Je suis sur le siège passager d'une BMW camouflée et ma main droite saisit avec force la poignée de porte. Je peux vous dire que j'ai rarement serré aussi fort une poignée de porte...
Effrayante et indestructible
Je suis monté à bord de la BMW M5 restylée en compagnie de Jörg Weidinger, développeur châssis. L'homme et sa machine ont renversé mon estomac sur la Nordschleife que je connais pourtant si bien.
Les messieurs de BMW M ont eu la gentillesse de m'inviter à une prise en main de la M5 LCI. LCI (Life Cicle Impuls) est le terme marketing de l'entreprise pour désigner les versions restylées de ses modèles. Comme la M5 soufflera bientôt sa troisième bougie, il était grand temps de la rafraîchir.
On peut déjà se faire une idée de son aspect grâce à la Série 5 restylée qui a déjà été présentée. Les phares et les feux arrière changeront légèrement et les pare-chocs auront un aspect un peu différent. À l'intérieur, un écran tactile plus grand (12,3 pouces au lieu de 10,25 pouces) fera son apparition.


Nous descendons la Fuchsröhre (à une vitesse que je ne peux heureusement pas voir car les instruments sont encore couverts) et le fait que nous ne soyons pas encore suspendus quelque part à 10 mètres du sol entre deux arbres me semble être un miracle.
"Vous pouvez conduire ce truc en mode 4x4 avec le DSC désactivé."
Weidinger est non seulement un spécialiste du châssis, il est aussi un pilote de course depuis des lustres, notamment dans le VLN, les ADAC GT Masters et les courses de côte. La façon dont il lance cette berline de deux tonnes et de presque cinq mètres de long vous cloue le bec. Mais la M5 se comporte étonnamment bien, elle semble incroyablement stable et indestructible.
Juste pour montrer ce que font environ 0,05 % des clients dans la vie réelle, Weidinger passe en mode 2 roues motrices avant le prochain virage, ce qui fait de la M5 un véhicule à propulsion, avant de la mettre en glisse. Bien sûr. Pourquoi pas ? Parfois, la voiture ressemble vraiment à un char qui fait des pirouettes et des sauts périlleux.
La poussée est tout aussi remarquable grâce au V8biturbo de 4,4 litres qui, surtout sur la piste, vous coupe la respiration après chaque virage lors de l'accélération. En ce qui concerne les performances, on m'a assuré que tout resterait comme avant. En d'autres termes : 600 ch pour la M5, 625 ch pour la M5 Competition.
Un savant mélange de sport et de confort
Weidinger me dit qu'une quinzaine de personnes sont impliquées dans le développement du châssis. Étonnamment, cette BMW M5 restylée n'a fait qu'une cinquantaine de tours sur la Nordschleife, le reste du temps, les ingénieurs l'ont éprouvé sur les routes de campagne et sur l'autoroute.


Lors du développement de cette BMW M5 LCI, les ingénieurs se sont inspirés de la M8 qui est arrivée plus tard que cette génération de M5. Ils ont aussi pris en compte l'avis de la presse automobile ainsi que celle des clients pour que la version restylée soit encore mieux que la première.
"Après quelques essais, nous avons repris le réglage des amortisseurs de la M8 Gran Coupé", explique M. Weidinger. "Cela nécessite également un réajustement du système de contrôle des amortisseurs adaptatifs."
Les ingénieurs ont beaucoup travaillé pour qu'il n'y ait pas de compromis entre sport et confort. Beaucoup ont trouvé que la suspension de la M5 (surtout dans sa version Competition) était trop ambitieuse. Weidinger déclare : "La M5 a toujours été sportive et rapide. Elle a toujours établi les meilleurs temps de sa catégorie et son confort à bord n'a jamais été sacrifié. Comme sur l'autoroute, la voiture est très stable, même si vous conduisez à 300 km/h. Si je peux améliorer encore plus le confort à bord sans sacrifier la performance, alors je le ferai."
Plus de douceur
Après avoir juré de ramener le prototype en un seul morceau, j'ai eu la chance de le conduire un petit moment dans les courbes de l'Eifel. Les quelques minutes passées à son volant m'ont permis de noter que la direction est un peu plus naturelle.
La voiture me semble aussi plus confortable à l'avant, son comportement est plus lisse. En tout cas, c'est la sensation que j'ai eue lorsque je roulais en mode confort. Reste à savoir si le comportement de ce bolide a changé avec le mode Sport Plus. Je pense que oui, et que cette berline de sport est plus tendre avec le fessier.

Sa présentation approche
La BMW M5 LCI devra une nouvelle fois enfiler ses gants pour combattre la Mercedes-AMG E 63 S qui sera elle aussi restylée. Les deux étaient presque à égalité avec un léger avantage sur la piste pour la BMW M5. Le constructeur de Munich veut aller plus loin, car s'il a adouci les suspensions de ses M5 et M5 Competition, il prépare une version plus radicale dénommée M5 CS. La BMW M5 LCI sera présentée le 17 juin prochain.