Vous avez certainement déjà dû entendre parler de péages urbains, notamment à l'étranger où certaines grandes villes en sont déjà équipées. En France, c'est un sujet qui est pour le moment en cours d'étude depuis le début de l'année, et certainement en haut de la pile de dossiers sur le bureau d'Élisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique et solidaire, chargée des Transports. Effectivement, l'avant-projet de loi d'orientation des mobilités prévoit de donner la possibilité aux agglomérations de plus de 100'000 habitants de se doter d'un péage urbain.

Nommé "tarif de congestion" au sein du texte officiel, celui-ci permettrait alors de limiter la circulation automobile et de lutter contre la pollution et les nuisances environnementales. C'est la collectivité elle-même qui en déterminera le périmètre. Si ce projet voit le jour, la décision d'instaurer des péages urbains dépendra de l'autorité organisatrice de la mobilité (AOM), qui "récupérera les bénéfices issus de ces péages", précise le texte.

Paris, Marseille et Lyon accessibles contre cinq euros ?

Comme énoncé plus haut, cela dépendra donc de la collectivité. C'est également elle qui déterminera l'application des tarifs, avec un plafond de 2,50 euros comme énoncé dans l'avant-projet de loi d'orientation des mobilités. Ce tarif pourrait être également multiplié par deux pour les "unités urbaines de plus de 500'000 habitants". De ce fait, en France, seules les villes de Paris, Marseille et Lyon sont concernées. À Londres, qui a instauré un péage à l'entrée de la ville il y a déjà plusieurs années, le tarif est de huit livres, soit un peu plus de neuf euros.

Un tarif spécifique pourra aussi être appliqué selon les catégories de véhicules : "un coefficient multiplicateur au plus égal à 4, selon la catégorie du véhicule", précise le texte. Pour ceux ayant besoin de se rendre quotidiennement en ville, l'avant-projet de loi précise que des tarifs réduits, voire même la gratuité pourront être appliqués : "ceux dont le domicile ou le lieu de travail est situé dans la zone soumise à tarif de congestion". De plus, "la performance environnementale du mode de transport" pourra également donner droit à des tarifs spéciaux.

À la mairie de Paris, Anne Hidalgo s'est déjà positionnée en annonçant que ce dispositif pourrait éventuellement servir à financer la gratuité des transports en commun. Une bonne chose évidemment, si ceux-ci sont optimisés pour accueillir encore plus d'usagers, conséquence logique de la gratuité.