Non, la Mercedes la plus vendue dans le monde n'est pas la Classe C. Il s'agit de sa grande sœur, la Classe E avec plus de 14 millions de berlines et de breaks livrés depuis 1946. D'une manière générale, à chaque nouvelle génération ou chaque restylage, la Classe E fait peau neuve, à l'image du lifting de mi-carrière de la précédente génération qui s'apparentait à une nouvelle mouture plutôt qu'à un simple restylage.

Pour le restylage de mi-carrière de la Classe E (W213), Mercedes continue sur cette même stratégie d'évolution avec de vrais changements, notamment esthétiques. La face avant évolue largement avec de nouvelles optiques, un bouclier revu et une calandre retravaillée. De dos, sur notre version d'essai en break, les changements sont moins perceptibles et s'articulent essentiellement au niveau de la signature lumineuse.

Essai Mercedes Classe E break (2020)
Essai Mercedes Classe E break (2020)

La part belle aux technologies

Au rayon des nouveautés, il y a aussi quelques changements à l'intérieur avec un nouveau volant et l'intégration de la dernière génération du système MBUX. Grande berline oblige, Mercedes a évidemment intégré toutes les dernières aides à la conduite possibles avec le régulateur de vitesses adaptatif, le système de maintien dans la voie jumelé au centrage dans la voie, les détecteurs d'angles morts, la reconnaissance des panneaux de signalisation ou encore la conduite semi-automatique dans les embouteillages jusqu'à 60 km/h. Un ensemble de technologies que nous avons pu essayer sur 1500 kilomètres et qui s'est avéré très convaincant.

Si vous avez peur de vous faire subtiliser votre belle Mercedes flambant neuve, la marque a aussi intégré une technologie appelée "Urban Guard". Il s'agit en réalité d'une option (800 euros sur notre version "AMG Line") qui comprend un système d'avertissement contre le vol, une protection contre le remorquage avec des avertissements visuels et acoustiques lorsque la position change, une alarme, une protection intérieure et une alerte pour la détection d'un vol et d'une collision lorsque la voiture est stationnée.

Essai Mercedes Classe E break (2020)
Essai Mercedes Classe E break (2020)
Essai Mercedes Classe E break (2020)
Essai Mercedes Classe E break (2020)
Essai Mercedes Classe E break (2020)

Une offre de motorisations qui évolue

Les plus gros changements s'articulent autour des motorisations. Notre version d'essai 400 d est la moins touchée puisque le six cylindres en ligne perd seulement 10 chevaux par rapport à l'ancienne phase en passant de 340 à 330 chevaux, notamment en raison des normes environnementales.

Le catalogue se voit envahir d'hybrides rechargeables avec sept modèles dotés de cette motorisation, en prenant en compte les déclinaisons breaks ou berlines, essence ou diesel et propulsion ou transmission intégrale. Nous retrouvons donc une version E 300 de, un diesel hybride rechargeable de 306 chevaux et une seconde version E 300 e, une essence hybride rechargeable de 320 chevaux, toutes les deux déclinées sous les différentes carrosseries et transmissions disponibles.

Concernant les moteurs essence, l'offre va de 156 à 367 chevaux, tandis que les moteurs diesel disponibles vont de 160 à 330 chevaux. Dans tout le lot de motorisations proposées, il y a évidemment quelques nouveautés comme le quatre cylindres essence 2,0 litres de 272 chevaux qui intègre un système de micro-hybridation. Ce système, baptisé "EQ Boost" par Mercedes, permet de gagner non plus 14 chevaux comme l'ancien système, mais 20 chevaux désormais. Mercedes annonce également de légères modifications au niveau de la boîte robotisée à double embrayage 9G-Tronic afin de s'adapter au système micro-hybride.

Essai Mercedes Classe E break (2020)

Vélocité et frugalité

Mais celle qui nous intéresse aujourd'hui, c'est la fameuse version 400 d, c'est-à-dire la plus puissante des motorisations diesel. La voiture est donc équipée d'un six cylindres en ligne de 3,0 litres de cylindrée produisant 330 chevaux et 700 Nm de couple, le tout envoyé aux quatre roues via une boîte de vitesses automatique à neuf rapports. Malgré les plus de deux tonnes affichées sur la balance pour notre modèle d'essai, le moteur offre des prestations plus que convaincantes avec un 0 à 100 km/h expédié en 5,1 secondes.

Pour notre essai, nous avons parcouru pas moins de 1500 kilomètres à son bord, avec plus de 70 % d'autoroute, l'occasion de constater que malgré sa vélocité, notre Classe E est plutôt frugale avec une consommation moyenne relevée de 6,6 l/100 kilomètres au régulateur de vitesse à 130 km/h. Une motorisation diesel plus petite s'approchera certainement davantage des 5,0 l/100 kilomètres, mais le résultat est toutefois plus que correct pour un moteur de plus de 300 chevaux.

