C'était dans l'air du temps, c'est maintenant officiel, le groupe PSA vient d'annoncer la fermeture de sa petite usine de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Le lundi 12 novembre 2018, la direction du groupe a convoqué un comité central d'entreprise extraordinaire qui aura lieu le 21 novembre prochain. Lors de cette réunion, la direction détaillera les décisions et les mesures accompagnant la fermeture de l'usine, notamment pour les 347 salariés. En lieu et place de cette usine, un très grand hôpital universitaire devrait être construit sous l'impulsion de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Pour la petite histoire, cette usine de 40'000 m2 fabrique des pièces de petit emboutissage. Il s'agit d'un site historique puisqu'il a été acheté par André Citroën, lui-même, en 1923. L'an dernier, le site a fêté ses 170 ans. Avant d'être une usine appartenant au groupe PSA, il s'agissait d'une usine de machine à vapeur. Située à quelques centaines de mètres du périphérique parisien, cette usine était devenue très difficile d'accès du fait de l'extension démographique mais aussi des difficultés de circulation.

"Tous les salariés se verront proposer une solution de reclassement au sein du groupe", précise la direction. Plusieurs mesures de reclassement externes, et sécurisés d'après PSA, vont être proposées. Concernant les activités de l'usine, celles-ci vont être délocalisées, notamment au sein du site de Caen.

"C’est une décision de l’État, pas de PSA. C’est un nouveau coup contre la Seine-Saint-Denis, après la fermeture d’Aulnay. Mais il faut maintenant discuter de solutions pour les salariés, notamment les plus fragiles, toutes catégories confondues", annonce Brahim Loujahdi, délégué central adjoint CFTC. "Personne ne doit partir au Pôle emploi, nous veillerons à ce que personne ne reste sur le carreau", complète Bruno Delaysse, membre de FO. Sur place, les salariés s'attendaient depuis longtemps à cette annonce. "Ça fait vingt ans que la direction fait rentrer dans les têtes que ça va fermer", affirme Gaëtan Minardi, délégué CGT, à nos confrères du Parisien. L'usine devrait fermer définitivement ses portes à la mi-2021.