C’est un petit geste. Certes pas d’une ampleur démesurée, mais probablement un beau signe de la part d’un industriel. D'autant plus quand ce dernier est l'une des références dans les autos de sport ou de luxe.
Pour la deuxième fois en un an, Porsche lance un programme de formation pour 15 réfugiés arrivés d'Afghanistan, de Syrie, d'Erythrée et d'Irak. L’idée, pour le constructeur allemand, c’est de leur permettre d’acquérir des qualifications afin de s’intégrer plus facilement dans la société et d'arriver sur le marché du travail. Un programme qui a permis à onze personnes déjà de trouver un emploi au sein de la marque allemande.

L'idée de Porsche ne s'arrête pas là. En plus de son ambition de former du personnel pour ses propres usines, la firme ajoute des formations précises en faveur des petites entreprises, pas forcément assez solides financièrement pour encourager des formations dans des secteurs d’activités bien précis. De quoi ainsi permettre de lancer des carrières, et créer du lien social.
Formation = intégration
La politique de Porsche sur ce sujet est assez simple. Les bons résultats commerciaux de la marque permettent de favoriser ces programmes de formation : "Porsche rencontre toujours un grand succès, ce qui fait que nous regardons les choses avec plus de recul", explique Andreas Haffner, membre du Conseil exécutif, ressources humaines et affaires sociales chez Porsche AG. "Notre programme d'intégration ne vise pas simplement à donner aux réfugiés des possibilités de carrière qui les aideront à s'intégrer avec succès." Et d'apporter un plus économiquement. "Il s'agit également d'utiliser notre expertise de formation pour fournir aux entreprises artisanales ou petites entreprises industrielles, un personnel jeune, motivé et hautement qualifié."
Uwe Hück, président du comité d'entreprise du groupe Porsche, estime également que cette approche globale est la bonne solution : "Une intégration réussie, cela consiste à recevoir une formation de bonne qualité, ce qui est coûteux. Beaucoup d'entreprises artisanales ou de petites entreprises ne peuvent pas se le permettre. C'est pourquoi nous cherchons au-delà de notre propre entreprise, parce que lorsque vous avez autant de succès que Porsche, vous avez une obligation envers la société dans son ensemble."
Selon l’industriel allemand, le succès de Porsche entraîne une responsabilité vis-à-vis de la société. Comme un juste retour des choses. "De grands pouvoirs imposent de grandes responsabilités", dirait un super-héros bien connu. "Nous incarnons un esprit d'intégration en donnant aux réfugiés la chance de trouver leurs marqies en Allemagne dans notre entreprise", analyse Uwe Hück. "C'est important, parce qu'être réfugié, ce n'est pas une carrière, c'est un destin sévère. Derrière chaque histoire de réfugiés, il y a de vraies personnes et nous devons les aider du mieux que nous pouvons."
Résultats enthousiasmants
Le programme d'intégration de Porsche dure huit mois et est divisé en trois parties. Les trois premiers mois sont dédiés à une formation linguistique intensive. Ensuite, les participants apprennent des compétences techniques de base sur une période de quatre semaines au centre de formation de Porsche. Les quatre derniers mois sont destinés à des stages sur le terrain.

Selon Uwe Hück, cependant, c’est aussi un accord tacite entre l’entreprise et les personnes aidées. Comme toujours chez Porsche, il y a une attente de résultat. "L'intégration n'est pas une voie à sens unique", relance Uwe Hück. "Pour moi, cela signifie que les réfugiés doivent aussi apprendre l'allemand, accepter notre culture et jouer leur rôle de manière diligente et disciplinée. Cela nous aidera à apporter une contribution à la société, et c'est l'esprit qui règne chez Porsche."
Sur la première session, onze des treize participants de 16 à 38 ans ont été embauchés chez Porsche. Des résultats encourageants selon la marque allemande. L’initiative pourrait peut-être donner des idées auprès d’autres constructeurs ? En cette période politique compliquée, ce serait un beau signal.