Si toutes les marques possèdent aujourd'hui un voire plusieurs SUV à leur catalogue, n'oublions pas qu'il y a douze ans, c'est Nissan qui était pionnier dans ce segment avec le Qashqai. Plus d'une décennie après, la concurrence est maintenant bien implantée. Il n'en demeure pas moins que le Qashqai reste l'une des valeurs sûres de la firme japonaise. Les SUV d'une manière générale d'ailleurs puisqu'ils représentent à eux seuls 60 % des ventes de la marque en regroupant Qashqai, X-Trail et Juke. Le Qashqai, ce sont plus de trois millions d'unités vendues en l'espace de plus de dix ans, 300'000 en France et 23'720 exemplaires en 2018 dans l'Hexagone. Depuis le début de l'année, à l'heure où nous écrivons ces lignes, le Qashqai s'est écoulé en France à environ 7000 unités, des chiffres globalement en baisse par rapport à l'année passé. Logique puisque le SUV nippon commence à accuser le poids des années avec une seconde génération arrivée en 2014 et un facelift qui a eu lieu en 2017. Dans le même temps, il a du faire face à de nouveaux arrivant comme la Peugeot 3008 ou encore, plus récemment, le nouveau Citroën C5 Aircross, deux produits très bien accueillis sur leur marché de prédilection.
Il n'empêche que Nissan a encore des cartes à jouer concernant son Qashqai, en témoigne cette importante mise à jour du catalogue qui vient de nous être présentée. On retrouve donc une nouvelle motorisation diesel 1,7 dCi de 150 chevaux, une boîte de vitesses à double embrayage pour le diesel 1,5 litre de 115 chevaux, un essence DIG-T de 140 chevaux et un essence DIG-T de 160 chevaux en boîte manuelle et en boîte double embrayage DCT. En termes de mix de vente, Nissan annonce vendre 60 % de diesel et 40 % d'essence, 30 % de boîte automatique et 70 % de boîte manuelle et seulement 5 % de transmission intégrale 4x4 (uniquement disponible avec le moteur 1,7 litre dCi 150 chevaux). Pour notre essai, nous avons sélectionné le moteur quatre cylindres 1,5 litre dCi de 115 chevaux qui lui aussi reçoit quelques modifications, indexé à la boîte robotisée à double embrayage à sept rapports. Un groupe motopropulseur intéressant en soi puisqu'il est le seul à ne pas écoper d'un malus écologique en France grâce à des rejets de 109 g/km de CO2.
Plus de nouveautés qu'il n'y paraît
Nissan assure que 90 % des pièces de ce moteur ont été renouvelées afin de répondre aux nouvelles normes Euro 6d-Temp. Le couple reste le même avec 260 Nm et le moteur gagne cinq chevaux pour culminer à 115 équidés. Autant vous le dire d'emblée : c'est imperceptible à la conduite. Parmi les nouveaux éléments de ce moteur, nous pouvons par exemple souligner le nouveau volant moteur bimasse, un nouveau radiateur d'huile ou encore une pression d'injection qui passe de 1600 à 2000 bars. Tout cela n'a évidemment pas pour but d'améliorer les performances de la voiture, mais de la rendre plus efficiente. C'est évidemment du côté des consommations que nous allons nous pencher avec des données relevées de l'ordre de 5,2 l/100 kilomètres en usage mixte avec une bonne partie de réseau secondaire. Des chiffres plus qu'intéressants pour un SUV de 1475 kilos, même si nous ne sommes pas aux 4,0 l/100 kilomètres annoncés par les normes d'homologation.