Essai Mercedes Classe E break (2020)
Essai Mercedes Classe E break (2020)

Le meilleur des deux mondes ?

Ce moteur a aussi l'avantage d'offrir un agrément de conduite absolument parfait et toutes les prestations que l'on est en droit d'attendre quand on débourse quasiment 100'000 euros pour une Mercedes Classe E neuve avec un gros moteur et quasiment toutes les options. Souple à bas régime, le moteur devient plus vigoureux une fois qu'on le sollicite et emmène sans broncher à vive allure les deux tonnes de notre engin.

Sur de petites routes sinueuses, les 4,95 mètres de long de notre Mercedes Classe E break sont à prendre en compte, mais ils sont vite oubliés tant les réglages sont optimisés pour allier à la fois confort et dynamisme. Mercedes Classe E oblige, les suspensions et la direction sont clairement orientées confort, et même un passage en mode "Sport" ne rendra pas la voiture plus sportive puisqu'elle conservera toujours ce degré de confort qui fait qu'elle semble indétrônable dans ce domaine.

Pour le coup, une BMW Série 5 Touring s'avèrera plus dynamique mais moins confortable, tandis que l'Audi A6 Avant conciliera les deux mondes en étant moins confortable qu'une Classe E break, mais légèrement plus dynamique, sans atteindre le niveau de la Série 5 Touring.

Essai Mercedes Classe E break (2020)

Le coffre-fort

Tant que nous sommes dans les éléments de comparaison, la Mercedes Classe E excelle dans un domaine : le volume du coffre. Avec une contenance annoncée entre 640 et 1820 litres, elle devance largement ses concurrentes qui ont fait le choix d'incliner un peu plus leur hayon pour leur donner un aspect plus dynamique.

Mercedes n'a pas fait ce choix, et même si, de profil, la Classe E break n'est pas la plus élégante, elle possède le coffre le plus vaste puisqu'une Audi A6 Avant revendique de 565 litres, la Volvo V90 570 litres et la BMW Série 5 Touring 570 litres également.

Essai Mercedes Classe E break (2020)

La "douloureuse", qui n'a jamais si bien porté son nom

La berline et le break Classe E sont fabriqués dans l'usine Mercedes de Sindelfingen, en Allemagne, sur les mêmes lignes d'assemblage que la CLS et la Mercedes-AMG GT Coupé 4 portes, qui sont basées sur la même plate-forme.

Concernant les tarifs, il faudra compter au minimum 58'800 euros pour une Mercedes Classe E break en entrée de gamme et à partir de 80'250 pour notre modèle d'essai 400 d avec la finition "AMG Line" qui comprend, de série, l'avertisseur des angles morts, la navigation sur écran de 12,3 pouces, les radars de stationnement, les sièges avant chauffants, un kit carrosserie spécifique ou encore des jantes de 18 pouces.

Notre modèle, qui comprend encore quelques options (pack "Premium Plus" à 7200 euros, jantes de 20 pouces à 1200 euros, les sièges en cuir Nappa noir à 2650 euros...) s'affiche à 98'950 euros, auquel il faudra ajouter un malus de 2918 euros en 2020 en raison de rejets de 174 g/km de CO2.

Quel bilan en tirer ?

Toujours plus raffinnée et plus luxueuse, la Mercedes Classe E conserve tous ses attributs et est clairement l'une des berlines les plus confortables du marché. Même si elle s'affiche au-dessus des BMW Série 5 Touring (à partir de 73'250 euros en finition "M Sport" avec le diesel de 286 chevaux) et de l'Audi A6 Avant (à partir de 72'870 euros en finition "S line" avec le diesel de 286 chevaux elle aussi), Mercedes a fait le choix de niveler par le haut sa gamme en France en proposant davantage d'équipements de série, ce pour quoi elle s'affiche au-dessus de la concurrence à niveau de finition équivalent.

 
Points positifs Points négatifs
Agrément moteur au top Beaucoup d'options, même en finition haute
Coffre gigantesque Gabarit conséquent
Confort royal Tarifs plus élevés que la concurrence

Galerie: Essai Mercedes-Benz Classe E break (2020)

Mercedes-Benz Classe E break

Motorisation Diesel, 6 cylindres en ligne, 2925 cm³, turbo
Puissance 330 chevaux
Couple maximum 700 Nm
Transmission Boîte automatique à neuf rapports
Type de transmission Intégrale - 4Matic
0-100 km/h 5,1 secondes
Vitesse maximum 250 km/h
Longueur 4,95 mètres
Largeur 1,85 mètre
Hauteur 1,46 mètre
Poids 2015 kg (à vide)
Volume de coffre 640 à 1820 litres
Places 5
Economie de carburant Consommation moyenne : 6,6 l/100 km
Émissions 174 g/km de CO2
En vente 2020
Prix de base 58'800 €
Prix de la version testée 98'950 €

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