Le segment C des SUV est aujourd'hui certainement l'un des plus concurrentiels. Citroën C5 Aircross, Peugeot 3008, Volkswagen Tiguan, Dacia Duster, Opel Crossland X, SEAT Ateca, Nissan Qashqai... Ils sont nombreux et espèrent bien évidemment tous rafler la première place de cette mine d'or pour les constructeurs. Apparu en 2015, le Kadjar a connu un succès grandissant avec pas moins de 450'000 ventes à travers le monde. En France, sur les onze premiers mois de l'année, le Kadjar s'est écoulé à 25'021 unités. C'est bien loin des 79'164 Peugeot 3008 écoulés et des 43'795 Dacia Duster qui ont trouvé preneur. Le SUV au Losange occupe donc la troisième place sur ce segment en France, mais demeure toutefois bien éloigné de ses deux concurrents. Logique cela dit puisque les Peugeot 3008 et Dacia Duster sont bien plus récents. Au milieu de sa carrière, Renault offre donc un premier restylage à son Kadjar permettant ainsi de revoir entièrement sa gamme de motorisations et de lui apporter quelques retouches esthétiques. Suffisant pour faire face à ses deux principaux rivaux et au nouveau Citroën C5 Aircross qui vient d'arriver sur le marché ?
Service minimum
Comme à chaque restylage, et ce n'est pas propre à Renault seulement, les constructeurs ont tendance à revoir de manière assez subtile l'esthétique et l'habitacle de leur voiture. Pour le Kadjar, cela se traduit par l'arrivée d'une calandre plus large, d'un bouclier avant légèrement revu, de clignotants et d'optiques arrière à LED, d'antibrouillards modifiés et d'un pare-chocs arrière légèrement remanié. Difficile de faire la différence entre l'ancien et le nouveau Kadjar d'un point de vue esthétique, même si le nouveau nous paraît toutefois un peu plus large. Pourtant, ses dimensions ne changent pas puisqu'il mesure toujours 4,49 mètres en longueur, 1,84 mètre de large et 1,60 mètre de hauteur. Trois nouvelle teintes ont également été intégrées au catalogue : "Vert Oural", "Bleu Iron" et "Gris Highand".
À l'intérieur, les possesseurs de l'ancienne version ne seront pas dépaysés. Renault a tout de même opéré quelques changements. On peut signaler le remodelage du système d'info-divertissement avec une dalle incorporant des commandes physiques et l'écran tactile, de nouveaux boutons pour la ventilation, ou encore des touches de chrome satiné qui habillent les contours des aérateurs, les poignées de portes ou encore la console centrale. Au rayon des nouveautés, on peut également citer les contre-portes réaménagées pour plus d'ergonomie ou encore de nouveaux sièges à double densité pour maximiser le confort de leur occupant. En termes d'habitabilité, le Kadjar revendique toujours un volume de coffre allant de 472 à 1478 litres. C'est en dessous d'une Peugeot 3008 qui propose 520 litres, mais c'est mieux qu'un Dacia Duster et ses 445 litres annoncés.
On aurait souhaité un peu plus de soin apporté au niveau du système d'info-divertissement. Très brouillonne, l'ergonomie est globalement à revoir, tout comme le graphisme qui semble daté du début de la décennie. En plus de cela, les commandes tactiles ne sont pas vraiment intuitives et nous avons noté de la latence à chacune de nos interventions. Concernant les matériaux utilisés, il y a du mieux, notamment au niveau de la planche de bord et des assemblages. Cela reste toutefois en retrait par rapport à une Peugeot 3008 et même face au nouveau Citroën C5 Aircross.
Une gamme de moteurs renouvelée
Ce restylage est aussi l'occasion de mettre les moteurs du Kadjar en conformité avec les nouvelles normes. Un moteur essence quatre cylindres 1,3 litre TCe (avec FAP désormais) est proposé sous deux niveaux de puissance : 140 et 160 chevaux. Du côté des diesel, Renault propose deux moteurs : un quatre cylindres 1,5 litre Blue dCi de 115 chevaux et un 1,7 litre Blue dCi de 150 chevaux. À noter que le diesel le plus puissant est le seul moteur pouvant recevoir la transmission intégrale. Une transmission 4x4 qui ne représente que 5 % des ventes en France et 7 % dans le monde.
L'alliance entre le moteur et la boîte de vitesses est assez douce et agréable à utiliser.
Pour notre essai, nous avons sélectionné le moteur essence de 140 chevaux indexé à une boîte manuelle à six rapports. Ce moteur, légèrement remanié en raison de l'incorporation d'un filtre à particules, bénéficie d'un couple assez généreux de 240 Nm. Il fait d'ores et déjà ses preuves au sein des Renault Captur et Mégane. L'alliance entre le moteur et la boîte de vitesses est assez douce et agréable à utiliser. Le Kadjar gagne en agrément de conduite, même si les 140 chevaux ne sont clairement pas de trop pour tracter les 1442 kilos de l'auto. En termes de confort le Kadjar se place dans la bonne moyenne de la catégorie, mais sûrement pas au niveau du C5 Aircross. En revanche, quand il faut augmenter le rythme, si le moteur fait plutôt bien le job, le châssis est un peu à la peine avec pas mal de roulis et un train avant qui s'affaisse sur pratiquement chaque appui. Globalement, on aurait aimé quelque chose d'un peu mieux suspendu. La direction est également un peu trop atone et surtout pas assez consistante au niveau du point milieu. Concernant la boîte de vitesses, cette dernière est plutôt bien étagée mais les rapports de boîte sont un peu trop long, ce qui n'empêche pas les relances.
Tarifs et consommations
Le Renault Kadjar restylé débute, en France, à partir de 26'200 euros avec la finition Life, qui propose de série la climatisation, les jantes de 17 pouces ou encore le régulateur de vitesse. Si la Peugeot 3008 démarre à partir de 27'000 euros, c'est le Citroën C5 Aircross qui tire son épingle du jeu par rapport au Kadjar avec un prix d'appel de 24'700 euros. Ce dernier propose plus d'équipements de série avec la climatisation, trois sièges arrière indépendants et escamotables ou encore les suspensions à butées hydrauliques progressives. Notre version d'essai est basé sur la finition Intens qui comprend, de série, les projecteurs à LED, des jantes de 19 pouces ou encore les détecteurs d'angle mort. Elle est proposée à partir de 31'100 euros. Il s'agit du troisième niveau de finition, le quatrième étant la série limitée Black Edition qui propose une sellerie en Alcantara, un système audio Bose ou encore les sièges chauffants.
Du côté des consommations, nous avons relevé une moyenne de 7,5 l/100 kilomètres sur un parcours relativement vallonné et avec une conduite plutôt dynamique. C'est évidemment assez éloigné des 5,9 l/100 kilomètres annoncés par Renault mais c'est plutôt correct dans l'ensemble. En revanche, notre motorisation d'essai est affublée d'un malus écologique de 613 euros en raison de rejets de 135 g/km de CO2. Si, dans l'ensemble, ce Kadjar n'excelle dans aucun domaine, il coche globalement toutes les bonnes cases en faisant preuve d'homogénéité. Même si son châssis aurait mérité d'être un peu plus rigoureux.
Points positifs | Points négatifs |
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Agrément du moteur essence de 140 chevaux | Système d'info-divertissement daté |
Confort correct | Direction atone |
Quelques efforts de présentation à l'intérieur | Châssis perfectible |
Galerie: Essai Renault Kadjar (2019)
Renault Kadjar - 1,3 litre TCe 140 chevaux BVM6