codes de la marque avec des finitions de qualité, des matériaux qui le sont également et des ajustements précis. De ce côté, le Karoq fait mieux que le SEAT Ateca et mieux que la Peugeot 3008. Pour l'originalité en revanche on repassera, malgré la volonté d'intégrer quelques nouveautés avec notamment ces touches flottantes au niveau de la console centrale, sûrement inspirées de sa concurrente française, mais pas vraiment assumées au vu de leur ergonomie.
En termes de technologies, Škoda fait un bon en avant et le Karoq se permet même de dépasser le Kodiaq. En effet, il bénéficie pour la première fois dans la gamme du fameux cockpit virtuel qui vient se positionner en lieu et place des compteurs à aiguilles classiques. Ce système n'est malheureusement pas encore disponible en France, il le sera au milieu de l'année 2018. Le Kodiaq bénéficiera de ce système à partir de l'année prochaine. Nous retrouvons également l'écran central capacitif de 9,2 pouces. Les menus sont ergonomiques et la navigation fluide, le Karoq fait office de référence dans ce domaine. Cet écran avec relais Wi-Fi, commandes vocales et commandes gestuelles pour changer les stations et radio numérique DAB est tout de même facturé 1350 euros.
Les routes siciliennes comme juge de paix
Škoda aurait pu choisir d'autres routes que les sentiers battus et fortement endommagés siciliens. Ce n'est toutefois certainement pas dû au hasard. Après quelques tours de roue, nous nous rendons bien compte que ce choix est certainement justifié par le fait que la marque souhaite bien mettre l'accent sur un élément précis : le confort. Oui, le Škoda Karoq est certainement le SUV de segment C le plus confortable de la catégorie. Ce choix est bien entendu assumé et contraste forcément avec le dynamisme affiché de son cousin ibérique : le SEAT Ateca.
Au niveau du comportement, le Karoq affiche un confort à toute épreuve et les suspensions gomment pratiquement toutes les aspérités de la route. C'est tout bonnement remarquable. Forcément, en termes de dynamisme, cela joue un peu. Sans pour autant s'écraser littéralement sur ses appuis en virage, la voiture prend du roulis et devient même parfois un peu trop "pompeuse" à notre goût, notamment en compression. Cela ravira les clients à la recherche de confort ou ceux ayant malheureusement quelques problèmes de dos néanmoins.
Le Škoda Karoq est certainement le SUV le plus confortable de sa catégorie.
Comme pratiquement toutes les voitures du groupe Volkswagen, le Karoq est équipé de plusieurs modes de conduite. Concrètement, nous n'avons pas ressenti de grandes différences entre chaque mode, hormis en mode "Sport", où la direction tire un peu plus. La voiture bénéficie également d'un mode off road avec la transmission intégrale qui permet à la boîte de tirer un peu plus long et d'améliorer la motricité.
Pour notre session d'essai, nous bénéficions d'un moteur 2,0 litres TDI de 190 chevaux associé à une boîte DSG à sept rapports et une transmission intégrale. Concrètement, ce n'est certainement pas ce qui va se vendre le plus dans nos contrées, d'autant plus qu'il n'est pas encore disponible en France, mais l'offre est intéressante et le moteur diesel 190 chevaux permet de belles relances sur autoroute et un très bon maintien de cap en montée. Des caractéristiques que nous avons forcément bien pu vérifier durant notre périple sicilien où les routes mettent à l'épreuve pratiquement tous les éléments de liaison au sol.
Pour le moment, le Škoda Karoq est proposé sous quatre motorisations différentes :
- 1,0 litre TSI, trois cylindres, 116 chevaux - BVM6 ou DSG7 (4x2)
- 1,5 litre TSI, trois cylindres, 150 chevaux - DSG7 ou DSG7 (4x2)
- 1,6 litre TDI, quatre cylindres, 116 chevaux - BVM6 ou DSG7 (4x2)
- 2,0 litres TDI, quatre cylindres, 150 chevaux - BVM6 ou DSG7 (4x4)
Conclusion, prix et consommations
Disponible à partir de 25'790 euros, le Škoda Karoq s'affiche plus cher que son grand frère, le Škoda Kodiaq (à partir de 24'950 euros). Un comble ? Pas vraiment, puisque le Karoq dispose, pour le moment, de seulement trois niveaux de finition (Ambition, Business et Style). Une version d'entrée de gamme devrait arriver plus tard afin de faire diminuer le prix d'appel aux alentours de 21'000 euros, comme son cousin le SEAT Ateca. Relativisons tout de même puisque le Karoq est rudement bien équipé pour 25'790 euros. En effet, il dispose de série du GPS, des radars de recul ou encore du régulateur de vitesse adaptatif.
En termes de consommations, notre modèle d'essai s'en sort plutôt bien malgré toutes les contraintes infligées. Nous avons relevé des données mixtes autour de 8,5 l/100 km. Dans des conditions plus classiques, notre Karoq peut aisément descendre sous la barre des 7,0 l/100 km, ce qui en fait une voiture plutôt économique malgré les 1516 kilos affichés sur la balance avec la combinaison DSG7 et transmission intégrale.
Le bilan est donc plutôt positif pour cette première prise en main du nouveau Škoda Karoq. Il vient s'immiscer comme une belle alternative au SEAT Ateca. Quand l'ibérique privilégie le dynamisme, le tchèque préfère le confort. Le client aura donc l'embarras du choix, d'autant plus que les deux voitures se tiennent en termes de tarifs, à quelques centaines d'euros près à niveau d'équipement équivalent. C'est à se demander à quoi sert le Tiguan désormais, surtout qu'il s'affiche tout de même 4000 euros plus cher à niveau d'équipement équivalent.
Points positifs | Points négatifs |
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Confort à toute épreuve | Planche de bord assez triste |
Dotation de série bien fournie | Diesel encore un peu trop sonore |
Habitabilité et volume de coffre | Roulis assez marqué |
Galerie: Essai Škoda Karoq (2018)
Škoda Karoq Style - 2.0 TDI 190 chevaux 4x4 DSG7