Pour notre session d'essai, nous avons pu parcourir les petites routes de Bourgogne mais aussi effectuer un peu d'autoroute. L'occasion de constater que le Qashqai est un bon compagnon, économe qui plus est, pour filer à 130 km/h. On regrette juste cependant quelques bruits d'air au niveau des montants. C'est finalement sur les petites routes de campagne que nous avons vraiment pu nous rendre compte des attributs routiers du pionnier des SUV, et force est de constater que tout n'est pas forcément rose. La partie châssis ne nous a pas franchement convaincu, la direction est un peu trop imprécise au niveau du point milieu et la prise de roulis est trop prononcée. Alors c'est bien évidemment des caractéristiques que l'on peut plus facilement constater lorsque l'on conduit de manière dynamique. Nul doute qu'un utilisateur lambda ne remarquera peut-être pas tout ça, surtout si le confort est l'une de ses priorités. Le confort, l'un des critères principaux des clients pour rappel, et ils ne devraient pas forcément être déçus avec ce Qashqai où le tarage des suspensions est clairement typé pour ne pas matraquer vos lombaires à chaque compression.
Exit la CVT, place à une vraie transmission à double embrayage
L'autre nouveauté majeure, c'est l'incorporation d'une boîte de vitesse à double embrayage à sept rapports. Une boîte que nous connaissons d'ores et déjà bien puisqu'elle équipe d'autres modèles comme la Mercedes Classe A par exemple. Lors de notre essai, nous avons apprécié sa fluidité et sa rapidité d'exécution, le tout combiné à un moteur qui manque peut-être un peu de couple à bas régime mais qui suffit amplement à mouvoir la voiture, sans trop consommer. Le Nissan Qashqai peut aussi être équipé du système de conduite semi-autonome ProPilot. Il s'agit d'un système combinant la gestion des bouchons et de la direction, du maintien dans la voie et du régulateur de vitesse adaptatif. Nous n'avons malheureusement pas pu essayer cette technologie puisque notre voiture n'en était pas équipée, en revanche, vous pouvez retrouver nos impressions concernant le ProPilot dans notre essai de la nouvelle Nissan Leaf e+.
Les années passent et beaucoup de choses ont changé
À bord, nous sommes confortablement installés avec une positions de conduite assez haute qui devrait plaire au plus grand nombre. Les commandes tombent sous la main, l'ergonomie est plutôt bonne, on s'y sent rapidement à l'aise. En revanche, on remarque rapidement que le temps et l'avancée technologie de ces dernières années ont fait leur petit effet. Pas de dalle numérique sous les yeux, l'écran tactile de sept pouces est un peu dépassé... bref, une Peugeot 3008, un Citroën C5 Aircross et même un Kia Sportage feront mieux à ce niveau. Rappelons toutefois que le Qashqai de seconde génération date de 2014, nul doute qu'à sa troisième génération, le tire sera corrigé. Concernant l'habitabilité, le SUV japonais s'en sort bien au niveau des places arrière, un peu moins du côté du volume de coffre avec 430 litres annoncés. À titre de comparaison, une Peugeot 3008 revendique 480 litres et le Renault Kadjar 472 litres.
Concernant les tarifs, le Qashqai débute à partir de 24'650 euros en finition Visia (de série, les radars de stationnement arrière, le Pack sécurité avec freinage d'urgence intelligent et détection piéton ou encore la climatisation) et avec le moteur 1,3 litre DiG-T de 140 chevaux en boîte manuelle. Concernant notre version d'essai, notre Qashqai en finition Tekna avec son moteur 1,5 litre dCi de 115 chevaux et sa boîte robotisée s'affiche à 34'550 euros. Cela reste globalement dans les prix du marché, malgré le fait que le Qashqai de seconde génération soit plus près de la fin que du début de sa carrière. Dans tous les cas, dans la conjoncture actuelle, le moteur diesel de 115 chevaux intéressera sûrement davantage les professionnels. Les particuliers se tourneront sûrement plus sur le 1,3 litre essence de 140 chevaux, un moteur que l'on retrouve aussi au sein du Renault Kadjar, mais sous l'appelation TCe.
Points positifs | Points négatifs |
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Boîte de vitesses douce et réactive | Partie châssis décevante |
Confort | Coffre assez étroit |
Consommations correctes | Intérieur vieillissant |
Galerie: Essai Nissan Qashqai : 1,5 litre dCi 115 ch
Nissan Qashqai